Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



mardi 3 juillet 2012

Calon-Ségur est vendu


Ainsi Calon-Ségur et son petit frère Capbern-Gasqueton sont (seraient ?) vendus. Au contraire de ce que déclarait Hélène de Baritault à la mort de sa mère, la célèbre Madame Gasqueton, emblématique propriétaire du fameux cru. Il ne faut pas y voir de malice de sa part et il est plus que probable que cette cession lui fend le cœur. Elle était très attachée à cette propriété et à l’idée de continuer l’œuvre entreprise depuis un siècle et demi par sa famille. Seulement elle n’était pas la seule héritière et n’était pas capable d’assumer financièrement le désengagement des autres héritières, ses deux nièces. Une banale histoire de succession comme la France en connaît trop souvent. Nos lois sont faites pour démanteler les héritages et les dynasties sans tenir aucun compte de l’histoire, des volontés, des efforts accomplis. Et si j’en crois l’excellent Time to sign off du jour, ce n’est pas fait pour s’arranger.


La bonne nouvelle dans l’affaire, c’est la qualité du repreneur de Calon-Ségur. Il s’agit d’une compagnie d’assurances, filiale de la banque Crédit Mutuel.

Pourquoi c’est bien ?
Une compagnie d’assurances a l’obligation réglementaire d’asseoir sa structure capitalistique sur de l’immobilier et du foncier afin de protéger les déposants (vous, moi) contre les vents mauvais de la finance internationale (tiens, tout d’un coup, ça parle). À la différence d’un fonds de pension, une compagnie n’achète pas un vignoble pour faire un coup de plus-value. Elle s’installe dans la durée et, forcément, dans la qualité. Je reviens à l’instant du château La Pointe à Pomerol, propriété de Generali-France, autre compagnie d’assurances.


Éric Monneret, directeur du château et fin professionnel, est très content de l’actionnaire qui lui donne les moyens de faire bien. Sous réserve, bien sûr, que les investissements recommandés soient soigneusement argumentés et justifiés. Aux commandes de La Pointe depuis quatre ans, il sort peu à peu ce château de l’anonymat et du ventre mou des classements dans une démarche sereine toute entière tournée vers l’excellence. Dominique Befves, à Lascombes, ne dit pas autre chose depuis la vente par le fonds Colony Capital à une autre compagnie d'assurances. Il semble que c’est ce qui peut arriver de mieux à ces beaux vignobles. Ce qui devrait certainement mettre un peu de baume au cœur meurtri de Madame de Baritault.

Les photos : en haut, le château Calon-Ségur et sa façade austère (photo D.R.). Au milieu, sur le mur du chai, photo empruntée à mon cher Denis Hervier, son blog, ici. En bas, une photo prise au château La Pointe par Amélie Couture et son talent.

Deux autres articles sur ce blog concernant Calon-Ségur. Ici et .
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17 commentaires:

  1. Pas un mot sur Jean-François Moueix qui aurait permis le rachat ?

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  2. Intermédiaire et actionnaire minoritaire (comme pour Montrose je crois)...

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    1. Une façon comme une autre de garantir les allocations ?

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    2. Sûrement et aussi une opération financière intéressante. En tout cas rien de choquant.

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  3. Il est évident qu'avoir un partenaire local de très haute pointure comme Monsieur JF Moueix est un "plus" certain, une "assurance" d'être du bon côté.
    Il en est de même en Bourgogne où venir acheter en solo avec l'arrogance des gros sous sans la subtilité de rester dans le marché avec un nom local, c'est aller au devant de beaux ennuis.

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    1. Je ne suis pas tout à fait d'accord, François. Je trouve toujours un peu affligeant cette obligation faite à "l'étranger" de composer avec les pouvoirs locaux (je n'ai pas dit "mafias locales"). Ça me rappelle les pratiques corses et ça, c'est très fatigant. Cela dit avec tout le respect qui est légitimement du à Jean-François Moueix.

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    2. Désolé de te contredire Nicolas mais le Crédit Mutuel est une banque mutualiste et non une compagnie d'assurances. Il n'a donc aucune obligation telle que celle mentionnée. Le Crédit Mutuel Arkea fait un placement financier tout simplement et je n'ai rien à redire sur l'opération en tant que telle bien évidemment.
      Jacques Berthomeau

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    3. Je redis les choses de manière plus complète :
      Calon-Ségur a été acquis par Suravenir Assurances, filiale de trois fédérations (Bretagne, Sud-Ouest et Massif central) du Crédit Mutuel, banque effectivement mutualiste, comme son nom l'indique. Désolé de te contredire, Jacques.

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    4. Pour ceux qui comprennent mal : Suravenir Assurances est bien une compagnie d'assurances.

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    5. Assurance-vie le communiqué du CAM est clair sur le sujet il s'agit d'un investissement de la banque en faveur de l'économie régionale et non un placement de précaution... Mais bon peu importe mais je persiste et je signe le CAM n'avait aucune obligation de couvrir ses capitaux vie par cet achat immobilier...

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  4. "C'est un investissement à long terme pour diversifier les actifs de la banque et qui correspond à notre modèle à fort ancrage territorial", a indiqué à l'AFP un porte-parole du Crédit Mutuel Arkea.

    "En tant que banque mutualiste, non cotée et qui appartient à ses sociétaires et clients, notre volonté est que l'épargne soit investie dans l'économie réelle de nos régions", a-t-on ajouté.

    Le passage par la filiale assurance-vie est justifié par des raisons fiscales très compréhensibles...

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    1. Oui, merci, j'ai lu le même communiqué de presse que toi. Visiblement, avec des lunettes différentes

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  6. Personnellement, cela m'attriste voire me révolte de voir ces belles propriétés familiales tomber dans les mains d'investisseurs (au mieux français) faute de pouvoir payer les droits de succession (on pourra retenir également l'exemple de la Famille Ott il y a quelques années maintenant). C'est pour cela que l'on dit : une génération qui bâtit, la deuxième qui en jouit et la troisième obligée de vendre. Drôle d'imposition que ces droits de succession. Et ce n'est pas prêt de finir avec le pouvoir en place !

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    1. Comme vous dites ! N'étant pas suspect de complaisance à l'égard du régime, je tiens à rappeler que tous les gouvernements précédents ont traité ce problème avec le même mépris, à part le gouvernement Fillon, étonnante exception à cette règle.

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