Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



mardi 12 avril 2011

Pas de vin à l'eucalyptus, please


Ils se sont mis à beaucoup pour faire ce vin chilien. Et du meilleur monde. Voici l’entrée en scène du très emblématique Bruno Prats (ex-Cos d’Estournel), le grand Ghislain de Montgolfier (Bollinger), l’imposant Paul Pontallier (Château Margaux) et Felipe de Solminihac, possiblement un Chilien. Et pour faire quoi, toutes ces têtes couronnées, vous demandez-vous ? Pour faire ce vin que j’ai bu hier soir, Lazuli, un cabernet-sauvignon de la vallée du Maipo, au Chili meurtri. Un millésime 2002, huit ans, convenablement amorti, à boire. Bien sûr, c’est bien fait, le contraire nous hérisserait le poil des bras. Ce serait comme si Maserati, Ferrari et Aston-Martin se réunissaient pour faire une drôle d’auto dans une usine en Roumanie. Sympa comme ça, mais dont les finitions flotteraient un peu. Bon, bien.
C’est juste un autre vin chilien qui klaxonne l’eucalyptus, épice dérangeant, une vague réminiscence de médicament, on est tout près du cataplasme. Dans ce vin, tout le reste va très bien, mais moi, l’eucalyptus, je ne peux pas.
J’ai du mal avec ces productions chiliennes. J’ai vu les parcelles au Chili avec les grands eucalyptus dans tous les coins et les vignes qui tournent autour. On les retrouve dans les vins, avec leurs arômes exagérés. Le seul vin chilien que j’ai jamais croisé et qui était exempt de ces errements aromatiques (en plus d’être excellent) était l’immense don-melchor de chez Concha y Toro, leur grand vin dans le millésime 1985, bu à table il y a tout juste un an entre le tremblement de terre chilien et le nuage islandais, à l’occasion de la victoire de Peter Sellers au titre de meilleur sommelier du monde. Parfois, on se demande ce qu’on fait là.

4 commentaires:

  1. Ah! Cet écho à Arthur Rimbaud et Bruce Chatwin! Pas besoin d'aller en Patagonie pour soulever des lièvres ;-)

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  2. Ah le beau commentaire cultivé ! Cela dit, Armand, il y a longtemps que, toi et moi, nous avons cessé de nous rêver un destin à la Rimbaud.

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  3. Heureusement, tout n'est pas comme ça au Chili. Le vignoble fait 1000 km de haut, il y a donc des nuances. J'ai bu ce genre de monstres aussi, et puis des carménères qui puaient les poivron, et puis de merlots gonflés d'alcool; mais j'ai aussi trouvé des grosses niches de qualité, comme à Leuda, Casablanca, Limari, Aconcagua et du côté des Français, le Clas Apalta, de Laspostolle, c'est plus que bien c'est grand. Jai aussi été bluffé par le dynamisme de ces Chiliens, qui ne doutent de rien, investissent pour faire toujours mieux, identifier leurs sols, adapter le cépage aux mésoclimat, etc. J'y retourne le moi prochain et je sais que je ferai de belles rencontres humaines et de bonnes dégustations. J'ai hâte de voir l'évolution, surtout en sauvignon et en syrah.

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  4. Merci de ces précisions, Hervé. Nous attendons ton retour pour en savoir plus, comme toujours.

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