Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



mardi 17 décembre 2019

Mes magnums (111)
Un champagne rosé pour Noël, c'est bien

Champagne Philippe Gonet, Brut rosé 



Pourquoi lui 
Il y a beaucoup de Gonet en Champagne. Eux, ce sont Chantal et son frère Pierre, la marque c'est Philippe Gonet. Il faut suivre la conversation.

On l’aime parce que 
Le Mesnil-sur-Oger est l'un des quelques villages vedettes de la Champagne. Là, le frère et la sœur élaborent des vins très accomplis qui font partie des best buy de l'appellation.

Combien et combien 
64 euros.
400 magnums.

Avec qui, avec quoi 
Si la plupart de leurs vins sont taillés pour la table, ce rosé est à son mieux à l'apéritif. Il donne faim, c'est exactement ce qu'on lui demande.

Il ressemble à quoi 
Au vrai bonheur du grand vin, le premier verre appelle le second et ainsi de suite.

La bonne heure du bonheur 
Là, maintenant, tout de suite, vous attendez quoi ?

Le hashtag 
#thisgonet

Le bug 
Est-ce assez cher ? Non, je rigole.

Ce qu’en dit le Bettane+Desseauve 
Nez de groseille, bouche coulante et élégante.


Cette chronique a été publiée dans EnMagnum #17 sous une forme différente.
Le numéro 18 est en vente chez votre marchand de journaux
.
Voilà la couverture de ce numéro 18, une vision de Noël inattendue.


vendredi 13 décembre 2019

La folle histoire d’un champagne de légende

Des centaines de milliers de bouteilles de champagnes, un trésor dissimulé pendant des années par un chef de cave passionné et amoureux du vin qu’il avait élaboré cette année-là. C’est la légende folle du Blanc des millénaires 1995, le grand champagne de Charles Heidsieck. Une histoire romanesque jusqu’à la démesure

Que s’est-il passé ? 
Daniel Thibault, le chef de cave, a décidé seul de mettre en bouteilles le Blanc des millénaires 1995 sans tenir compte de la demande de sa direction. La maison en voulait 180 000 flacons. Il en a tiré deux à cinq fois plus, selon les diverses sources qui ont bien voulu s’exprimer. La direction actuelle évoque 400 000 bouteilles, certains cadres qui ont quitté la maison parlent d’un million. La vérité se situe sans doute entre ces deux chiffres.

Daniel Thibault, chef de caves de 1974 à 2002. 
C’est lui qui a commis cet extraordinaire «forfait». 
Pour la plus grande gloire de la maison.



Pourquoi ? 
Notre homme venait d’élaborer les différents champagnes Charles Heidsieck et il est tombé fou amoureux de son grand vin, le Blanc des millénaires, la cuvée de prestige de la maison. À ses yeux, c’était une raison bien suffisante. Il va embouteiller tout ce qu’il peut de ce millésime pour en faire son grand œuvre. Il dissimule cette montagne de bouteilles dans la crayère 21, une cave gallo-romaine en forme de cône taillé dans la craie, de 25 mètres de haut. La maison Charles Heidsieck en possède 47 reliées entre elles par des boyaux sur (sous) la colline Saint-Nicaise à Reims. Un domaine souterrain fabuleux (qui se visite).


Stephen Leroux dans l'une des crayères de la maison.
Actuel directeur général de Charles Heidsieck.
il a remis la maison sur de bons rails.


Comment est-ce possible ?
On est en janvier 1996, les balbutiements de l’informatique de gestion. On peut penser que ces vénérables maisons rémoises n’étaient pas, alors, au sommet de la technologie numérique. Le lien entre les caves et la gestion de l’entreprise était assez distendu pour que Daniel Thibault fasse ce qu’il veut. Il est le seul maître après Dieu des kilomètres de galeries et de crayères qui constituent les caves de la maison et, donc, son stock. N’entre pas qui veut dans son pré carré, même le président. Le contrôleur de gestion n’aurait même pas osé demander la permission, il a juste vu passer et validé une commande de bouteilles vides, mettons 500 000, une paille. À l’époque, ceci représente un gros quart des volumes de vente de Charles Heidsieck, c’est énorme. Mais comme une grande maison de Champagne garde ses vins en cave de trois à dix ans, on peut croire que c’est assez difficile d’évaluer les besoins en bouteilles au jour le jour. C'est bien Daniel Thibault qui décidait du volume total de production, pas les services financiers, commerciaux ou marketing de la maison. En plus, les bouteilles sont stockées sans étiquette derrière de petits panneaux, les planchots, couverts de chiffres mystérieux connus du seul chef de cave et toutes les cuvées ont la même forme de bouteille. Si on ajoute le fait que Charles Heidsieck était la propriété des cognacs Rémy Martin et que la gestion générale se faisait à 500 kilomètres des crayères de monsieur Thibault, on commence à comprendre les souplesses d’un système. Il faut aussi se dire que le chef de cave porte sur ses épaules une responsabilité immense. Il est à la fois le garant de la qualité des vins de la maison et le gardien du style propre à cette maison. Ce qui donne une légitimité à une éventuelle rigueur, qui peut parfois tourner au despotisme.

Qui était Daniel Thibault ? 
Chef de cave de Charles Heidsieck, il est mort emporté par la maladie en 2002, je ne l'ai jamais rencontré. Son successeur, Régis Camus, raconte : « J’ai été son assistant pendant huit ans. J’étais le seul à le tutoyer. C’était un homme au caractère affirmé, c’est le moins qu’on puisse dire. Il avait le pouvoir extraordinaire que lui conférait le respect qu’il inspirait. Il avait aussi la confiance de nos patrons. Et, donc, l’incroyable possibilité de faire ce qu’il voulait. C’est Joseph Henriot, à l’époque président de la maison, qui l’a engagé en 1974 en lui disant “Vous commencez aujourd’hui à 14 heures et vous me prenez la cave en main”. À 14 h 05, il avait viré tout le monde. Derrière les coups de gueule et la mauvaise humeur, il y avait une grande humanité. Pas forcément gentil, mais sympathique. Avec son grand manteau noir en cuir, il faisait peur, mais il savait rassembler et mener une équipe. D’ailleurs, il était assez fier qu’on le quitte pour aller dans une autre maison. À ses yeux, c’était comme une reconnaissance de son talent de formateur. » Alexandra Rendall, ex-dircom de Charles Heidsieck, précise : « C’était un type bien. Il ne changeait jamais d’avis, mais réfléchissait tout le temps. Il a décidé qu’il fallait profiter du millésime. »

Régis Camus, le chef de caves multi-médaillé, était l’assistant 
de Daniel Thibault. 
Il lui a succédé en 2002.


Qu’est-il advenu du stock légendaire ? 
La mise sur le marché a eu lieu en 2005. Dix ans de caves est la règle pour le Blanc des millénaires. Au bout de deux ou trois ans, même si les ventes marchaient bien, on avait l’impression qu’il y en avait toujours. « Il y a eu des années où pas une seule bouteille n’était vendue, il n’était plus question que de déstockage », précise un ancien cadre. Jusqu’à l’acquisition de la marque en 2011 par Christopher Descours. « Le nouveau propriétaire a bien redressé la marque. Aujourd’hui, tout est en ordre. » Il en reste à peine quelques milliers qui font partie de la vinothèque de la maison. Elles serviront de mémoire pour les générations futures, de comparaison avec les nouveaux millésimes de la cuvée, ou encore seront dégustées par les grands clients et la presse mondiale.

Qui possède des crayères à Reims ? 
Seulement six maisons sont propriétaires de toutes les crayères de la colline Saint-Nicaise : Ruinart, Martel, Veuve-Clicquot, Taittinger, Charles Heidsieck et Vranken-Pommery.

Les millésimes du Blanc des millénaires À ce jour, il y en a eu cinq, 1983, 1985, 1990, 1995 et le dernier, 2004, en cours de commercialisation. Environ 170 euros


Cette histoire de fou a été publiée dans le supplément Vin de Paris-Match en juin 2018, sous une forme différente

mardi 10 décembre 2019

Mes magnums (110) Un bourgogne des Hospices et une légende

Joseph Drouhin, Hospices de Beaune, Cuvée Maurice Drouhin, beaune 1er cru 2017 



Pourquoi lui 
Une petite histoire qui s’inscrit dans la grande. Pendant l’Occupation, Maurice Drouhin, chef de la maison Joseph Drouhin, a été caché par les religieuses qui menaient les Hospices de Beaune. Dès 1947, reconnaissant, il a fait don d’un domaine de trois hectares aux Hospices. Pour fêter les 70 ans de cette donation, la maison a acquis toutes les pièces de cette cuvée.

On l’aime parce que 
Un assemblage de quelques très belles parcelles de la côte de Beaune, finement élaboré par Ludivine Griveaux, maître de chai du domaine des Hospices, c’est forcément un grand magnum.

Combien et combien 
84 magnums. 218 euros.

Avec qui, avec quoi 
Qui ? Un tour de table choisi parmi les meilleurs, en vin, de vos amis et relations. Quoi ? Le mieux, à la bourguignonne. Comprendre sans affèterie, des saveurs, des forces, des grands goûts.

Il ressemble à quoi 
Pile là où on l’attend, c’est un grand bourgogne, bien né et bien élevé. Ludivine, donc, pour l’accouchement et Véronique Drouhin pour l’éducation. Des fées.

La bonne heure du bonheur 
Donnez à ce flacon d’exception le temps d’arriver. Buvez des 2013 en attendant.

Le hashtag 
#grandetradition

Le bug 
Il n’y a vraiment pas beaucoup de magnums. Même celui de la photo est un factice, c’est dire.

Ce qu’en dit le Bettane+Desseauve 
Pas encore de commentaire.



Cette chronique a été publiée dans EnMagnum #17 sous une forme différente.
Le numéro 18 est en vente chez votre marchand de journaux
.
Voilà la couverture de ce numéro 18, une vision de Noël inattendue.


 

vendredi 6 décembre 2019

Mes magnums (109)
Une merveille de blanc de Bordeaux

Clos des Lunes, Lune d’argent, bordeaux 2017




Pourquoi lui 
Olivier Bernard, le propriétaire (Domaine de Chevalier), ne reste jamais les deux pieds dans le même sabot. C'est l'un de ses talents. Il a acquis un sauternes en déshérence et en a fait le Clos des Lunes qui compte trois ou quatre cuvées de blanc et un sauternes de haut vol, plutôt d'une production confidentielle. Ce lune-d'argent est à un prix qui mérite qu'on s'y penche sérieusement.

On l’aime parce que 
Déjà, on l'aime parce que c'est lui, Olivier Bernard et sa vision pragmatique du marché. Ce ne serait pas suffisant et le vin est là, un exemple d'assemblage sémillon-sauvignon. C'est la forte proportion de sémillon (70 %) qui en fait un vin épatant. On lira dans ce même numéro l'excellent sujet de Michel Bettane sur ce cépage.

Combien et combien 
25 euros (ce n'est pas une faute de frappe).
3 600 magnums.

Avec qui, avec quoi 
Aucune raison d'attendre beaucoup plus longtemps. Quoique. Ce vin mérite qu'on lui donne dix ans, pour voir. Par palier, de deux ans en deux ans. C'est passionnant comme un feuilleton.

Il ressemble à quoi 
Tout, le vin, l'habillage, le goût, le prix, montre la voie. C'est bien pour l'avenir de Bordeaux. Standing ovation.

La bonne heure du bonheur 
De l'apéritif à la table. Comme c'est très bon, ça va avec tout.

Le hashtag 
#bonneaffaire

Le bug 
Si c'est pas assez cher pour vous, achetez-en deux

Ce qu’en dit le Bettane+Desseauve 
Parfums discrets, c’est surtout en bouche qu’il séduit par son équilibre.





Cette chronique a été publiée dans EnMagnum #17 sous une forme différente.
Le numéro 18 est en vente chez votre marchand de journaux
.
Voilà la couverture de ce numéro 18, une vision de Noël inattendue.



lundi 25 novembre 2019

Ma vie au Grand T

Le Grand Tasting, vous savez, ce magnifique salon de vins, luxueux et confortable, où tout est fait pour embellir la vie de l’amateur comme celle de l’exposant. Grandes allées, 410 producteurs (pas 20 ou 100, hein), des verres Riedel pour déguster, une température sans excès dans un sens ni dans l’autre, des masterclasses de folie et des Ateliers gourmets pour les fondus de l’accord met-vin et ceux qui sont juste gourmands. Le Grand Tasting, je pourrais y passer deux jours, d’ailleurs je le fais, c’est une autre histoire.

Cette année, je dirai bonjour à tout le monde et je passerai un peu de temps avec les producteurs qu’on croise moins souvent.
Par ordre régional, commençons par l’Alsace et le domaine Trapet, dont je connais le merveilleux pinot noir, mais pas Andrée Trapet. Et bien sûr, une visite à Agathe Bursin, pour les souvenirs.
En Beaujolais, il y a du beau monde, dont Mee Godard que je ne connais pas. À voir.
Les bordeaux. Il y en a beaucoup, je les connais tous ou à peu près, alors direction les Vignobles Péré-Vergé, en mémoire de Catherine, pour voir un peu s’il y a un château-la-violette à goûter. Les sauternes auront aussi ma visite, je compte bien vous y voir, en rangs serrés, comment faire autrement ?
En Bourgogne, le choix est large et j’irai vérifier qu’on a ouvert un beaune-grèves Vigne de l’Enfant-Jésus chez Bouchard Père et Fils. Et goûter enfin les vins de Caroline Frey (Château Corton-C).
En Champagne, ne pas oublier de voir comment se tiennent les vins de Brimoncourt, découvrir ceux de J.M. Labruyère, retrouver ceux de Michel Drappier avant de finir (me finir ?) chez Charles-Heidsieck et leur simple BSA, tuerie absolue comme disent les marchands de vins jeunes et beaux.
Avec un peu de chance, Orenga de Gaffory aura apporté son sublime muscat du Cap Corse.
Du Jura, le domaine Rolet, qui vient d’être repris par les amis Devillard, a sûrement deux ou trois beautés à faire valoir.
Le Languedoc est venu en force, je vais plonger le nez dans l’adorable pinot noir de la Métairie d’Alon, chez Abbotts et Delaunay et, bien sûr, passer du temps avec mon pote Régis Franc (Chante-Cocotte) et son blanc de maccabeu, sans doute un des trois plus beaux vins blancs du Grand T.
La Provence a envoyé un bataillon de producteurs assez captivant et je passerai comme chaque année dire bonjour à mon ami Neil Joyce, château Dalmeran, il fait de jolies choses.
Le Roussillon est bien représenté aussi avec, parmi d’autres, le mas Amiel et ses maurys secs, à goûter, c’est obligé. Il y a aussi Hervé Bizeul et son Clos des Fées et Marc Bournazeau et son Terra Remota, que je connais très peu.
Du Val de Loire, sont venus la belle amie de chez Charles Joguet, le meilleur chinon du moment dixit Bettane, les gens d’Alphonse Mellot, le roi du grand sancerre, sauvignon et pinot noir. Mais pas seulement. Personne ne manquera les vins sans soufre ajouté de Marionnet et moi, je veux aller voir ce domaine Les Poëte (sans s) dont chacun fait grand cas.
Dans le Rhône, il y a les grandes maisons et aussi de plus petits négociants comme les parfaits Dauvergne et Ranvier, il y a mon cher Jean-Luc Colombo et sa fille Laure, le Clos de l’Oratoire des Papes, pour les bons souvenirs, et ce domaine de Montirius dont j’ignore tout. C’est bien de découvrir des rhônes inconnus (de moi).
Et il y a au moins trente producteurs italiens (comment dit-on Grand Tasting en italien ?), je ne les connais pas tous, mais Poggio di Sotto et la Spinetta me verront en face d’eux. Et, bien sûr, je vais goûter les trois vins de l’ami Moritz (Il Carnasciale)et son caberlot unique et si rare. Trois producteurs portugais, dont les Taylor’s parfaits de l’ami Luis. Et plein d’autres étrangers, Penfolds d’Australie, en particulier et les Néo-Zeds de Rothschild.

Voilà.
En deux heures, vous pouvez voir tous ces gens magnifiques. Vous pouvez aussi vous brancher sur grandtasting.com et organiser votre itinéraire personnel ou bien vous promener le nez au vent, au gré de vos envies, de vos marottes. N’oubliez jamais de recracher, même si vous trouvez ça beurk. Si c’est un salon, ce n’est pas celui de madame votre grand-mère et nous recommandons fortement de cracher comme les pros, si vous ne voulez pas finir les pattes en rond sous une table. Il y a des crachoirs sur tous les stands, ne crachez pas à côté.

Une masterclass, c'est ça, une classe avec des maîtres. Les maîtres sur l'estrade,
les élèves dans la classe, chacun devant sa table avec ses verres de dégustation,
portable coupé et attention décuplée.



Le Grand Tasting se tient les vendredi 29 et samedi 30 novembre au Carrousel du Louvre, entrée par la rue de Rivoli. Les portes ouvrent à 10:15 et ferment à 20:00 le vendredi et 18:00 le samedi.

lundi 18 novembre 2019

Le crottin et le crétin

Comme on n’est jamais à l’abri d’un pisse-froid ici ou là, voilà que dans le délicieux village viticole d’Orschwihr en Alsace, un néo-rural (depuis vingt ans quand même) découvre que le cheval de ses voisins produit un crottin dont l’odeur le dérange et que ce même cheval s’accompagne de mouches dont certaines viendraient s’intéresser à son assiette de munster. Non ? Des mouches à la campagne ? Un scandale. Et voilà le zozo en route vers le tribunal pour y porter sa plainte, tenter de faire valoir ses droits, dont ceux de ses narines. Que dit le voisinage ? Il dit que ce monsieur et sa digne épouse se sont déjà fait connaître pour n’être pas d’accord avec les cloches de l’église qui sonnent, qui donnent l’heure, et la demie, et qu’enfin, ce monsieur ne s’accommode pas de la vie rurale comme elle est depuis des temps immémoriaux. Grand bien lui fasse, mais ailleurs. C’est comme si, moi, le Parisien, je me plaignais en justice du passage et des pollutions y afférentes des véhicules à essence qui encombrent ma rue. Au-delà de la moquerie, le problème est multiple.

Au village, pour commencer. 
Oui, la vie à la campagne est environnée de grands animaux. Si, j’vous jure. Les chevaux hennissent, les vaches meuglent, les moutons bêlent, etc. Et je te dis pas les corbeaux et leur croa-croa sinistre. S’agissant de ce cheval-là, il s’appelle Sésame, sa fonction est de faire le boulot des tracteurs dans les vignes. Autant dire qu’il est protégé d'avance par la doxa écolo en vigueur. Et tant mieux. D’ailleurs, les propriétaires de Sésame et des vignes qu’il travaille, Marie et son frère Jean-Paul Zusslin, auteurs de vins magnifiques (j’ai un goût marqué pour leurs pinots noirs, lisez (clic) et essayez), ont basculé leurs vignes en bio depuis des années. Chez eux, le bio est un mode de vie, un engagement profond, pas juste une foucade à la mode ou un effet de commerce. Le cheval vit dans un pré contigu à la maison du plaignant et dans son écurie. Une vie de cheval à la campagne, quoi. J’ajoute que n’importe quel cavalier vous dira que le cheval est le seul animal qui sent bon. Vrai ou faux, peu importe.

Au palais de justice, ensuite. 
Je m’étonne de l’attitude de la justice. Pourquoi une telle plainte est-elle reçue ? J’avais cru comprendre que nos tribunaux étaient encombrés, débordés. Ce gars avec ses détestations équines n’est pas le seul. J’entends que le domaine Borie de Maurel en Languedoc est dans le même cas avec ses deux chevaux. Et on a vu l’été dernier des néo-ruraux se plaindre du bruit des grenouilles dans une mare et qu’on comble cette mare, du chant matinal et quotidien d’un coq nommé Maurice et relaxé en justice (!), du chant des cigales et exiger de la mairie du lieu qu’on épande des insecticides dans les arbres. Dans ce cas précis, le maire a envoyé le fâcheux se faire voir ailleurs, mais quand même, pigs in the sky, non ? Ces démarches sont symptomatiques d’un drôle d’état d’esprit.

La prochaine étape ?
Ces gens vont-ils porter plainte contre MétéoFrance à cause de la pluie qui abîme les semelles de leurs souliers ou du vacarme du vent dans les peupliers qui bordent la rivière ? Ce mental bizarre est un marqueur de l’époque. C’est la tyrannie du « J’en ai envie, j’y ai droit », du désir de chacun à faire valoir la moindre de ses envies comme une liberté fondamentale, de ses lubies, au détriment des droits de la communauté dans laquelle ils vivent, ce qu’on appelle la tyrannie des minorités. Les us et coutumes de chaque village, les usages librement acceptés par tous, ne sont-ils pas prioritaires sur toute considération particulière ? N’est-ce pas à chacun de s’adapter au mode de vie qu’il a choisi d’embrasser en s’installant dans tel ou tel environnement ? D’où vient cette volonté de changer la vie des gens pour qu’elle corresponde enfin à ses propres critères ? Changer l’homme est une utopie dont on connaît déjà les ravages, doit-on accepter ses ultimes soubresauts autoritaires et laisser n’importe quel blaireau de passage planter une panique sans objet dans la vie industrieuse de nos campagnards ? D’ailleurs, puisqu’on en parle, ce néo-Alsacien dirait quoi si les Zusslin faisaient démarrer un tracteur ou deux chaque matin à l’heure où le ciel rosit ? Doivent-ils transformer le pré de Sésame en parking ? Ce monsieur et ses naseaux procéduriers en seraient-il moins dépaysés ?




Cet article est publié dans le numéro 18 de EnMagnum, à paraître chez votre marchand de journaux le 29 novembre. Je ne publie jamais les textes du magazine sur ce blog avant parution, mais là, le sujet est tellement grotesque que je n’ai pas pu résister ;-)
En attendant le 29, voici la couverture du prochain numéro en exclusivité mondiale:

 


lundi 4 novembre 2019

Les kiwis d'Ampuis

Volontaires, courageux, follement énergiques, « ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait ». Voici Julie et Graeme Bott et leur nouveau domaine en côte-rôtie, condrieu, saint-joseph. Attention, conte de fées


Ampuis - Nouvelle-Zélande, 25 heures d'avion


Une vie de dahu 
Du haut de la terrasse de leur maison accrochée au coteau, ils dominent le Rhône et, d'abord, une de leurs parcelles de viognier qui entoure la maison, plein est. C'est une particularité des vignes de ces appellations du Rhône-nord, elles imposent une vie de dahu. Intéressant d'apprendre qu'à la place de ses vignes, il y a peu d'années, il y avait d'épais ronciers et des arbres qui engloutissaient la maison. Ils ont tout défriché eux-mêmes. Et tout planté en échalas, tradition locale. Eux-mêmes, bien sûr. Résultat, une belle parcelle de viognier en échalas et une vue dominante sublime sur un cingle du Rhône. Pas mal.

Julie Bott


Une histoire d'amour, une histoire de vie 
Graeme Bott nous arrive presque tout droit de Nouvelle-Zélande, de la baie d'Auckland. Ce grand gaillard qu'on imaginerait mieux en ailier des All Blacks a passé huit ans dans la cave de Stéphane Ogier, immense signature du quartier. Il y a rencontré Julie, la régionale de l'étape, qui assurait les fonctions de commerciale chez Ogier. Ils se sont mariés et ont décidé de créer leur propre domaine. L'entreprise s'est avérée difficile, mais rien ne leur faisant peur, tout est arrivé. Leur entêtement courtois et ferme leur a vite attiré la confiance et la sympathie de tous, du banquier du Crédit Agricole aux vieux paysans qui leur ont vendu des friches en appellation (et qui, aujourd'hui, leur achètent du vin), en passant par les vignerons qui les ont conseillés, leur ont donné la main ou loué à bon prix la cave et les espaces qui leur manquaient. Un beau modèle d'entraide.

L'affaire de Seyssuel 
S'ils ont réussi à acquérir des friches en AOC condrieu et côte-rôtie (dont une exceptionnelle bande de terre de 2 500 m2 dans la parcelle Lancement, gloire de l'appellation), la grande affaire du coin, ces années-ci, c'est la remise en état du coteau de Seyssuel, au nord de Vienne. Tous les grands vignerons du Rhône en ont un peu. Eux aussi. Un endroit escarpé, bien sûr, couvert de schistes, qu'ils ont intégralement défriché et planté eux-mêmes, comme le reste. Quand on voit le lieu, on en reste coi. Un jour, sûrement, ce coteau sera une appellation si l'Inao veut bien accélérer un peu le mouvement.

Graeme Bott


Le grand échalas 
Le principe de l'échalas est d'assembler quatre pieds en un seul édifice, réuni en son sommet par la main du vigneron, de la vigneronne, et un lien d'osier. Si Julie s'occupe des très difficiles relations avec l'administration (ils sont présents sur trois départements, c'est-à-dire trois préfectures, trois MSA, etc., l'enfer sur terre), elle s'occupe aussi de la vigne, « Je fais la taille avec Graeme parce que nous voulons que ce soit très bien fait », des plantations, des vendanges. Et du commerce, des clients, des allocations, des restaurants. Un vignoble, c'est mille métiers. Pour y mettre un poil de douceur, voilà qu'ils ont gagné le premier prix du concours Vignerons et terroirs d'avenir, doté par Advini et co-organisé par SupAgro Montpellier. Un très beau chèque de 50 000 euros. C'est le Crédit Agricole qui est content de cette confirmation.

Les vins 
Ici, chez les Bott, on fait dans le tendu, le fruit, le longitudinal, le fin. C'est bon tout de suite et pour longtemps. Au deuxième millésime, on a l'impression qu'ils ont tout compris. Quel talent. Pour avoir goûté très récemment leurs derniers millésimes en bouteille de saint-joseph et de crozes-hermitage, j’ai été épaté, ce sont de grands vins, meilleurs que certaines productions du même millésime par les meilleurs du quartier. Les lignes bougent fort dans ces appellations si désirables.


Les photos sont signées Fabrice Leseigneur

mardi 22 octobre 2019

Mes magnums (108)
Un côtes-du-rhône bio et très bon

Paul Jaboulet Ainé, Parallèle 45, côtes-du-rhône blanc 2018 



Pourquoi lui 
Il y a deux grands négociants qui sortent des côtes-du-rhône iconiques, constants et peu coûteux. Un cadeau fait aux amateurs et aux bistrots. Parallèle 45 est l’une de ces deux cuvées. Elle s’appelle comme ça parce que le parallèle 45 passe tout près des caves de la maison Paul Jaboulet Aîné.

On l’aime parce que 
La décision récente de Caroline Frey d’en faire une cuvée bio dans les trois couleurs est à la fois courageuse et opportune. Et nous, nous aimons bien ces gens qui osent. Puisque c’est un vin de négoce, Jaboulet devient le premier acteur du vin bio du Rhône avec 10 % des volumes (voir le sujet sur enmagnum.com).

Combien et combien 
16,55 euros. 650 magnums.

Avec qui, avec quoi 
Avec le premier cercle de vos amis, ceux qui ne vous jugeront pas sur l’étiquette, qui ont le sens de la circonstance, du bon moment.

Il ressemble à quoi 
Au petit blanc qui nous enchante depuis notre premier canon au comptoir d’un bistrot de quartier où vous fîtes vos premières armes de pilier de comptoir et qui est devenu un marchand de fringues. Nous avons tous la même expérience.

La bonne heure du bonheur 
C’est un vin simple, à boire sur le fruit, c’est-à-dire sans attendre. Toujours bien, jamais décevant.

Le hashtag 
#tonverreestencorevide

Le bug 
Bien cherché, pas trouvé.

Ce qu’en dit le Bettane+Desseauve 
Ce Parallèle 45 est réalisée en bio à base de grenache blanc, de marsanne, de viognier et de bourboulenc. Un vin frais, large en bouche et capable de beaux accords avec des poissons grillés ou même relevés d’épices. 


Cette chronique a été publiée dans EnMagnum #16 sous une forme différente.
Le numéro 17 est en vente chez votre marchand de journaux
.
Voilà la couverture de ce numéro 17, consacrée à la rentrée, quelle surprise.


 

mercredi 16 octobre 2019

Mes magnums (107)
Un nouveau bandol, c'est possible ?

Domaine de La Font des Pères, bandol 2015 



Pourquoi lui 
J’ai découvert les vins de ce domaine il y a peu et, depuis, je n’ai jamais trouvé un mot à redire. Tout ce qui nous enchante avec un bandol est dans la bouteille et ce, dans les trois couleurs. Repris en 2010 par un couple qui a consenti de gros investissements pour voir renaître ce domaine de ses cendres, il semble que leur passion soit couronnée de succès, ce n’est que justice.

On l’aime parce que 
Déjà, c’est très bon. Ensuite, c’est nouveau. Ce bandol rouge renouvelle un genre dans une appellation où l’excellence le dispute au talent. Bien joué.

Combien et combien 
63 euros. 200 magnums.

Avec qui, avec quoi 
Avec ceux pour qui Provence ne rime pas toujours avec piscine. Des gens de qualité, quoi. Gastronomie de qualité aussi, forcément.

Il ressemble à quoi 
À ces rouges qui poussent en regardant la mer comme des retraités à Cannes. Mais là, il est question de fraîcheur, de finesse, d’arômes.

La bonne heure du bonheur 
C’est un vin moderne, il est déjà bon. C’est un bandol (du mourvèdre avec une pincée de grenache), on le trouvera à son mieux dans dix ans, comme tous les beaux bandols.

Le hashtag 
#mediterranee

Le bug 
Même pas cher (non, c’est une bonne nouvelle)

Ce qu’en dit le Bettane+Desseauve 
Ce bandol fait la part belle au mourvèdre. Bouche complexe, épicée, bien calée sur un fruité noir bien mûr. La finale est structurée, sans aspérité, la bouche est fraîche, l’élevage de qualité a été bien intégré. Ce beau bandol ne demandera pas une longue garde pour séduire, c’est déjà le cas. 15/20


Cette chronique a été publiée dans EnMagnum #16 sous une forme différente.
Le numéro 17 est en vente chez votre marchand de journaux
.
Voilà la couverture de ce numéro 17, consacrée à la rentrée, quelle surprise.



mardi 8 octobre 2019

Mes magnums (106)
Un bordeaux blanc de folie

Château Fourcas-Hosten, Le Blanc de Fourcas-Hosten, bordeaux blanc 2017 



Pourquoi lui 
Fourcas-Hosten, c’est une renaissance dans une appellation moins célèbre que d’autres dans le Médoc. Pourtant, les frères Momméja n’ont rien ménagé pour en faire la pépite montante du quartier. Caroline Artaud, la directrice de l’endroit, n’est pas pour rien dans cette parfaite ascension.

On l’aime parce que 
Les vignes ont été plantées sur deux hectares vierges de toute agriculture et menées en bio depuis le premier moment. Le vin est très plaisant, il évolue à chaque millésime avec l’arrivée en production de nouvelles jeunes vignes. On attend impatiemment les nouveaux sémillons dans les années à venir. C’est passionnant de regarder grandir un enfant.

Combien et combien 
50 euros. 271 magnums.

Avec qui, avec quoi 
Avec des curieux, des vrais, des découvreurs, des attendris.

Il ressemble à quoi 
Sauvignon blanc et sauvignon gris, avec un rien de sémillon, c’est déjà très beau

La bonne heure du bonheur 
Pour la garde, on verra ça plus tard. Il a un côté irrésistible qui peut lui être fatal.

Le hashtag 
#risingstar

Le bug 
Toute petite production.

Ce qu’en dit le Bettane+Desseauve 
Pimpant, avec une pointe de gaz carbonique qui participe à sa fraîcheur, c’est un blanc capable d’aller de l’apéritif à la table. Sa pointe saline lui permettra également de jouer avec les fruits de mer.

Cette chronique a été publiée dans EnMagnum #16 sous une forme différente.
Le numéro 17 est en vente chez votre marchand de journaux
.
Voilà la couverture de ce numéro 17, consacrée à la rentrée, quelle surprise.



 

lundi 30 septembre 2019

Mes magnums (105)
Un joli bordeaux à un prix (très) normal

Château d’Agassac, haut-médoc 2015 



Pourquoi lui 
Avant le vin, il y a le château, une merveille du genre. On se dit qu’un lieu pareil abrite une de ces pépites dont Bordeaux a le secret.

On l’aime parce que 
Nous aimons beaucoup ces Bordelais qui sont montés dans le train qui mène vers l’excellence, qui s’y dévouent corps et âme, qui y parviennent. C’est un de ces bordeaux de l’ombre qui, sans tambour ni trompette, fait le job et garantit aux amateurs une qualité constante et un prix normal.

Combien et combien 
33 euros. 4 632 magnums.

Avec qui, avec quoi 
Oubliez les snobs, ceux qui tordent le nez quand on dit bordeaux, ceux qui disent qu’ils n’aiment pas le cabernet-sauvignon, quelle sottise.

Il ressemble à quoi 
À ces bons vins dont on a envie tout le temps. Du fruit dans un style moderne, une structure affirmée sans lourdeur.

La bonne heure du bonheur 
Il s’attendra, mais pas trente ans. Juste le temps qu’il faut pour découvrir les valeurs d’un bordeaux, ses élégances, ses profondeurs.

Le hashtag 
#bordeauxleurville

Le bug 
Quatre cuvées différentes. On s’y perd un peu. Même s’il y a l’amusant Agassant d’Agassac, un 90 % merlot, rond, à boire jeune.

Ce qu’en dit le Bettane+Desseauve 
Un grand classique. Nez puissant, franchement fruité et minéral, joliment boisé, bouche à l’unisson, dense, charnue, avec des tannins savoureux et une bonne vivacité en finale. 15.5/20


Cette chronique a été publiée dans EnMagnum #16 sous une forme différente.
Le numéro 17 est en vente chez votre marchand de journaux
.
Voilà la couverture de ce numéro 17, consacrée à la rentrée, quelle surprise.


 

lundi 23 septembre 2019

Mes magnums (104) Un châteauneuf-du-pape d'une finesse inattendue

Domaine du Vieux Télégraphe, Piedlong, châteauneuf-du-pape 2016 



Pourquoi lui 
Je suis tombé dessus un jour par hasard avec l’impression de changer de dimension. À l’aveugle, je ne l’aurais jamais placé en châteuneuf-du-pape. Ce vin est issu d’un assemblage de deux parcelles, les grenaches de Piedlong et les mourvèdres de Pignan pour 10 %. Du coup, la famille Brunier m’est apparue comme une bande de grands couturiers. Qu’elle est. J’en ai acheté plein.

On l’aime parce que 
Une telle finesse vaut bien une messe, comme disait à peu près Sully. Est-ce l’âge élevé des vignes (70 ans), sont-ce les galets roulés, le vinificateur est-il un sorcier ?

Combien et combien 
73 euros le magnum
850 magnums

Avec qui, avec quoi 
Rassemblez les plus capés de vos amis, baissez la lumière, passez à table. Vous allez enfin montrer à vos convives que vous êtes un maître du vin.

Il ressemble à quoi 
À un bourgogne tout en ciselure, en dentelle. Bref, il y a de l’enthousiasme dans la bouteille, vous allez adorer.

La bonne heure du bonheur 
Déjà bon, il sera bon tout le temps. Je suis en quête d’un ou deux vieux millésimes, pour confirmer l’impression.

Le hashtag 
#C9DPfirst

Le bug 
C’est l’inconnu parfait, c’est-à-dire à peu près introuvable.

Ce qu’en dit le Bettane+Desseauve 
Bouquet parfumé, racé, violette, pivoine, poivre. Intense, concentré mais sans lourdeur. Longue finale sur des tannins fins, puis retour sur le menthol et la réglisse. Beaucoup d’allure. Vin d’amateur. 17,5/20

mercredi 24 juillet 2019

Mes magnums (103), un pauillac avec des antécédents remarquables et un avenir épatant

Château Lynch-Moussas, grand cru classé de Pauillac 2016 



Pourquoi lui 
Ce beau domaine discret et historique est la propriété de la famille Castéja depuis 1919, avec quelques autres merveilles du paysage bordelais. C’est le « petit » de la famille. Mais voilà, il grandit. Il se pousse du col, il veut sortir de l’ombre et ça lui va plutôt bien.

On l’aime parce que
Il a de la branche, c’est l’autre moitié de Lynch-Bages. Ensemble, ils composaient le vignoble du comte Lynch. C’est Lynch-Moussas qui a gardé le château, très élégant. Tout ceci sans doute lui inspire toute cette ambition.

Combien et combien 
85 euros
Nombre de magnums non communiqué

Avec qui, avec quoi
C’est un pauillac. Et un GCC. Merci d’aligner la cuisinière capable de faire face dans un registre plutôt grand genre.

Il ressemble à quoi
Une très bonne idée d’un bordeaux de la Rive gauche bien constitué. Vous ne voyez pas ? Buvez-en.

La bonne heure du bonheur
Pas de précipitation avec les grands millésimes. Mais 2012 tourne déjà très bien. Si vous êtes mort de soif, débouchez 2013.

Le hashtag
#ancienneaquitaine

Le bug
Manquer de notoriété n’est un bug pour personne à part le propriétaire. Pour l’amateur, c’est une économie tout ce beau vin pas cher.

Ce qu’en dit le Bettane+Desseauve
Les meilleurs échantillons sont sensationnels par leur prise de bois précoce, d’autres montrent un vin velouté et harmonieux, un peu plus dans la norme. Son amabilité, qui n’est pas liée à de la maigreur ou de la dilution, en fera un excellent pauillac d’attente pour Batailley, son compagnon d’écurie. (commentaire primeur)

Cette chronique a été publiée dans EnMagnum #15 sous une forme différente.
Le numéro 16 est en vente chez votre marchand de journaux
depuis le 14 juin.
Voilà la couverture de ce numéro 16, finement consacrée à l'été.


lundi 22 juillet 2019

Mes magnums (102)
Un saint-émilion qui revient devant

Château Capet-Guillier, saint-émilion grand cru 2014 



Pourquoi lui
Ce château est une pierre blanche posée au bord de la petite route qui longe la côte jusqu’à Castillon. Ces proches voisins sont beaucoup plus célèbres que lui. Pourtant, il ne leur rend pas grand’chose en terme d’histoire.

On l’aime parce que
C’est un vin de garde, encore peu connu, il vaut d’être attendu une dizaine d’années pour bien intégrer son boisé et restituer un vin de soie délicieux.

Combien et combien
75 euros
240 magnums

Avec qui, avec quoi
Avec des dégustateurs professionnels et à l’aveugle. Demandez leur d’estimer le prix de la bouteille, c’est marrant comme jeu.

Il ressemble à quoi
Un de ces quatre matins, ce 100 % merlot va faire la comète dans le ciel de Saint-Émilion. Vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas.

La bonne heure du bonheur
Un grand rouge n’est pas un apéro. Sauf à NYC. Passons.

Le hashtag
#saintemilionmylove

Le bug 
Quel bug ?

Ce qu’en dit le Bettane+Desseauve
Ample, encore très boisé, une texture assez généreuse et de belles maturités avec plus de fraîcheur aromatique que dans les millésimes précédents.



Cette chronique a été publiée dans EnMagnum #15 sous une forme différente.
Le numéro 16 est en vente chez votre marchand de journaux
depuis le 14 juin.
Voilà la couverture de ce numéro 16, finement consacrée à l'été.


 

vendredi 19 juillet 2019

Mes magnums (101)
un rouge de Provence adorable

La Ferme des Lices, côtes-de-provence 2013 


Pourquoi lui 
C’est un très beau vin de Provence. J’ai beaucoup hésité entre le rouge et le blanc, de même niveau. Il est encore à peu près inconnu. Le caviste est timide.

On l’aime parce que 
L’histoire du domaine est unique. Elle est signée Laurence Berlemont, l’œnologue qui a inventé la Ferme des lices en ralliant, pour faire vite, à son idée quelques résidents secondaires propriétaires de jardins de vignes. À la fin, c’est le seul domaine privé de Saint-Tropez. La perf ? Respecter des vignes dans un secteur à haute valeur immobilière.

Combien et combien 
53 euros
400 magnums

Avec qui, avec quoi 
Des bronzés retour de Maurice (l’île, pas ton beau-frère) avec une vraie envie de découvrir un vin épatant.

Il ressemble à quoi 
C’est un peu comme une bonne nouvelle. Le sourire de l’amateur se forme à la première gorgée.

La bonne heure du bonheur
C’est l’assemblage bien connu de la syrah et du cabernet-sauvignon, mais à très forte proportion de syrah. On ne l’attendra pas vingt ans, mais cinq oui. Au moins.

Le hashtag 
#idosainttropez

Le bug
Si vous n’habitez ni Saint-Tropez ni Sainte-Maxime, vous avez peu de chances de tomber dessus par hasard. 4 000 bouteilles et dix fois moins de magnums, c’est peu. C’est aussi ça qui est bien.

Ce qu’en dit le Bettane+Desseauve 
Le vin séduit par ses accents d’herbes aromatiques, de mûre et de chocolat. En bouche, c’est ample et harmonieux, d’une intensité puissante. Une longueur plus persistante que fraîche.



Cette chronique a été publiée dans EnMagnum #15 sous une forme différente.
Le numéro 16 est en vente chez votre marchand de journaux
depuis le 14 juin.
Voilà la couverture de ce numéro 16, finement consacrée à l'été.


 

vendredi 12 juillet 2019

Mes magnums (100) un magnum de chambertin, tendance mazoyères

Domaine Perrot-Minot, mazoyères-chambertin grand cru 2016 



Pourquoi lui 
Il n’est pas si fréquent de voir passer un grand millésime d’un grand cru de la côte de Nuits dans cette rubrique. Accueillons ce centième magnum sur ce blog avec tout le respect qui lui est dû.

On l’aime parce que 
On aime l’émotion enthousiasmante d’un grand pinot, bien sûr, comme tous les amoureux du vin. S’il existe un vin de rêve, en voici un. Parce que Christophe Perrot-Minot est un homme de terroir qui vinifie cinq chambertins différents (et autant de chambolles) et qui sait de quoi il s’agit.

Combien et combien 
760 euros
Nombre de magnums : 200

Avec qui, avec quoi 
Là, le grand amateur est l’invité obligatoire. Passez-lui le micro, il aura des choses à dire. Il ressemble à quoi Une dentelle ? Non, c’est plus riche que ça. Un velours ? Non, c’est plus fin. Une ciselure ? C’est mieux, mais dans les complications subtiles. Une histoire sans fin ? Oui, aussi.

La bonne heure du bonheur 
Le drame de ces grands vins, c’est qu’ils sont bons tout de suite et sans cesse. Personne ne trouve de bonnes raisons de l’attendre. Quel avenir, pourtant.

Le hashtag 
#réservé

Le bug 
Quelques bouteilles, c’est encore moins de magnums.

Ce qu’en dit le Bettane+Desseauve 
Volumineux, mais longiligne, c’est un mazoyères qui démarre serré entre ses tannins de taffetas et qui se poursuit interminablement. Grand style d’une finesse folle, racée en diable. Des plus complexes, au sommet par ses notes d’épices, de mandarine.

Cette chronique a été publiée dans EnMagnum #15 sous une forme différente.
Le numéro 16 est en vente chez votre marchand de journaux
depuis le 14 juin.
Voilà la couverture de ce numéro 16, finement consacrée à l'été.


 

mercredi 26 juin 2019

Mes magnums (99) un saint-émilion (très) grand cru classé

Château de Ferrand, saint-émilion grand cru 2015 



Pourquoi lui 
Un petit château en U fraîchement restauré, flanqué de son chai revisité, entouré des beaux arbres indispensables, cerné de bois et de vignes qui dévale un coteau avec vue. L’endroit est assez unique. Propriété de longue date de la famille Bich, les vins s’épanouissent un peu plus à chaque millésime. La reprise en main par Pauline Bich et son mari Philippe Chandon-Moët explique tout.

On l’aime parce que 
Comme certaines autres propriétés de la Rive droite, c’est un best buy. Une bonne affaire, c’est beaucoup de qualité pour pas encore beaucoup d’argent.

Combien et combien 
83 euros 8 000 magnums 

Avec qui, avec quoi 
Avec des amateurs sans préjugés, des fans historiques de l’America Cup, des garçons qui se rasent tous les matins. Il y en a encore. Voire des utilisateurs de briquets (on n’ose pas dire des fumeurs).

Il ressemble à quoi 
À un beau saint-émilion de coteau, avec du vent, du soleil et l’obligatoire finesse.

La bonne heure du bonheur 
À table. Une bonne table. Cet hiver, le 2010 se goûtait bien avec des mélanos.

Le hashtag 
#cellarsecret

Le bug 
C’était avant. Maintenant, il n’y en a plus.

Ce qu’en dit le Bettane+Desseauve 
Droiture et élégance, beau tannin délié, raffiné et subtil.

Cette chronique a été publiée dans EnMagnum #15 sous une forme différente.
Le numéro 16 est en vente chez votre marchand de journaux
depuis le 14 juin.
Voilà la couverture de ce numéro 16, finement consacrée à l'été.



 

lundi 17 juin 2019

En Magnum #16, l'été en mieux,
nouveau numéro, nouvelle émotion



Il faut dire qu'au rythme lent de quatre par an, on les attend toujours avec impatience. Celui-ci, En Magnum numéro 16, nous plaît autant que les précédents avec, comme chaque fois, un petit pincement supplémentaire puisque, comme chaque fois, il y a du nouveau.

Dans l'ordre d'apparition :
- La suite (et fin) du feuilleton "fake news" avec nos collègues de la RVF.
- Des photos épatantes de châteaux viticoles chinois absolument délirants.
- Il y a le portrait de Laurent Delaunay. Il fait renaître d'un long sommeil la maison de négoce familiale, Edouard Delaunay, après avoir connu un succès certain avec son négoce du Midi, Abbotts et Delaunay.
- Puis, l'interview unique, donc exclusive, de Perrine Fénal. C'est elle qui prend la place d'Henry Roch, son oncle parti trop tôt, aux côtés de notre cher Aubert de Villaine et aux commandes du Domaine de la Romanée-Conti. Le mythe absolu. En plus, Perrine est la fille de Lalou Bize-Leroy.
- Notre blogueur fou nous emmène faire son tour de tables sur la route des vacances. Ce qui nous changera du Flunch de la station-service.
- Jean Dusaussoy a encore torturé du cognac pour voir ce qu'il avait à dire. Ça donne faim, déjà.
- Antoine Pétrus accorde la tomate et le reblochon avec pour chacun de ces produits un choix de vin carrément innovant.
- Il s'agit d'un numéro de vacances. Pascale Cassagnes nous promène sur l'eau à la recherche des vignobles vus de la mer.
- Laurent Gotti et Alain Chameyrat se sont penchés sur la possibilité de premiers crus à Pouilly-Fuissé et à Marsannay. Nous verrons bien si l'Inao suit leurs recommandations. Je veux dire avant 2050. Pas sûr.
- Gilles de Larouzière succède à Joseph Henriot à la tête des Maisons et domaines Henriot. Il dit tout sur ses objectifs et peu sur sa stratégie. Mais ça, c'est un secret. De famille ? Oui, bien sûr.
- Michel Bettane nous raconte le malbec et, comme d'habitude, c'est complet et passionnant. Avec la sélection de vins qui va bien.
- Mathilde Hulot, notre reporter Mitteleuropa, était en Hongrie. On apprend encore un tas de trucs qu'on ne savait pas.
- Angélique de Lencquesaing (iDealwine) est une fois de plus avec nous et avec ses conseils achats et ventes. C'est précieux. Merci, Angélique.
- Cette idée des "petits rendements" comme si c'était l'alpha et l'omega de la viticulture de qualité en prend un coup sous la plume de la compétente Véronique Raisin. Un bon bol d'air frais.
- La même Véronique nous raconte les explosions de bulles en Californie, nouveau royaume de l'effervescent d'outre-mer.
- Nos "Têtes de cuvée". Ma rubrique favorite se concentre sur Saint-Émilion. Quatre jeunes gens aux commandes et une grande dame qui s'en va. Ils sont tous beaux puisque c'est Mathieu Garçon qui les a shootés.
- Et nous voilà dans les sélections Bettane+Desseauve. Les rosés, c'est d'été. Les champagnes traités comme le défilé de mode Spring/Summer 2019 à ne pas rater. Les magnums d'En Magnum. La leçon de Saké de Gilles Durand-Daguin. La nouvelle vie de Pichon-Comtesse passée au crible de la dégustation laser de Thierry Desseauve. Puis, un carton de six rouges d'été, encore. Un autre de six chenins. Un tonneau de six rhums. Les médailles d'or du concours Prix-Plaisir 2019, histoire de se souvenir que le plaisir a un prix qui n'est pas toujours très élevé. Là, moins de 18 euros pour 143 bouteilles différentes.
- Et enfin, nos quatre pages de bandes dessinées signées Régis Franc, c'est la BD de BD. Ha ha.

Ce n'est pas fini ? Non, jamais.
- La dernière page nous raconte les promus de Guide Lebey sous la plume vive de Margot Ducancel.  
Et je m'aperçois que je n'ai rien dit sur la couverture signée du photographe Fabrice Leseigneur. "C'est très klimtien, tu comprends", dit-il. Bref, c'est jaune d'or et un poil flou. Photographers, you know. Mais bon, la parole est au talent.
 
Enfin, un grand merci à tous ceux qui sont avec moi et sans lesquels la vie (la mienne, au moins) ne serait pas la même. 

 
              

mercredi 12 juin 2019

Le rosé plus cher que le rosé le plus cher
du monde

Enfoncé, le Garrus du Château d'Esclans. Dépassé, Sacha Lichine et son rosé le plus cher du monde. Voilà que Gérard Bertrand, fort de sa volonté de mettre en avant de grands terroirs du Languedoc, présente le Clos du Temple. Huit hectares, cinq cépages et, à terme, une production d'un peu moins de 25 000 bouteilles. Ce premier millésime n'en propose que 5 000. 
 
Le prix ? 190 euros la bouteille de 75 cl, comme son Clos d'Ora. Plus de deux fois plus que le Garrus de Lichine. Le marché jugera. Si les deux sont d'excellents rosés, on s'y attendait, celui du Clos du Temple a le mérite d'être léger en sulfite alors que le Garrus tape fort, la barre sur le front dès le deuxième verre.

Gérard Bertrand, authentique passionné, a longuement réfléchi à son vin. Il l'habille d'un discours inédit. Il y est question de terre, de temps, de transcendance. Il nous rappelle que ce vin est produit sur un terroir retrouvé qui a compté près de deux mille années de viticulture. Le Clos du Temple est un assemblage de sept parcelles de sols schisteux à flanc de colline en appellation cabrières.

Là, Gérard Bertrand compose avec quatre cépages de la Méditerranée, grenache, cinsault, mourvèdre, syrah à quoi il ajoute une pointe de viognier pour élancer l'histoire. Il convoque les symboles du temple, creuset de toutes les religions, de toutes les cultures. Littéralement possédé par son sujet, il a réfléchi aussi à la bouteille, modèle unique dessiné par Marie Legallet. Si le haut est rond, c'est le dôme du temple. Si le bas est carré, ce sont les quatre piliers qui tiennent la maison. On n'est plus très loin de Ken Follett. C'est bien, on vibre. Bientôt, un nouveau chai va surgir de terre.
On ne peut plus faire sans.

mardi 28 mai 2019

Mes magnums (98) un languedoc qui décoiffe

Domaine Paul Mas, Clos des Mûres, languedoc 2016 



Pourquoi lui 
Jean-Claude Mas, très fin dégustateur, a développé une grande maison de vins du Midi à partir des 35 hectares de vignes que son père Paul lui a légués, autour de Pézenas et de Limoux. La démonstration est épatante et indiscutable.

On l’aime parce que 
Le style, très « nouveau monde » et très
« nouveau languedoc » pour commencer, est bien marqué. Là, on ne se cache pas derrière son petit doigt pour emporter l’adhésion du grand monde. Et tant qu’à faire un succès d’une histoire de famille, souvenons-nous que Jean-Claude Mas est le créateur de l’un des vins préférés des Américains, drôlement nommé Arrogant Frog.

Combien et combien 
30 euros. 3 084 magnums.

Avec qui, avec quoi 
Ce clos-des-mûres est un assemblage typiquement languedocien de syrah, grenache et mourvèdre. Il est fait pour les plats goûteux, pas pour les palais chichiteux.

Il ressemble à quoi 
Au terroir qui l’a vu naître, sans doute. C’est un vin du Sud, sombre, généreux, épicé, un vin de soleil. On l’aimera pour ça.

La bonne heure du bonheur 
À table, un peu plus frais que la moyenne si on le boit jeune et avec ce qu’il faut de temps en carafe avant d’être servi. Deux bonnes heures est un minimum.

Le hashtag 
#languedocsun

Le bug 
Puissant et savoureux, il ne fait pas toujours l’unanimité et ça n’a aucune importance.

Ce qu’en dit le Bettane+Desseauve 
L’élevage s’est affiné, mais reste visible et le vin, très mûr, apparaît sur son fruité noir, sur la réglisse. 14,5/20

Cette chronique a été publiée dans EnMagnum #14 sous une forme différente.
Le numéro 15 est en vente chez votre marchand de journaux
depuis le 29 mars.
Voilà la couverture de ce numéro 15, consacré pour partie à Bordeaux, mais pas que.


 

mardi 21 mai 2019

Les bordeaux 2018 en primeurs pour tous

Très bon plan au Grand Tasting de printemps, ce vendredi (dans deux jours, si).

Un certain nombre de propriétaires de châteaux bordelais seront présents pour faire déguster au public leurs grands vins en primeurs. Très rares sont les occasions de juger ces vins quand on n'est pas un professionnel de la chose. C'est donc une occasion unique de se faire le palais et de découvrir cet exercice, souvent assez difficile. Moins difficile, toutefois, puisque les vins auront deux mois d'élevage de plus qu'au moment de la fameuse Semaine des primeurs, début avril.

Ci-dessous, la liste des châteaux et des propriétaires présents :

Fonréaud (Loic Chanfreau et Caroline Chanfreau-Philippon)
Haut-Bailly (Bénédicte Pinero)
Lagrange (Elisa Faubert)
Prieuré-Lichine (Laeticia Guix de Pinos)
Sociando-Mallet (Pascale Thiel)
Siran (Sevrine Miailhe)
Fourcas-Hosten (Olivier Faure)
La Gaffelière (Sarah Benzal)
Pape-Clément en rouge et en blanc, Fombrauge, La Tour-Carnet
(Jean -Michel Guibourt et Thomas Legaillard)
Grand-Corbin-Despagne (Marie Loustalan-Prévost)
Chauvin (Sylvie Cazes)
Carbonnieux (Marc Perrin)
TrotteVieille, Batailley, Lynch-Moussas, Domaine de l'Eglise, Beau-Site (Frédéric Casteja)
Chasse Spleen et de Camensac (Olivier Faure)
Gazin (Olivier Faure)
Fourcas Dupré (Olivier Faure)
Haut-Bages Libéral (en attente)
Lascombes (en attente)

Olivier Faure représentera les propriétaires des châteaux où il est mentionné, il est le patron de la Grande Cave, à Bordeaux.

On le voit, il y a du lourd, du très beau bordeaux, du cru classé de haut niveau. Voilà une dégustation hors norme qui s'annonce très bien.

Grand Tasting de printemps, 
au Carreau du Temple,
4, rue Eugène-Spuller, 75003 Paris
Métro : Temple ou République.
Horaires : 11:00-20:00 le vendredi 24 mai. 11:00 le samedi 25 mai.
Attention : la dégustation exceptionnelle des primeurs de Bordeaux n'aura lieu que le vendredi, mais toute la journée.
Billetterie : (clic)

Le magnifique Carreau du temple, entièrement retsauré

vendredi 17 mai 2019

Mes magnums (97) un graffiti, un champagne

Champagne Thiénot, cuvée Speedy Graphito


Pourquoi lui 
Nous aimons beaucoup cette tendance lourde qui pousse les maisons de Champagne vers l’art contemporain. C’est le gage d’une adéquation avec l’air du temps qui est forcément réjouissante. Qu’il s’agisse d’un engagement ancien, comme chez Pommery, ou vraiment récent, comme Thiénot, ou très moderne comme Ruinart, n’a pas d’importance.
Ce qui compte, c’est que ça existe.

On l’aime parce que 
Speedy Graphito est une bonne raison, évidemment. Le format (magnum) en est une seconde. L’élaboration à la Thiénot, c’est-à-dire toute de légèreté, en est une troisième.

Combien et combien 
100 euros. 3 000 magnums.

Avec qui, avec quoi 
Avec ceux de vos proches qui ont le sens de ce qui se revendique arty. En se souvenant qu’un grand artiste, même venu du même marigot, n’a plus rien à voir avec le graffeur nul déguisé en rebelle qui salope le mur de votre immeuble.

Il ressemble à quoi 
Ce n’est pas une cuvée spéciale, c’est une cuvée rhabillée. C’est Noël aussi sur nos bouteilles de champagne et tant mieux. Pas de surprise, c’est du pur Thiénot. Ouf.

La bonne heure du bonheur 
Parfaitement fait pour les apéritifs qui se prolongent, il accompagnera
aussi une entrée marine.

Le hashtag 
#speedybubblesgraphito

Le bug 
Pas vu de bug, sauf si on déteste Speedy Graphito.

Ce qu’en dit le Bettane+Desseauve 
Bon brut gourmand et équilibré, aux accents joliment fruités, avec une véritable énergie. 14,5/20


Cette chronique a été publiée dans EnMagnum #14 sous une forme différente.
Le numéro 15 est en vente chez votre marchand de journaux
depuis le 29 mars.
Voilà la couverture de ce numéro 15, consacré pour partie à Bordeaux, mais pas que.


mercredi 24 avril 2019

Mes magnums (96)
Un joli bandol dans le bon format

Hecht & Bannier, bandol 2013 



Pourquoi lui 
Nous savons bien que les grands négociants du Rhône sont d’excellents vinificateurs et assembleurs. Gregory Hecht et François Bannier ne font pas exception à cette règle déjà ancienne et rejoignent sur les podiums les Michel Tardieu, François Dauvergne, Jean-François Ranvier, Antoon Jeantet-Laurent et quelques autres sorciers, dont ceux des grandes maisons (Jaboulet, Guigal, Delas et consorts), évidemment.

On l’aime parce que 
On aime le bandol, bien sûr. On en connaît plein, le site est sublime, on y va autant qu’on peut, le soleil, tout ça. Le mourvèdre, ce cépage des bords de Méditerranée, fait les vins qu’on apprécie, un mélange de structure et d’épices chauds.

Combien et combien 
55 euros. 600 magnums.

Avec qui, avec quoi 
Le bandol, on l’aime un peu sauvage. On veut que l’âge lui rende la raison, la finesse, le sens du subtil et de l’équilibre. On veut tout savoir de sa personnalité. Du coup, le partager avec des convives choisis.

Il ressemble à quoi 
Une fois de plus, à l’un de ces vins qui méritent un peu de patience.

La bonne heure du bonheur 
À table et nulle part ailleurs. Pour être de Provence et de soleil, il n’en est pas moins complexe.

Le hashtag 
#herecomesthesun

Le bug 
Pas si facile à trouver

Ce qu’en dit le Bettane+Desseauve 
Svelte et fin, avec une vraie personnalité aromatique, de la pureté et du fond. 16/20


Cette chronique a été publiée dans EnMagnum #14 sous une forme différente.
Le numéro 15 est en vente chez votre marchand de journaux
depuis le 29 mars.
Voilà la couverture de ce numéro 15, consacré pour partie à Bordeaux, mais pas que.