Le blog de Nicolas de Rouyn
Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées. Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui. (Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées. Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui. (Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn
mercredi 22 février 2012
Des bordeaux dans un TupperWine
C’est la quarantième fois que Fabrice Le Glatin, prof d’anglais et blogueur réputé, anime l’un de ses TupperWine, séance de dégustation payante à l’usage du grand public, catégorie amateurs. Celui-ci était consacré aux vins de Bordeaux issus de la viticulture biologique. Fabrice attaque fort en se demandant à voix haute comment il a pu organiser une dégustation consacrée exclusivement aux bordeaux. Dans le gang des blogueurs, il est de bon ton de mépriser les bordeaux. Magnanime, il concède que des "progrès ont été accomplis". Je me marre, mais sous cape, pas question de gâcher la fête. Ah, il parlait de la gamme des vins dont le prix se situe entre 5 et 10 euros. Ce qui montre quand même une certaine méconnaissance de l’offre, mais passons.
La scène se passe dans le sous-sol d’un petit caviste spécialisé, meilleursvinsbio.com au 183, rue Legendre à Paris. Il a une très belle sélection de vins, plein d’envies en parcourant les rayons, prévoir d’y retourner. Grâce aux anathèmes lancés par l’impayable Patrick E., il y a beaucoup de monde, près d’une trentaine d’amateurs se pressent dans ce sous-sol exigu, dont une bande de cavistes bien équipés en certitudes, ce qui ne les empêche pas d’être sympathiques, Christophe Ligeron à Rennes et Bruno Besson à Ermont, entre autres.
Le premier vin est L'autrement 09 de Jacques Broustet au château Lamery dans l'Entre-deux-mers. C'est pas mal et à 7,50 euros, le prix est tout en haut de la fourchette du bon rapport qualité-prix. Suit falfas 08, limite fermé, de très belles promesses, un vin tannique et acide, beaucoup trop jeune, on le reverra dans cinq ans avec un grand plaisir, j’en suis sûr (13,40 euros).
Puis vient le tour de clos-puy-arnaud 08 de Thierry Valette, un côtes-de-castillon. Thierry est le fils de l'ancien propriétaire de Château Pavie. Un rebelle, celui-là ? Un vin dans la grande tradition des bordeaux comme on les aime, plutôt.
Le puy 07, côtes-de-francs, un vignoble historique, un chouchou des connaisseurs, l'agacant bouchage a la cire (c’est prétentieux, ça sert à rien, en l’ouvrant t’en fous partout y compris dans la bouteille), Bruno Besson a un joli mot pour le décrire, il dit que c'est le plus libre des vins, celui qui glisse le mieux en bouche, on dit buvabilité, la torchabilité n’est pas loin, tout le monde est d’accord et, dans la cave, l'ambiance se détend d’un coup.
Suit un clos-plince 09, mini-vignoble à Pomerol, propriété de la famille Techer (Gombaude-Guillot), des pionniers de la viticulture bio, un vin serré, beaucoup trop jeune, avec une belle profondeur, comme souvent les vins issus de sols bien menés. Voilà fonroque 07, grand cru classé de Saint-Émilion à Alain Moueix, l’idole des bios, des tannins un peu raides, un vin qui demande quelques temps encore pour donner son meilleur et, aussi, de belles promesses.
Et c’est fini. Pressé de le faire par quelques-uns, dont moi, et depuis un moment, Fabrice annonce que trois des vins dégustés sont disponibles à la vente avec une remise de 10 %. C’est bien, c’est raccord avec le concept en plus d’être un vrai service pour ceux qui, assistant à la dégustation, repartiraient bien avec quelques cols des vins qu’ils ont aimé. Mais comme ce n’est jamais simple, qu’il faudrait pas qu’on se trompe, Fabrice nous explique que ce n’est pas lui qui vend les vins, mais le caviste chez qui nous sommes pour un soir. Ouf, la déontologie est sauve. Était-elle seulement en cause ? Pas sûr. En effet, un Tupperwine coûte 25 euros par personne, ce sont les moins chers des cours de dégustation organisés à Paris. Personne ne trouverait à redire que Fabrice vende le vin à la sortie. Ainsi va le monde…
Étrange TupperWine où Fabrice a eu du mal à assurer le show comme il le fait si bien d’habitude, trop de monde dans pas assez de place, du coup ça rigole, les cavistes font le clan, le pâté a l'ail achève de plonger l’assistance dans un doux délire, de toute façon, il n’y avait pas assez de crachoirs…
Le blog de Fabrice, Vin sur vin.
Plus sur les Tupperwine, ici et là.
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Nicolas
RépondreSupprimerTu as oublié de préciser que dans la sélection proposée, Château Le Puy est un vin nature...depuis 400 ans. Jean-Pierre Amoreau peut se targer, en plus, d'être désormais une véritable rock star au Japon depuis qu'un manga (les gouttes de dieu), a consacré son 2003 meilleur vin de tous les temps (ceci dit, les goûts et les couleurs). Et pour la petite histoire, Amoreau a déposé une demande de reconnaissance d'AOC pour son seul domaine !
Frédéric D.B.
Fred, merci de ces précisions indispensables à la bonne tenue d'un blog souvent approximatif, comme chacun sait. Pour l'absence de sulfites à la mise, je ne suis pas sûr.
SupprimerJe trouve que les 3 premiers sont de style spirituel ( bonne rétro olfaction) et fonroque plus buccal sans retour de bouche.
SupprimerJC botte de vinpur.com
Je ne connais pas T. Valete mais je croise très souvent Anne Calderonnie qui s'occupe de toute la partie culurale de Puy Arnaud. La Biodynamie est sa vie et sa passion est entière. Nous échangeons souvent. Elle cherche des vins droits francs pleins de sincérité. Une belle ame, une belle personne ouverte, dans ce milieu c'est parfois un peu rare ce qui est on ne peut plus agréable. J'espère que son 2008 vous a plu.
RépondreSupprimerOlivier:
RépondreSupprimerTiens tiens je vois que y a pas que moi qui a du mal avec les bouteilles bouchées à la cire, cela me rassure un peu :o)
Ah Clos Puy Arnaud, c'est un vin attachant, tous les millésimes sont bons!
Je pense qu'il n'est pas usurpé de dire que la qualité des vins a globalement progressé ces 10 dernières années, en France. Baisse des rendements, émergence de l'agriculture biologique, retour aux fondamentaux dans les caves, recherche du fruit et de la finesse... sont autant d'éléments qui ont fait progresser le Vin à la française, à une époque où pourtant, les technologies viniques n'ont jamais été aussi prégnantes. Bordeaux a été et reste malmenée par des docteurs ès œnologie, des négociants en économie, des prêcheurs de l'uniformité, mais aussi des vignerons perdus dans une appellation désormais en recherche de repères et d'identité, tant et si bien qu'on en oublie complètement que l'on parle avant tout de vin, un produit vivant fait avec du raisin sur un terroir X. Pour mettre un peu d'eau dans mon vin de façon hypocrite, je pourrais dire "Bordeaux n'est pas la seule région à subir les affres de l'aseptisation ambiante", les chardonnays bourguignons pathétiquement boisés qui tentent de faire concurrence aux grands de Beaune sont nombreux, par exemple. Mais, bien que je fasse et que je continue de faire l'expérience de ces bordeaux vanillés ou insipides lors de repas de famille ou de copains et en dehors de mon champ réduit blogosphérique, je constate un retour aux fondamentaux, dans des vins qui coûtent entre 5 et 13€. À l'inverse, mettre entre 15 et 20€ dans une bouteille de bordeaux ne garantit malheureusement pas le plaisir que l'on devrait, que l'on doit, en tirer.
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