Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



mardi 25 avril 2023

Mes magnums (189)
Un pinot noir de Sancerre, la bonne alternative

 

Domaine Denizot, Biorga, sancerre 2020

 


 

 

 

Pourquoi lui

Il nous a conquis avec son pinot noir d’une folle élégance. Thibauld Denizot représente la sixième génération aux commandes de ce vignoble du Sancerrois qui compte aujourd’hui plus de 18 hectares dont le quart destiné à ses vins rouges. Ce qu’il y a de bien avec ces pinots de Loire, comme avec ceux d’Alsace, c’est qu’ils représentent une alternative avantageuse aux bourgognes over-priced. Pour autant, ce ne sont pas des vins "moins". Juste quelques merveilles en "plus".

 

Avec qui, avec quoi

Ce vin est si fin, si chic, si aromatique qu’on l’attaquerait volontiers à l’apéritif. À l’extrême limite. Bien sûr, c’est mieux à table avec une paire d’amis sensible à la soie de ce genre de rouges légers, aériens.

 

Combien et combien

49 euros.

100 magnums.

 

Ce qu’en dit le Nouveau Bettane+Desseauve

Ce vin n’est pas encore « sorti » de dégustation. À suivre.

 

 

lundi 17 avril 2023

Mes magnums (188) La Loire, ses génies, ses pinots noirs

  

Guillaume Sorbe - Les Poëte, Odyssée, Vin de France 2019





Pourquoi lui

Ce garçon est un artiste, un auteur, un vrai. Sept hectares pour 28 parcelles, cultivées comme autant de jardins, de jardinets. Il a une manière de traiter le pinot noir qui donne envie d’envoyer quelques fameux faiseurs de grands bourgognes en stage chez lui. Je n’insiste pas, je ne veux vexer personne. Pour info, il vinifie aussi un blanc d’anthologie, sa cuvée Argos. C’est peu de dire que nous sommes tous fans de Guillaume Sorbe, chez Bettane+Desseauve. « Droits, intenses, éminemment buvables » dit Michel Bettane. Moi, j’ajoute « Purs, fins, nets, précis ». Nous sommes d’accord. Encore une merveille découverte chez mon caviste d’Auray, Les crus des vignerons. Les Poëte sans S puisque c'est le nom de sa grand-mère.

 

Avec qui, avec quoi

Sur l’étiquette, Guillaume Sorbe a écrit « Moins, mais mieux ». On voit bien l’intention. À table, faites pareil. N’étouffez personne avec vos arabesques de cuisine. Laissez toute sa place à la finesse qui requiert des subtilités aromatiques dans l’assiette.

 

Combien et combien

63 euros.

300 magnums.

 

Ce qu’en dit le Nouveau Bettane+Desseauve

Une bonne proportion de raisins entiers, sur de très jeunes vignes, cela donne le ton d'un vin qui n'a rien à envier aux cuvées vieilles vignes du secteur. Soyeux, éclatant et profond avec certaine puissance sur les notes de fruits noirs.

93

jeudi 13 avril 2023

Mes magnums (187)
Un prodige de la côte roannaise

 

 

Domaine Sérol, Oudan, côte-roannaise 2021

 



Pourquoi lui
Je n’ai jamais croisé Stéphane Sérol ou alors une fois en passant. J’ai découvert ses vins grâce à mon excellent caviste d’Auray, dans le Morbihan, un garçon créatif. Je suis tombé sous le charme de sa production instantanément. De son entrée de gamme, Éclats de granite, à ses cuvées parcellaires, ses cuvées élevées en amphores et toutes ses idées modernes et intelligentes. Non content d’être pas cher, Stéphane Sérol est un champion du vin agréable, digeste, fin, identitaire, soyeux. Pour l’essentiel, ses cuvées sont issues de gamay saint-romain, une variété de la Loire. C’est mieux que juste bien.

 

Avec qui, avec quoi 
Ce vin (bio) est élevé onze mois en cuves tronconiques en bois de 60 hectolitres. Non, l’élevage ne marque pas le vin. Pour les convives, choisissez donc vos bons amis et soyez prêts à répondre vite à la question « Et tu le trouves où, ton nectar ? ». Et dites le prix, vous passerez pour un bienfaiteur de l’humanité. Ou pour un radin, c’est selon.

 

Combien et combien
36 euros.
200 magnums.

 

Ce qu’en dit le Nouveau Bettane+Desseauve
On a la richesse du millésime avec l’ampleur de l’attaque. Le terroir granitique ramène de la fraîcheur et de l’élégance.

91

 

dimanche 9 avril 2023

Mes magnums (186)
un montlouis de grande race


 

François Chidaine, Les Bournais, montlouis 2019

 

Pourquoi lui

François Chidaine est un type adorable, entouré d’une bande de jeunes tous dévoués à leur patron. C’est un signe. Aussi, il fait des vins remarquables dans tous les compartiments du jeu. Des vins fins, à l’aromatique précise et subtile, l’élégance incarnée dans un verre. Le résultat d’une viticulture de haut niveau, biodynamique et de fermentation et élevage en demi-muids, qui apportent aux vins une rare cohérence.

 

Avec qui, avec quoi

Avec des amateurs sourcilleux, des gens exigeants, des palais éduqués. La fine fleur, quoi. Sur une gastronomie iodée, bien sûr, mais pas seulement. Avec des fromages de chèvres de Loire, des viandes blanches. Le spectre est très large.

 

Combien et combien

71,30 euros.

Une centaine de magnums.

 

Ce qu’en dit le Nouveau Bettane+Desseauve

Minéral, au nez comme en bouche, énergique et salin. Grande expression du chenin, racée et complexe, qui gagnera à vieillir cinq à dix années en cave.

 

 

samedi 1 avril 2023

Le bordeaux-bashing, c’est mort

  

Requiem in pace, le bordeaux-bashing. Et bon vent. La dernière étude communiquée par SOWINE/DYNATA 2023 nous apprend que la plupart des consommateurs français (jusqu’à 57 % des connaisseurs) préfèrent le bordeaux. Après avoir passé des années à pousser le bordeaux-bashing vers la sortie jusqu’à en faire une Une de EnMagnum, je dois bien avouer que c’est très jouissif. Je me réjouis.

 

Le bordeaux-bashing, c’est quoi ça ?

Mené par une petite coterie de sommeliers et de journalistes toute empêtrée dans ses idéologies et ses postures d’originalité, c’est un bel exemple de tyrannie d'une minorité. Là, c'est la mauvaise manière de dénigrer tout ensemble Bordeaux, la région, les châteaux, les propriétaires, les cépages, les pratiques culturales, les vins, le succès, les prix. Déjà, pour les prix, n’en parlons plus, la Bourgogne est loin devant, comme les grands vins italiens. Ces rebelles en chewing-gum s’indignaient de l’arrogance des propriétaires. Comprendre qu’un propriétaire de château bordelais, jusqu’à un passé récent, confiait toute sa production aux négociants de la Place de Bordeaux, n’avaient donc rien à vendre et ne se souciaient pas des visiteurs de passage. Les châteaux étaient simplement fermés, on n’avait pas encore inventé l’œno-tourisme et ses mérites.

 

Et puis ?
Le bordeaux-bashing était facile, un discours sans culture, sans l’Histoire, il s’est répandu comme une mauvaise épidémie, l'ignorance toujours, dans les bars à vins (et à tatoués) du XIe arrondissement avec leurs vins déviants (« c’est le goût du terroir » disent-ils, ah, ah). Par capillarité, les branchés de province (même dans la bistronomie bordelaise) ont suivi le mouvement idiot, puis ce fut New-York et ses sommeliers-mmelières français. Point barre. Le reste du monde adore le bordeaux, ce modèle pour le (Nouveau) monde. En plus, voilà que non, finalement, les Français aussi préfèrent le bordeaux. C’est raté, les crétins. Ce nouveau sondage va les mettre en PLS.

 

Et après ?

Encore un sondage comme ça et, à bout d’arguments, on les retrouvera dans Pif-Gadget et Playboy. On n’a pas fini de rire.