Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



lundi 24 septembre 2012

Une grosse, grosse affaire
en Bourgogne et à Bordeaux


Nuance et demi-teinte ne font plus partie depuis longtemps du principe même de la communication. « La viticulture bourguignonne est aux abois », c’est la première phrase d’un communiqué de presse émis par le CAVB. Bigre. Que se passe-t-il ? Les « naturistes » auraient-ils fait main basse sur les stocks de sulfites ? Un autre Chinois, annoncé par ses dollars, a-t-il l’intention d’acheter le clos de Vougeot ? Un orage de grêle installé à demeure dans le ciel clair de la côte, de Nuits à Beaune ?

Rien de tout ça. Voilà que des instances américaines ont demandé l’autorisation d’utiliser les mots « clos » et « château », ce qui aux yeux des Bourguignons et de leurs collègues bordelais est une sorte de coup de poignard dans le dos. Je vous vois bailler d’ennui. Il y a de quoi.

D’abord, rappeler que « ces termes sont libres de toute contrainte, il suffit de les enregistrer dans le cadre d’une marque pour pouvoir les utiliser », comme le rappelle finement Amélie Couture sur le site MyBettaneDesseauve.fr, citant le CAVB qui est bien conscient du droit américain.

Se dire qu’au fond ces mots ont été utilisés à tort et à travers en France d’abord. Cheval Blanc, La Conseillante, Angélus, Pavie, Fieuzal, Meyney, Tertre-Rotebœuf et tant d’autres sont-ils vraiment des châteaux ? Vraiment pas. Une maison de campagne ici, des bâtiments techniques là, une bastide provençale ailleurs, souvent des chartreuses ou de grosses maisons de maîtres. Et combien de clos n’ont plus de murs depuis longtemps ? Est-ce que ça a de l'importance ?

 Se souvenir qu’il y a belle lurette que des producteurs libanais, israéliens, américains ont baptisé leurs vins « châteaux » sans demander l’autorisation à quiconque et sans que personne ne lève une paupière.

Se rengorger de fierté en se disant que nos vins (et leurs désignations) ont tant d’attrait qu’on cherche partout à les singer et que ce n’est pas un hypothétique Château Nobody qui va faire du tort à l’excellence de la production hexagonale. Oui, même à l’export, même chez une clientèle inculte (qui n’est pas la clientèle de nos grands vins, soit dit en passant). Y voir un hommage. Un peu lourdingue, certes, mais quand même.

Et retourner vaquer à nos occupations favorites. Passe-moi le tire-bouchon.  

La photo : une poterne ancienne dans les vignes de Givry. Est-ce vraiment reproductible ? Non. (D.R.)

13 commentaires:

  1. Excellent ! Bien d'accord avec vous. Et si demain Petrus s'appellait "Lotissement de l'autoroute A10" et que le vin reste ce qu'il est depuis des décennies...

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  2. il y a plein de Châteaux en languedoc-Roussillon, qui n'ont RIEN à envier aux Châteaux bordelais..!

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    1. Et en Provence, et à Châteauneuf-du-Pape, en Savoie, etc…

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  3. L'utilisation du terme Château ou clos ne peut pas être accolé à un nom de marque en France comme le rappelle si finement Amélie Couture.

    Merci d'effectuer des corrections

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    1. Relisez : « ces termes sont libres de toute contrainte, il suffit de les enregistrer dans le cadre d’une marque pour pouvoir les utiliser », comme le rappelle finement Amélie Couture sur le site MyBettaneDesseauve.fr, citant le CAVB qui est bien conscient du droit américain.

      Amélie cite le CAVB qui rappelle le droit américain. Rien d'autre. Merci d'effectuer des corrections vous-même.

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    2. http://www.mybettanedesseauve.fr/problemes-didentite

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  4. Châteaux VS Copeaux, ya bon l'échange de procédés
    La bouteille du bout du monde retombe sur la tête à toto

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  5. le probléme ne se situe absolument pas dans ce que raconte ce mauvais article si, si . en fait en france l'appelation chateau indique la production d'un seul et meme domaine. au etat unis que neni, seulement 65 % du domaine avec la possibilité d'adjonction d'autres productions voire méme de vins étrangers et c'est bien la que le bas blesse.
    revisons, revisons oh mon chateau ohohoh !

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    1. Délicieuse anonyme, vos compliments sont à la hauteur de votre prose. Non seulement, vous êtes à côté du sujet, mais vous avez une orthographe déplorable. C'est bien là que le bât blesse.

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  6. Château, Clos, et aussi Appellation, mentions vieilles vignes etc...etc...les étiquettes de vin sont truffées de mots qui n'ont plus - aujourd'hui - de réelle signification...tant que le consommateur lambda croit et achète, ça leur suffit, le vin est un business et puis voilà.
    Ca devient un métier de savoir quel vin est bon ou pas, tant les signes extérieurs sont vains, et souvent l'amateur se fie au prix...et voilà la fomrule gagnante pour le monde du vin du bas de l'échelle jusqu'à celui-là :)
    Par contre, il sera vain de venir pleurer, comme ça commence à être le cas, à propos d'une concurrence déloyale, que ça soit par les drois de plantation ou par d'autrs évolutions inéluctables, car soyons honnêtes, le business du vin n'est pas loyal d'un point de vue qualitaitf par design, mais c'est juste un business très flou et en tant que tel il faut s'attendre à voir son marché envahi par plus floueur que soi..

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    1. Jusqu'à nouvel ordre, le vin est comme la peinture: ce qui est bon est ce qui plaît, c'est à dire, ce que je trouve bon. Pour le reste, il y a des guides, plus ou moins bons, mais qui n'ont pas toujours le même goût que moi, alors, comme dit, notre amphytrion: "Passe-moi le tire-bouchon !"

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