Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



vendredi 23 juillet 2021

Mes magnums (146)
un magnum d'un grand rosé pour le week-end

 

Domaine de la Navicelle, côtes-de-provence rosé 2020

 


 

 

Pourquoi lui

Ce domaine de La Navicelle appartient à la famille de l’inventeur d’Ikea, des Suédois, donc. Repris en main avec une folle énergie par un binôme de talents rarement rencontrés sous ces latitudes, le vin a totalement changé depuis deux ou trois millésimes. Le voilà à son mieux. Et encore, le progrès n’est jamais loin quand on veut vraiment et c’est l’impression que ces gens nous ont laissé, ils veulent vraiment.

 

Avec qui, avec quoi

Vous qui n’êtes pas client des plagistes tropéziens ou des influenceuses sur Insta, vous savez qu’un beau rosé s’attend, on ne boit pas le vin de la saison dernière. Au mieux celui de l’année d’avant. Deux ou trois ans arrangent tout, surtout en magnum. C’est la taille du contenant qui fait le meilleur vieillissement, vous le savez aussi. Buvez-le l’été prochain. Le plaisir, le vrai, est affaire de patience, ici comme ailleurs.
(Le prix aussi).

 

Combien et combien

32 euros

400 magnums

 

Ce qu’en dit le Nouveau Bettane+Desseauve

Le Nouveau Bettane+Desseauve n’en dit rien encore. Cela ne va plus tarder.

 

 

 

 

Ce sujet a été publié dans EnMagnum numéro 23, encore en vente chez votre marchand de journaux. Le moment ou jamais. Après, il sera trop tard. Pour vous repérer chez le marchand, voici la Une de ce numéro

 


 

 

 

mercredi 21 juillet 2021

Mes magnums(145)
Un beau vin à la mémoire du baron

 

 Château Clarke, listrac-médoc 2018, Édition spéciale 40 vendanges

 


 

 

Pourquoi lui

Abordons le 1 073e article de ce blog sur une note triste et regrettons la disparition prématurée du baron Benjamin, le fils d’Edmond, il y a quelques mois. Ce grand amoureux des plaisirs de l’existence – la vitesse en bateau, en auto, l’Afrique et ses espaces, les beaux vins – avait tout mis en œuvre pour que sa vie reste une légende. Ce magnum y contribue.

 

On l’aime parce que

Dans tous les vignobles de sa famille à travers le monde, le baron Benjamin multipliait les cuvées « spéciales » pour mettre en avant des terroirs auxquels il croyait. Cette édition 40 vendanges en est une.

 

Combien et combien

100 euros.

400 magnums.

 

Avec qui, avec quoi

Avec des amis curieux à qui vous raconterez comment et pourquoi Edmond de Rothschild a préféré acquérir Château Clarke plutôt que Château Margaux.

 

Il ressemble à quoi

Un beau médoc, dans une appellation moins célèbre que ses voisines. Un vin issu d’une propriété tenue comme un jardin de vignes, élaboré avec un soin de dentelière.

 

La bonne heure du bonheur

Quelques années de cave sont requises pour que ce vin livre toutes ses qualités, ne soyez pas impatients.

 

Le hashtag

#lifeonthefastlane

 

Le bug

Les premiers crus des cousins Rothschild, lafite et mouton, ont fait beaucoup d’ombre au choix plus modeste du baron Edmond. Ce que Benjamin avait commencé à estomper.

 

Ce qu’en dit le Bettane+Desseauve

Mûr, rond, un peu chaud, tannin plutôt fin, il faudra l’attendre pour que son harmonie de texture donne le meilleur d’elle-même. 91 points

 

Ce sujet a été publié dans EnMagnum n°22 sous une forme différente 

 

 

mardi 13 juillet 2021

Mes magnums (144)
Un bordeaux qui mérite sa nouvelle directrice

Château Cantemerle, haut-médoc 2018

 


 

 

Pourquoi lui

C’est une belle propriété bien menée. L’intelligence du lieu, c’est le parc immense en bois et pelouses qui entourent le château. Il y a d’autres exemples à Bordeaux, sur les deux rives, assez peu. Et ce n’est sans doute pas seulement un souci esthétique. Saluons aussi l’arrivée de Laure Canu aux commandes de la propriété, en provenance du célèbre château Angélus. Elle succède à notre cher Philippe Dambrine.

 

On l’aime parce que

Cantemerle, il y a longtemps qu’on en boit. Au bout de dix ans, il se révèle avec une délicatesse bienvenue, un arrondi et une finesse épatante. Ce n’est pas la première qualité de son jeune âge, même si les choses ont fait des progrès considérables depuis plusieurs millésimes.

 

Combien et combien

47,60 euros.

8 000 magnums.

 

Avec qui, avec quoi

Tout le monde aime boire un bordeaux de dix ans quand il est bien fait. Du coup, sortez deux magnums et remplacez-les avec ce millésime.

 

La bonne heure du bonheur

On l’a dit, il faut l’attendre. Sans doute moins que les millésimes des années 2000, mais quand même. C’est idiot de boire ce magnum à cet âge-là.

 

Le hashtag

#heavencanwait

 

Le bug

Un tout petit nombre d’agités très bruyants n’aime pas les bordeaux des grands châteaux pour de stupides raisons idéologiques. Ce bug peut aussi être un avantage.

 

Ce qu’en dit le Bettane+Desseauve

Comme ses voisins du secteur Ludon-Macau, Cantemerle a souffert des intempéries des années 2017 et 2018, ce qui fait trébucher sa magnifique progression qualitative. Raison de plus pour faire confiance aux années précédentes, montrant toute la finesse dont ce vaste terroir de 90 hectares est capable avec un peu de patience.

2018. Très aromatique et marqué par son bois, avec des notes exotiques d’agrumes, mais un retour de bouche sur le cèdre et le pin. 90 points 

 

 

Ce sujet est paru dans le numéro 22 de EnMagnum sous une forme différente

mardi 6 juillet 2021

Mes magnums (143)
Un très joli blanc de Provence

Villa Baulieu, Grand vin blanc, coteaux-d’aix-en-provence 2016

 




Pourquoi lui
Je connais bien cette propriété d’exception, l’une des grandes de Provence, installée dans le cratère d’un volcan (éteint, rassurez-vous) sur un système d’irrigation mis en œuvre par les Romains. Une destination sans beaucoup de concurrence.

 

On l’aime parce que

Pierre Guénant a acquis l’endroit il y a 20 ans avec l’ambition dont ne se départissent jamais les grands entrepreneurs. Aujourd’hui, à tous égards, le pari est gagné, œno-tourisme et vins compris.

 

Combien et combien

91 euros.

160 magnums.

 

Avec qui, avec quoi

Avec de vrais curieux. S’ils sont un peu snobs, c’est très bien, le story-telling est so chic. L’assemblage à majorité de rolle ira aussi bien avec des poissons qu’avec un veau crémé aux cèpes ou, à la saison, un risotto aux truffes.

 

Il ressemble à quoi

C’est un très beau blanc, un vin de longue garde, déjà bon, bon tout le temps. La vinification en vendange entière (sans érafler les grappes) explique sans doute la fraîcheur et la complexité dynamique dont ce vin fait preuve.

 

La bonne heure du bonheur

Ayons tendance à garder les grands blancs sans exagération. Ce 2016 a quatre ans, accordons-lui deux ans de plus avant de le convier à dîner.

 

Le hashtag

#provenceterredeblancs

 

Le bug

Comme chaque millésime montre des progrès sensibles, faut-il attendre le prochain ?

 

Ce qu’en dit le Bettane+Desseauve

Une belle matière pour ce blanc qui montre les premiers signes d’évolution : boisé fondu, petits fruits confits, miel et cire d’abeille. Long, il a gardé sa nature croquante et va continuer à bien évoluer. 91/100

 

 

Ce sujet a été publié dans EnMagnum n°22 sous une forme différente.