Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



mardi 22 mai 2018

Les grands absents des Primeurs





La Californie se consumait sous l'effet de feux dantesques pendant que Saint-Émilion se recroquevillait sous un épisode de gel particulièrement dévastateur, tous les vignobles français ayant aussi connu des grêles épouvantables ces années dernières.
Selon les propriétés bordelaises, en 2017, de 0 à 100 % du potentiel est atteint. Et l'affaire est plus tordue que ça. Ainsi, les quelques grappes sont-elles en mesure de donner des vins au niveau de l’exigence des propriétaires ? Au Château Corbin, grand cru classé de Saint-Émilion, Anabelle Cruse a décidé qu'il n'y aurait pas de grand vin 2017 à Corbin. Au château de Fieuzal, pas plus et Stephen Carrier, très affecté par ce coup de chien, est parti faire une vendange et une vinif' loin, loin, au sud de l'Australie. La propriété toute neuve de Coralie de Boüard a été ravagée par le gel aussi. D'autres encore n'auront rien d'autre à vendre que le stock des millésimes précédents, ce qu'il en reste.

La décision est terrible pour un entrepreneur qui voit son chiffre d’affaires amputé d'une forte part au seul motif de conserver au grand vin toutes ses qualités. On a de nombreux exemples du même. Parmi les plus récents, rappelons Paul Jaboulet Aîné en 2008. Les conditions climatiques, au moment de la récolte, jugées impropres à la production d’un grand vin, Caroline Frey a décidé de ne pas millésimer la-chapelle cette année-là. En 2012, c'est Pierre Lurton qui, ne voyant pas la magie opérer comme à l'accoutumée, n'a pas déclaré yquem. Chaque fois, émoi chez les voisins, ceux chez qui la pluie (la grêle, le gel) ne tombe jamais. Et, chaque fois, une garantie de qualité supplémentaire apportée aux clients de l'étiquette absente. 


Cet article est paru dans EnMagnum#10 sous une forme différente. EnMagnum#11 est sorti. Ci-dessous, la couverture de ce numéro 11.

 

lundi 14 mai 2018

La meilleure affaire des primeurs, cette année

Une fois de plus, l'excellentissime meyney (saint-estèphe) arrive sur les marchés de la campagne primeurs affublé d'un prix dérisoire. Si bas qu'il en est presque un cadeau fait au marché français, merci pour lui. En diminution par rapport à 2016, il suit la tendance déflationniste de ce millésime.
Des années que ce vin est vendu peu ou prou au même prix, à deux ou trois euros près. Pourtant, il est chaque année un peu meilleur que l'année d'avant et la grande pro qui s'en occupe, Anne Le Naour, mérite, cette année encore, un bel hommage.
21,30 euros HT, vous vous rendez compte ? S'il était classé, il vaudrait 70 euros hors taxes. Cette simple approximation du classement 1855 est la seule explication possible, hélas.

C'est le site chateauprimeur.com qui a dégainé ce vin le premier.















lundi 7 mai 2018

Bourgogne-Jura.
Les Devillard acquièrent le domaine Rolet


L’axe Bourgogne-Jura se confirme. La famille Devillard acquiert le domaine Rolet. Cette nouvelle incursion de Bourguignons dans les coteaux jurassiens montre assez à quel point cette région bénéficie d’une cote d’acier. Il y a peu, Angélique de Lencquesaing (iDealwine) nous expliquait que Jura et Savoie étaient les deux régions qui allaient cartonner dans les ventes aux enchères à venir. Tout se rejoint et Aurore Devillard, son frère Amaury et leurs associés, les familles Flambert et Dupuis, ont bien joué. Une maison de grande réputation avec 65 hectares dans une région en flèche, bonne pioche.

Voici le communiqué de presse émis par les familles Rolet et Devillard, en accord avec leurs associés :

« La famille Devillard et leurs associés, les familles Flambert et Dupuis, annoncent aujourd’hui la signature d’un accord en vue de l’acquisition du Domaine Rolet Père et Fils.Fondé en 1942, le Domaine Rolet Père et Fils est le plus grand domaine viticole indépendant et l’un des fleurons du Jura.
Précurseur dans le Jura des cuvées de rouges mono-cépage et de blancs de caractère, le Domaine Rolet Père et Fils décline toute la richesse du terroir Jurassien à travers la large palette de sa production en appellation Arbois, Côtes du Jura, l’Etoile et Château-Chalon : Blancs, Rouges, Rosés, Crémants, Vin Jaune, Vin de Paille, Marc et Macvin.
Sur une superficie de 65 hectares, parmi les plus beaux terroirs de la région, la famille Rolet et ses équipes ont apporté depuis de nombreuses années un savoir-faire reconnu, en France et à l’étranger, associé à une recherche constante de la qualité au service de la singularité d’un terroir.
Dans le respect des traditions et des usages du Jura viticole, les Domaines Devillard et leurs associés conserveront l’indépendance du Domaine Rolet Père et Fils et assureront dans le même esprit sa pérennité et les savoir-faire qui ont porté la production de ce domaine à un niveau d’excellence millésime après millésime.
Cédric Ducoté, actuellement Directeur Export des Domaines Devillard, prendra la Direction Générale du Domaine Rolet Père et Fils dès le mois de Juin.

« Nous partageons avec les Domaines Devillard la même passion à élaborer nos vins en conciliant tradition et modernisme. C’est une nouvelle ère qui démarre pour le Domaine Rolet Père et Fils avec l’entrée au sein des Domaines Devillard qui ont l’ambition de continuer à développer cette maison, tout en lui conservant son identité et ses savoir-faire » ont déclaré Eliane, Pierre, Bernard et Guy Rolet, les cédants.

« Le Jura était pour nous, une évidence car nous avons de nombreux points communs : 2 cépages bien entendu mais surtout une topographie très proche de la Bourgogne et une réelle proximité géographique. Les vins du Jura bénéficient aujourd’hui d’une excellente image voire d’un effet de mode. Néanmoins, nous ne souhaitons pas surfer sur une tendance. Par définition, ce qui est à la mode se démode. Nous nous ancrons dans la durée comme l’ont fait, dans notre famille, les générations qui nous ont précédées. Nous sommes très heureux d’accueillir le Domaine Rolet Père et Fils au sein des Domaines Devillard. Ce sera l’évolution, sans la révolution. Le Domaine Rolet bénéficie d’une image excellente et produit des vins de grande qualité. Nous partageons la même philosophie : celle de produire les plus grands vins possibles, dans la plus belle expression de leur terroir, marqués par l'équilibre et l’élégance. Notre volonté est de consolider la réputation, la qualité des  vins et la distribution du Domaine Rolet Père et Fils, en France et à l’Export. Une nouvelle page s’ouvre, dans le respect du savoir-faire, dans la tradition et la modernité » ont précisé Amaury et Aurore Devillard, les dirigeants des Domaines Devillard.

« Nous sommes très heureux  avec mon frère Stéphane et mon beau-frère Franck Dupuis, d’accompagner Aurore et Amaury dans la reprise de ce superbe domaine qui va nous permettre de découvrir un nouveau métier. Nous remercions la famille Rolet de la confiance qu’ils nous ont accordée en choisissant nos trois familles pour perpétuer leur histoire et nous porterons haut et fort les vins du domaine Rolet Père et Fils ainsi que les couleurs du Jura à travers la France et le monde » ajoute Christophe Flambert. » 

Il y manque une info de taille. Le prix. « On ne communique pas sur le prix. » Fermez le ban. Tout se sait et ça aussi, ça se saura. Il faut dire que c’est un point intéressant. Si le monde a une idée approximative des grandes transactions bordelaises ou bourguignonnes, c’est si rare dans le Jura qu’au fond, personne ne sait vraiment combien coûte un hectare planté. Pour savoir, nous avons été tourner les pages du blog d’iDealwine, justement. On y lit ceci que je reproduis tel, j’ai juste corrigé les fautes d’orthographe :
« Jura. 24 000 euros en moyenne pour  l’appellation côtes-du-jura. Le prix à l’hectare grimpe à 60 000 euros pour château-chalon. Mais ces montants peu élevés expliquent l’intérêt marqué d’investisseurs venus de Bourgogne (où le foncier est devenu inabordable) pour un vignoble où l’on retrouve notamment les cépages bourguignons. »
Bon, ben voilà. On a une idée, maintenant.

Pour mémoire, la famille Devillard est propriétaire des domaines suivants :
Château de Chamirey (mercurey)
Domaine de la Ferté (givry)
Domaine de la Garenne (mâconnais)
Domaine des Perdrix (côtes-de-nuits)

jeudi 3 mai 2018

Primeurs 2017, deux bordeaux au mieux
(dont un à moins de dix euros)

Regardez ces deux vins.
L'un est un grand cru classé, l'autre un petit médoc moins connu.
L'un approche les 40 euros hors taxes, l'autre ne dépasse pas les dix euros. HT, aussi.
Chacun dans sa cour, ils valent un séjour dans votre cave. Vous y attendrez le malartic-lagravière dix ans, peut-être un peu moins. Et vous aurez fini vos larrivaux avant d'attaquer les malartics.
Pour info, Michel Bettane a adoré ce malartic 2017, le plaçant devant ses pairs avec un somptueux 17, 5/20 (pour le rouge). Pour le château Larrivaux, propriété de la famille de Bérangère Tesseron et géré par elle, Michel a ces jolis mots : "Corps assez tendre, bonne maturité de raisin, vin facile". Voilà, moi, ça me donne envie d'en avoir. Pas vous ?

Ces deux vins sont en vente en primeur sur l'excellent site chateauprimeur.com,
une structure internet adossée au grand groupe Duclot, ce qui favorise la confiance.