Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



mercredi 14 février 2024

Angélus (re)devient Château Angélus


Est-ce important ? Qu’est-ce qui compte ?

Autrefois, Angélus s’appelait Château Angélus. Puis, Hubert de Boüard avait défait le mot Château. Angélus, donc. Même si la mention Château Angélus était conservée dans l’illustration iconique qui entourait la cloche d’or, chère au marché asiatique qui avait baptisé Angélus Golden Bell.
Stéphanie de Boüard-Rivoal, la fille d’Hubert en charge des affaires du domaine depuis dix ans, en a décidé autrement et revient à l’ancienne dénomination. Bon.

Tout ceci au bénéfice d’un habillage particulier pour le millésime 2022, assez singulier lui aussi, très, très épuré, quasi cosmique. Ainsi, trois hectares de merlot viennent compléter l’assemblage. C’est donc un peu plus qu’un simple mouvement d’habillage, c’est un changement de style qui s’opère avec ce millésime.

Moi, ce qui me plaît bien chez Stéphanie, c’est qu’elle est gonflée, qu’elle trace sa route, elle n’hésite jamais longtemps, elle y va, elle fonce. C’est le sens de l’histoire, je suppose. 

 

Et voilà la nouvelle bouteille pour le millésime 2022 :

 


 

lundi 5 février 2024

C’est moche, un tracteur





Il n’y a pas que Bruxelles ou l’administration française. Pour gâcher la vie des vignerons (qui sont des agriculteurs comme les autres), il y a aussi le néo-rural, une plaie invasive, une calamité avérée. Une engeance venue des grands centres urbains pour trouver à la campagne matière à se ressourcer. Très bien. Sauf que, quand on arrive, on prend ce qu’on trouve, on s’en contente, on prie le Très-Haut que ça existe encore. Pas toujours. Il y a la petite bande qui voudraient refaire le monde à sa main. Qui se plaint de tout, du chant des coqs ou de celui des cigales, des odeurs du bétail, du travail dans les champs. Ce genre d’indignités. Et demain, le même accusera le vigneron de traiter ses vignes.

 

Les faits

L’un de ces néo-emmerdeurs acquiert une propriété dans le beau décor de Vaison-la-Romaine pour en faire une maison d’hôtes (de luxe, précise-t-on). Cette maison regarde un paysage qui comprend des bâtiments agricoles, à deux kilomètres de là. Viticoles, en l’occurrence. Ces bâtiments abritent des machines agricoles. Comprendre deux ou trois tracteurs, autant d’enjambeurs et quelques autres engins, le quotidien du viticulteur. Ce qui ne plaît pas du tout au monsieur qui s’empresse de saisir la justice pour « pollution visuelle », il exige que ce viticulteur déménage tout son fourbi qui lui gâche la vue. Première question, comment se fait-il que la justice reçoive ce genre de plainte ? Mystère. La justice est-elle à ce point oisive ? Elle dit qu'elle est débordée. Finalement, non.

 

Le résultat

Le fâcheux a obtenu gain de cause. On croit rêver, on se pince, non, on ne rêve pas. Cette piteuse victoire s’assortit d’une condamnation pécuniaire de plus de 100 000 euros que le vigneron doit payer sans délai. Bien sûr, il n’a pas l’argent. Et même s’il l’avait… Est-ce juste ?

 

Ce n’est pas fini

Outre le soutien d’une organisation paysanne, Vincent Blanc (le vigneron) a déposé plainte en retour pour « escroquerie au jugement ». Lescroquerie au jugement consiste à tromper un juge avec des moyens frauduleux pour obtenir une décision de justice favorable. L’affaire n’est pas terminée.

Solidarité totale

 

 

Félicitations au Dauphiné libéré qui s’est fait l’écho de cette très pénible affaire et au site Démotivateur qui a relayé l’info.


jeudi 1 février 2024

Rions (jaune)

 

C’est un de ces petits dossiers de presse comme il en arrive tant sur ma boîte mail. Une sous-information sans conséquence dont je devrais me foutre royalement, comme tous mes ex-confrères. À ce document est attachée la photo ci-dessous. Elle représente une procession de la Commanderie du Bontemps qui défile dans un village des Graves, à Léognan, pour la Saint-Vincent, patron des vignerons. Bon. Pourquoi parler de ça, dune aussi petite contrariété ?

 

La Commanderie du Bontemps ?

C’est une confrérie vigneronne comme il en existe dans toutes les régions viticoles. La Commanderie du Bontemps rassemble les vignerons du Médoc, des Graves et de Sauternes. Les commandeurs portent de longues toges, tenues dapparat. Rouge pour les Médocains, jaune pour ceux du Sauternais. C’est traditionnel, vénérable, historique, adorable, cest une civilisation, c’est un esprit corporatiste comme on les aime et qui ne se prend pas tellement au sérieux. L’occasion, aussi, bien sûr, d’un grand banquet, toujours mémorable, qui réunit grands et petits propriétaires de la région, on y fête le vin, cest une bonne nouvelle. Il existe la même à Saint-Émilion, on l’appelle la Jurade.Et pareil en Champagne, en Bourgogne, partout.

 

Alors, la photo ?

Elle m’a fait rire. Jaune, en fait. Comment peut-on envoyer aux journalistes une photo aussi misérable et espérer qu’ils la diffusent dans leurs médias autrement que pour s’en moquer ? Comment peut-on espérer représenter une aussi belle, une aussi ancienne tradition – et en faire parler – avec des documents aussi pauvres ? C’est mal cadré, mal éclairé, c’est moche. Quelle tristesse. Le niveau zéro de la communication. À défaut d’être grave, c’est agaçant.

 

La photo :


Aïe