Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



mercredi 21 septembre 2011

Suduiraut annonce un lion superbe et généreux


Un nouveau sauternes qui sort d’une grande maison, c’est à chaque fois une émotion pour l’amateur de ces grands vins que je suis. Voilà peu, c’était le Château Guiraud qui présentait son petit-guiraud. Au tour de Suduiraut avec les lions-de-suduiraut, un deuxième vin aussi, il a beaucoup des qualités qu’on attend d’un sauternes moderne, c’est également un vin avec une écrasante majorité de sémillon et moi, j’aime le sémillon. Je l’ai goûté, une chance. On commence avec le vin, sorti de frigo.
Le nez, vin froid, est neutre, pas ou peu expressif. En passant, je ne comprends pas le conseil de la contre-étiquette qui recommande de le boire glacé, hérésie absolue, mais bon, ils font comme ils veulent, moi aussi, vous aussi.
En bouche, tout change, dans un maelstrom de viennoiseries, de confiture de fruits jaunes, de l’abricot, bien sûr, comme dans tous les sauternes, mais pas seulement, il y a de la pêche (de vigne ?), des prunes. Il y a aussi une note de jardin après l’averse, pas « Après l’ondée », mais l’idée est là, du foin coupé frais, une note de cheval, le seul animal qui sent bon. Goûté avec un kouign-amann, spécialité bretonne excessivement beurrée. Le sucre n’est pas en majeur, vinif moderne, mais il manque peut-être un peu de tension. Hier soir, étonnant tokaji de Samuel Tinon, qui avait des arômes d’une grande droiture, un vin « sérieux » et une tension folle, suis-je influencé ? Faut-il juger un vin en soi ?
Au deuxième nez, un poil de réduction, à la limite de la gêne, mais pas au-delà. Et aussi, une envolée d’arômes sauternais, on est entre nous, pas perdus, il y a du bonbon, de la séduction, de la poudre de riz, des souvenirs de baby-boomers. En bouche, une pointe fortement cerisée, de la griotte dans un vin blanc, elle vient d’où, celle-là ?
Plus tard (le vin est plus chaud), forte proportion d’amande, on est dans (dedans) le macaron de Madame Blanchez, à Saint-Émilion. Elle est partie, remplacée par une dame Fermigier, mais c’est comme dans Mozart, le silence est encore de la musique. On est heureux, on se le dit.

Le lendemain, après 24 heures au fridge, bouteille ouverte, goûté en après-dîner, à blanc (sans rien manger avec). Nez d’abricot, pain au chocolat. Bouche très expressive et large, beaucoup de conversation, le doux babil, on retrouve de la tension, mais pas trop. La finale est incroyablement marquée par la fève de cacao pure, très au-delà de ce qu’on goûte d’habitude. Quelques minutes après, voici le pruneau qui s’annonce en fanfare, quelle idée. Encore du rouge dans du blanc, c’est un festival, ce vin-là. La grande complexité sauternaise est au rendez-vous. Plus tard, le nez s’éteint un peu ou s’affine, c’est comme on veut. Un peu de citron fait son apparition. En finale, le chocolat s’affirme, il n’est pas seul, des agrumes confits aussi, qui rafraîchissent la bouche et nous entraînent, il est tard, vers un bonheur souple et un sommeil sans hoquet, le sauternes est un châle en cachemire qui vous enveloppe les épaules, défait les nœuds, apaise. Le sauternes est un vin douillet, ils ne sont pas nombreux.
Nous pourrions continuer comme ça des jours entiers sur la même bouteille et découvrir chaque fois de nouvelles palettes aromatiques enchevêtrées. Nous le ferons dès les prochaines bouteilles.

Ce nouveau lions-de-suduiraut est disponible chez Monoprix Gourmet et Lavinia au prix de 20 euros

9 commentaires:

  1. Olivier D:
    Et en format 50cl ca faisait 15euros encore plus sympa non?
    Bon je vais passé chez Lavinia...

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  2. Je ne sais pas si ça existe en 50 cl, mais vous avez raison, ça devrait !

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  3. En même temps, je rappelle à qui veut l'entendre qu'une bouteille de sauternes vit sa vie très bien pendant une bonne quinzaine de jours au frigo en développant des arômes changeants qui, à chaque fois, sont une découverte nouvelle. Bref, le 50 cl ne se justifie pas à ce point…

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  4. Du château Suduiraut, j'ai reçu ceci :
    "Pour info, les Lions existe aussi en 50 cl. Petit erratum : ce n'est pas Monoprix Gourmet, mais Monoprix tout court."
    Dont acte.

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  5. et 25euros chez Lavinia, scroumf....
    Bon sinon c'est délicieux :o)

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  6. http://lapassionduvin.com/phorum/read.php?3,1785,612781,page=8#msg-612781

    bof bof. Sucraillon et mollasson.

    Jérôme Pérez

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  7. Les avis, ici comme sur LPV, sont partagés. Pourvu que ça dure !

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  8. Plus qu'absolument d'accord sur le non-intérêt de le mettre au frigo, frappé ? quelle hérésie. Incroyable à la température de ma cave parisienne... et tu l'écris si bien.

    J'en veux ENCORE,heureusement le fond de bouteille sieste au frais. Je m'en vais finir mes quelques lignes. Santé au bon vivant.

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  9. Oui, je ne sais pas quelle mouche a piqué les gens qui forment ce genre de reco. Parfois, le marketing s'égare dans des jeunismes étranges. Mais on n'est jamais obligé de suivre.
    Le vin glacé, c'est un truc de boite de nuit. Un rêve de marketeur, surement.

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