Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



lundi 5 décembre 2011

Grand Tasting, les restes (dans un petit millésime)


Le téléphone sonnait dans le vide. Vous savez ce que c’est, les petites structures. Loin de nous, les rêves d’absolu, les ambitions ambitieuses, les standardistes 24/24, on n'est dévoré par rien. Avec beaucoup de dignité et de retenue, nous savons nous contenter de ce que nous avons, même s’il s’agit de peu. À l’issue du rendez-vous #first de la saison, Le Grand Tasting, sixième édition, un succès considérable, cependant que chacun rentrait chez soi, nous avons procédé à l’évacuation des lieux, leur remise à nu, nous avons travaillé jusqu’au point du jour sous le regard froncé du bailleur. Et puis, au bout du week-end, ce lundi. Déjeuner au bureau, les uns ont annulé un déjeuner de travail, les autres ont reporté les courses de Noël aux Galeries, ont donné des coups de pied dans la fourmilière, chamboulé leur vie même, relu Typologie de la connasse. Tous les prétextes étaient bons, les excuses bidons, il a fallu être fort. Nous avions sûrement besoin de nous sentir ensemble, les Bettane+Desseauve, quinze à table, tous unis dans la descente, la baisse de pression, la chute de tension. Loin des contingences de la vie ordinaire, des prises de chou, loin des torticolis, des mains (et des couteaux) dans le dos, les sourires de convenance, le téléphone.
Nous avions une sorte de rendez-vous secret, un truc à nous. Les belles s’appelaient latour, lafite, haut-brion, mouton, margaux, ausone et cheval (yquem était déjà bu, normal, un sauternes, ça ne traîne pas). Dites donc, vous avez vu la liste ? C'est autre chose que la première pépette qui passe. Millésime 07, ça ira quand même. Ce qu’il restait du Grand T. Le coup des premiers GCC à prix coûtant, plus de 6 000 euros dépensés, un bide commercial, tout le monde s'en est foutu de nos jolis efforts, personne n'en a voulu au Grand T, on est nul en petit commerce. Du coup, un déjeuner extraordinaire. Non, pas les vins, on a l’habitude, mais ce qu'ils apportent, le too much des étiquettes over-prestigieuses. L’ambiance, les mots, les rires, on a appuyé sur le bouton "rien n’est trop beau, on l’a bien mérité". La comptable qui discute le bout de gras sur les qualités organoleptiques de latour, fermé à double tour, c'était Fort Knox. Les nez tordus sur l’inaccessibilité de lafite, l’exigence dans ses exaspérations, on verra ça dans quinze ans. La stagiaire de 20 ans qui a quelque chose à dire sur margaux, tout le monde se tait, quelques-uns font les cruels, mais gentiment. L’ampleur aromatique de mouton, tellement charmeur en son jeune âge, "exubérant comme Philippine" hasarde l'un d'entre nous sous les hourras et les vivas. Un verre de haut-brion se renverse, tout le monde se marre, les premiers crus ne font jamais de tache. Cheval et sa belle santé. Ausone au sommet de toute cette pyramide-là, ce jour-là. Ce bonheur souple. Le côté trois heures à table, le directeur financier l’œil allumé qui évoque sans rire, un après-midi "perdu", on ne se refait pas. Desseauve qui arrive après la bataille. L’amie Xiao de Chine qui prend des photos des étiquettes, lafite surtout. Une jeune fille devient toute rose, personne n’avait rien dit, pourtant. Les yeux des uns dans la chemise des autres, peut-être. Les débordements, c’est Fréjus, c’est le tsunami, c'est l'horizontale dingue. Le téléphone sonne sans cesse. Back to basics, l'après-midi est perdu, la journée est gagnée, on est une bande.

La photo : les restes, one dej later, la preuve par l'image.

Rien à voir : si vous voulez savoir la différence entre un journaliste et un blogueur, c'est ici

4 commentaires:

  1. Bien l'interview filmée. Tu causes bien, tu as des chaussettes propres : futur Ministre ?

    Va savoir, Charles !

    Mine de rien, à lire ce papier, Bordeaux n'est plus tellement tentant. La magie du grand nom s'estompe quand le prix monte : on peut le dire ?

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  2. On peut dire tout ce qu'on veut, François.

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  3. Bonjour,

    Tout le monde pense connaître notre pays viticole... et pourtant !

    Nous vous donnons l'occasion de (re)découvrir notre région en pleines vendanges 2011, mais d'abord :

    Saurez-vous retrouver dans quel vignoble nous nous trouvons? CLIQUEZ ICI : http://vimeo.com/31363474

    Nous comptons sur vous pour faire circuler cette vidéo. Nous avons besoin de vous messieurs et dames les bloggeurs


    A bientôt!

    Les vignerons mystères de l'Opération diVINe!

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  4. Je vais faire ça, oui, messieurs et dames les vignerons masqués

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