Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



mardi 18 septembre 2012

« OK, OK, j’aime le lynch-bages »


J’ai eu la chance de rencontrer le célèbre réalisateur américain à Los Angeles à l’occasion du lancement mondial du dom-pérignon 2003 en juin. Nous nous sommes parlé. Voilà ce que nous nous sommes dits. Au-delà du champagne, c’est assez édifiant. David Lynch est épatant. Interview.

Et voilà que vous plongez dans le champagne…
Oui. Les gens de Dom Pérignon m’ont demandé de travailler avec eux sur l’image de la marque.

Pourquoi avez-vous accepté ?
Money. Et aussi parce que j’avais le droit de chercher quelque chose de neuf, de jouer avec des technologies, de découvrir.

Vous aimez le champagne ?
Je ne suis pas ce qu'on appelle un grand amateur, mais je comprends pourquoi on aime Dom Pérignon.

Travailler sur ce sujet, c’était un grand changement ?
Non. Quand vous travaillez, vous plongez dans votre travail. Ce n’est pas un problème d’univers, mais de concentration. J’ai fait des publicités en Europe et la liberté d’action y est bien plus grande qu’aux USA. Et puis quand on vient vous voir en vous disant « OK, allons-y », c’est toujours très excitant.

Vous avez une méthode ?
Oui, j’en ai une, pour tout ce que j’entreprends. Rester en accord avec moi-même. Respecter mes idées. Ne jamais abandonner celles qui me semblent bonnes, et être en charge de la décision finale. On a toujours le contrôle sur ce qu’on fait, mais plus rarement sur le résultat final. C’est dommage.

C’est un sujet facile, Dom Pérignon ?
Il faut laisser libre cours aux images qui s’y associent et s’en inspirer. Les bulles, évidemment, la forme de la bouteille, une envie lumineuse. J’ai ajouté l’électricité, le feu, la fumée et des techniques photographiques. En fait, il s’agit d’une grosse journée de travail qui fait une sorte de grand final à plusieurs semaines de rêverie.

Vous sentez-vous proche de Pierre Pérignon, moine à l’abbaye d’Hautvillers ?
Oui. Il avait le goût de l’expérimentation. C’est important d’innover. Aboutir et goûter, écouter, observer, se poser la question : « Qu’ai-je fait de nouveau aujourd’hui ? ». Et tenter d’y répondre.

Votre plus grande joie ?
Être toujours en vie, avec mes neuf ans d’âge mental et mes dix-sept ans d’âge physique. Avoir toujours la capacité de m’émerveiller et la cultiver. Les idées viennent de tout, de partout, mais il faut être en position de les recevoir. Être un homme neuf chaque fois que le soleil se lève. Faire des images vivantes qui donnent envie de les traverser pour comprendre ce qu’il y a dans la bouteille.

Un nouveau film ?
Je ferai un film quand j’aurai rassemblé toutes les idées nécessaires pour le réaliser. Pour avoir du succès, il faut faire ce que l’on aime et en être fier.

Vous aimez le vin ?
Oui, le bordeaux. OK, OK, j’aime beaucoup le lynch-bages, on me l’a déjà faite celle-là (éclat de rire partagé). Ce vin m’est sans doute destiné.

Vous avez un message à faire passer ?
Je n’ai pas assez de Dom Pérignon dans ma cave.

Lire plus sur l’aventure à Los Angeles, ici.


Photo D.R. Cet entretien a été publié dans le numéro de septembre de Série limitée-Les Échos.

5 commentaires:

  1. Vu un reportage sur Arte à ce sujet [le doit d'auteur mais pas que]...
    http://www.youtube.com/watch?v=k357ErdUQyk

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    1. Oui, il est un peu perché, mais dans le sweet, ça nous change

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  2. http://vimeo.com/4201441
    Des fois on s'emporte...

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    1. Oui, bon. Lynch a une vista, d'autres n'en ont pas, je préfère avec

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  3. Ressentir les portes avant même de les effleurer, c'est un truc de slalomeur

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