Le blog de Nicolas de Rouyn
Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées. Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui. (Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées. Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui. (Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn
vendredi 15 avril 2011
Dès l’Aube, le rosé des Riceys
D’un petit tour des producteurs de champagne de l’Aube - Drappier le commandeur, Devaux la grande maison, Fleury le bio-dynamiste, du beau monde, mais Dosnon & Lepage nous ont manqué - nous sommes revenus avec un vrai coup de cœur. Autre chose, comme souvent. Le rosé des Riceys. Bon, j’en vois qui pincent le nez sur le ton « j’connais d’jà. »
Moi, je découvre. Et j’ai adoré. Tout et d’abord, le site. C’est un endroit magique, ce village triple. Ricey-Bas, Ricey-Haut et Ricey-Haute-Rive. Les Riceys sont pluriel, donc. Les maisons sont belles, on voit bien que la commune a bien vécu, vit toujours bien. Il y en a même de très belles, des choses du XVIIIe, épaisses, élégantes, cossues, entretenues. Sous chacune, des grandes caves. Certaines très anciennes. Un rêve pour l’amateur, jusqu’à se demander si on ne devrait pas acheter une maison aux Riceys pour entreposer son vin en un seul lieu, un beau, un showroom des passions, tous les avantages, c’est pas cher, c’est tout près de Paris, tout ça et puis… Les vignes sont au-dessus du village sur des coteaux qui plongent dans des combes. Parfois, la pente est si raide qu’on se croirait à Cornas, au-dessus du Rhône. Non, non, on est aux Riceys et la plus forte pente plantée de vignes est calculée à 56 %. Du coup, les soirs d’orage, l’eau dégoulinait en torrent pour inonder le village, gros dégâts, c’est pas une vie. Les vignerons ont aménagé sur le site pas moins de 200 bassins de rétention vers lesquels convergent plus de 200 kilomètres de chemins transformés en caniveaux et ça marche. Aux Riceys, les ménagères ne se plaignent plus de rien. Pour être complet sur les chiffres, précisons que c’est la seule commune viticole de Champagne à bénéficier de trois AOC : coteaux-champenois, champagne et rosé-des-riceys. C’est aussi, avec 866 hectares de vignes, la commune qui possède la plus importante superficie plantée en vignes de toute la Champagne.
Quand on est entré chez Pascal Morel, on a bien vu que ça ne lui plaisait pas trop ce grand soleil solidement installé sur la région. Lui, c’est le président des producteurs de rosé. Une vingtaine de vignerons qui exploitent 30 hectares de vignes en tout et pour tout et qui produisent, bon an, mal an, 60 000 bouteilles, pas plus. Pourtant, 350 hectares sont classés en rosé-des-riceys, mais c’est plus rentable de faire du champagne. Une bouteille de rosé des Riceys vaut entre 13 et 15 euros, départ cave. Le pinot noir, on le vend cinq euros le kilo à la coopérative ou aux grandes maisons de Reims et d’Épernay, le compte est vite fait. Le rosé, c’est un vin de passionné du vin. Pas trop simple à faire. « Il y a un moment très court, une heure à peine, où le vin n’est plus du blanc et pas encore du rouge, c’est le rosé des Riceys. Si tu le rates, c’est foutu. Bien sûr, c’est toujours au milieu de la nuit, il faut être dessus. » Pascal Morel, comme ses voisins, est un passionné, il a des mauvaises nuits. Comme j’ai humblement avoué mon ignorance en rosé des Riceys, il a été grand. Nous sommes descendus dans sa cave (une merveille). Et là, hop, une verticale pour comprendre. On a commencé par un 2006, puis un 05. Pour bien comprendre les effets « millésime ». De fait, les vins sont franchement différents, également délicieux. Après, petit bond en arrière, hello 1995. C’est surprenant, ce rosé qui vieillit si joliment, dans ses arômes enchanteurs, un vin de gastronomie, pas un vin de tonnelle. Et puisqu’on était bien sages, il a tiré un bouchon de 1985. Yesss. Sublime. Un rosé de 25 ans, c’était ma première fois. Au début, on est un peu dérouté, après on adore. J’avais goûté, une fois, un rosé de Bandol qui avait ses 12-13 ans. C’était à La Bégude chez Guillaume Tari, c’était très bon. Mais, aux Riceys, le vin est fait pour vieillir, pas à Bandol, pas vraiment. Pascal Morel garde son vin cinq ans avant la mise en marché. En Provence, c’est quatre à cinq mois. Ce n'est pas moins bien, ce n’est pas pareil. Plus tard, nous irons chez Morize, son voisin, une plus grosse maison, une cave cistercienne du XIIe siècle. Nous goûterons d’autres rosés avec le même plaisir. Ces gens-là sont des gourmands. Pendant que nous nous réjouissions à voix haute du beau temps, comme ces Parisiens en goguette que nous étions, les deux lascars ont échangé un regard.
Moi : « Ça vous plaît pas ? »
Eux : « Ben non, on craint le gel sur cette végétation qui est trop en avance. »
Moi : « Et vous faites comment pour l’éviter ? »
Morel a eu un mouvement de menton vers le clocher de l’église, toute proche. Il prie dans ces cas-là. C’est toujours mieux que de se lamenter, dis-je. Il n’a pas trouvé ça très amusant.
La photo : un vieux rosé des Riceys dans la main de Pascal Morel, photographié dans la cave par Mathieu Garçon
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Je suis surpris que vous ne fassiez pas référence à la maison Horiot Pėre & Fils à qui l'on doit la survivance de l'appellation Rosė des Riceys, c'était la seule maison à en vendre dans les années 70. J'aurai bien aimé connaître votre appréciation sur leurs vins que je trouve très réussis. JP Buot
RépondreSupprimerDésolé, je n'ai pas rencontré ce producteur. Une autre fois, j'espère.
RépondreSupprimerBon, je viens de trouver et de lire votre article avec un grand plaisir. Je vais rester sobre ( dans mes propos) pour être de la région !...Oui, ce coin là de l'Aube est très beau mais les grands champs du côté d'Arcis sont splendides aussi quand on sait les regarder.Les Riceys est un village typique de cette partie de l'Aube et il est bucolique à souhait.Le rosé des Riceys doit beaucoup à Bernard Pivot le jour où il l'a cité dans son émission Apostrophes. Selon moi, le rosé d'Alexandre Bonnet est de loin le meilleur. Je n'ai rien à gagner à le reconnaître.Comme je vous l'ai dit, je tiens un blog sur Troyes, ma ville et par extension l'Aube , naturellement.Vous évoquez les cisterciens... si vous vous intéressez à mon blog, vous y lirez Bernard de Clairvaux, la Cour de Champagne... enfin tout ce qui fait la noblesse de Troyes et de ses environs.Troyes et l'Aube sont une pierre angulaire de l'histoire de France et Troyes est une des villes les plus importantes de France sur le plan historique et culturel.Mais le train ne s'y arrête que 2 minutes, ce qui est cocasse.Vous l'avez compris, j'aime ma ville et mon département.En plus pour avoir suivi de longues études à Reims, je suis vaccinée au Champagne. Je prépare là mon prochain reportage sur le rosé des Riceys, mais mon blog est amateur et je fais tout, toute seule. J'ai acquis un logiciel de montage video complexe qui me donne du fil à retordre et j'aimerais monter mon prochain petit film mieux que celui que vous avez visionné. Alexandre Bonnet m'a dit qu'il me recontacterait, peut-être pour leur cave... Je le souhaite en tout cas ! Vous avez un beau blog, le mien s'améliore avec le temps comme le vin ! Bonne journée et au plaisir de vous suivre !
RépondreSupprimerHéloïse L. alias le pinson
Héloïse, les trains s'arrêtent toujours entre deux et trois minutes dans les gares qu'ils desservent. Heureusement !
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup le nom de votre blog "Troyes, deux minutes d'arrêt". Je vais le mettre dans ma liste de favoris.
Ah , ça c'est vrai mais il faut entendre le ton monocorde du chef de gare :" Troyes, Troyes, deux minutes d'arrêt" ! Cela a un petit côté compte à rebours funèbre... Je suis moqueuse !Moi aussi , je vous inclus dans mon blog. Je termine là mon interminable étiquettage des photos des jardins médiévaux. Je ne sais pas si ce sera lu mais moi, je suis moins bête ! A bientôt
RépondreSupprimerJ'ai recu recemment une bouteille de Rose des Riceys 1985. Il m'est impossible de trouver des informations sur l'internet, meme pas sur le site web d'Alexandre Bonnet Champagnes. Est-ce que vous pouvez m'aider? (informations sur le produit, prix, etc.) Merci, c'est tres apprecie! Val, NJ, Etats-Unis
RépondreSupprimer@Val : je vois si je peux vous aider aujourd'hui.
RépondreSupprimerVoilà le site de la société. Vous y lirez les informations sur leur rosé des Riceys. Vous pouvez y laisser un message pour plus d'info sur votre bouteille de millésime 1985.
RépondreSupprimerhttp://www.alexandrebonnet.com
Bonjour, super article sur le sujet ! Pour ma part, je suis désespérément à la recherche de Rosé des Riceys en Belgique.. et je n'en trouve pas.. Si par hasard qqun lit mon commentaire et sait ou en trouver, je suis preneur :-)
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerFaut t-il prendre rdv pour visiter le domaine d'alexandre bonnet?
Je ne sais pas. Voyez sur internet.
SupprimerBravo pour cet hommage au rosé des Riceys. Je m'en vais le faire déguster à quelques parisiens qui ne connaissent que le Clairet :-)
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