Le blog de Nicolas de Rouyn
Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées. Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui. (Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées. Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui. (Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn
jeudi 14 juin 2012
Léoville-Poyferré, le mieux est l'ami du vin
Pour paraphraser une formule déjà oubliée, on peut dire qu’en Médoc, à Saint-Julien, les léovilles sont pluriels. Trois exactement. Ces trois châteaux sont le résultat d’anciens partages, une vaste propriété morcelée il y a longtemps, cette histoire de succession, d’héritage dont la France a tellement de mal à s’accommoder et qui lui fait tant de tort. Mais jusqu’à la Révolution, c’était la plus grande propriété viticole du Médoc.
Parmi les 23 châteaux dont les onze crus classés à Saint-Julien, il y a les trois Léoville. Celui de Monsieur Delon (non, pas Alain), celui de Monsieur Barton et celui de Monsieur Cuvelier. Des familles, en fait, qui sont propriétaires de Léoville-Las-Cases, Léoville-Barton et Léoville-Poyferré. Dans cet ordre, immuable depuis des années, cet ordre qui distingue la notoriété, la qualité et le prix. Mais, voilà qu’un vent de changement vient rebattre les cartes. Voilà que Léoville-Poyferré, sans doute las d’être le petit frère, vient affirmer sa volonté d’affranchissement. Ce qui n’est pas arrivé sur un caprice ou une soudaine crise de dynamisme.
La famille Cuvelier, négociants en vin à Lille, est arrivée à Poyferré en 1920, et c’est en 1979 que Didier Cuvelier prend les rênes du domaine. Il a 26 ans. À l’époque, il sortait d’un cursus universitaire sous la férule savante du grand Émile Peynaud dont Didier Cuvelier dit qu’il lui a énormément appris « et pas seulement les choses du vin, mais aussi le goût de l’observation, du travail et de la découverte ». D’entrée, le jeune homme qu’il était, déterminé, perfectionniste et instinctif, entreprend à Poyferré un très vaste programme de restauration à tous les niveaux. Il lui faudra dix ans pour que tout se mette en place et quelques années de plus pour que la vigne arrive à maturité et qu’enfin son vin avance à pas de géants. Depuis quelques millésimes et après ces années discrètes, c’est chose faite. Il est bien normal qu’il trouve que son meilleur millésime est 2009.
Laissons à Michel Bettane, fin connaisseur du Médoc, le soin d’expliquer cette histoire : « L'amélioration du vin du château Léoville-Poyferré, lente mais régulière depuis 1982, s'est considérablement accélérée dans les dix derniers millésimes, sous la direction sagement passionnée de Didier Cuvelier. Le point de départ de l'accélération a été la décision courageuse d'arracher une parcelle capitale du grand terroir du château, la plus proche de Latour, Pichon-Baron et Léoville-las-Cases, plantée sur des mauvais porte-greffes. Associée à une modernisation complète des installations de vinification (cuves mieux dessinées, plus petites, permettant un meilleur suivi parcellaire, et chai reconstruit) elle a permis, après de longues années d'attente de retrouver un âge moyen suffisant des vignes et de produire un vin digne de ces mêmes voisins. Chaque nouveau millésime depuis 2000 a vu des petites améliorations de détail dans le traitement de la vendange et les vinifications, qui ont rejoint, mais avec des moyens modernes, le chemin d'un classicisme indémodable de forme et de saveur. Cette démarche culmine dans un 2011 d'anthologie, pratiquement au niveau d'un premier cru classé. »
Là, le compliment est énorme. Si Michel Bettane est capable de dire ses quatre vérités à quelque propriétaire que ce soit, il est aussi capable d’enthousiasmes très argumentés. À propos de léoville-poyferré 2011, voici son commentaire :
« Un des vins les plus impressionnants du millésime en Médoc, grande couleur, grande texture, tanin ferme, mais mûr, magnifique persistance. Ici, l’achat en primeurs aura vraiment du sens. » Ce qui s’accompagne d’une note magnifique : 18 – 18,5 / 20. La boîte à médailles est pleine et chacun peut en tirer les conclusions qui s’imposent, Léoville-Poyferré est une valeur montante à Saint-Julien. En retrouvant le haut niveau, il renoue avec sa légende.
Cet article a été publié sous une forme différente dans le Hors-série Vin de L'Express daté juin-juillet 2012, en vente chez votre marchand de journaux
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C'est mon Léoville préféré depuis 4 ans, et de loin : plus de tout... et rien de trop !
RépondreSupprimerBravo, Nicolas. C'est, je crois bien, l'avis de tous les dégustateurs un brin sensibles
SupprimerOn avait fait une belle déguste en 2009, au CAVE, de Poyf' : http://blog.cavesa.ch/index.php/2009/05/01/181969-verticale-de-leoville-poyferre
RépondreSupprimerMoins moelleux que Barton, il est par contre mieux élevé je trouve, et plus précis dernièrement. Et moins puissant et strict que La Cases, il est par contre un cran au dessus en terme d'élégance et de raffinement immédiat dans le tanin.
Bref, celui que je préfère dernièrement, en tout cas en vin jeune.
Et au passage, les fâcheux qui ont l'habitude de critiquer des choses ou des gens qu'ils ne connaissent pas (tout comme leur travail) prendront bien soin de noter que l'oenologue consultant n'est autre que Michel Rolland. Aidé par l'oenologue maison du Château, Isabelle Davin, dont on ne parle jamais mais qui pourtant le mériterait largement...
ps : bu dernièrement un Poyf' 90 très très bon, tellement bon que je l'ai pris pour un vieux... Clos Rougeard !!!
Belle humilité de l'avouer ;-)
SupprimerJ'ai quelques LLC 86 qui sont toujours assez fermés, d'autres plus récents sont aussi difficiles. Pas goûtéd de vieux LP ou alors sans souvenir.
Dernier LLC : 82 : dur, stricte, peu de charme, quasi protestant et surtout pas bandant pour un sous. Et les buveurs d'étiquettes de me dire : "c'est trop jeune..."
RépondreSupprimerLa bonne blague.......
Pour le coup j'aurais préféré un Clos Rougeard, et de loin !!!
Voilà, ya un moment où il faut arrêter de croire au Père Noël
SupprimerPas aimé Las Cases 1982, à l'aveugle, en juillet 2004 : bien taciturne, très renfrogné et un peu sec.
RépondreSupprimerBien aimé récemment Poyferré 2004, 2001, 2000.
Nicolas,
RépondreSupprimer"Entre les 3 Léovile, mon coeur balance..."Commentaire dédicace de Michel Bettane sur le mur de la salle de dégustation de LP
Pour une découverte de LP ET de Saint Julien en vidéo, c'est ici :
http://www.obiwine.com/Episode-8-25-Comprendre-Saint-Julien-avec-Didier-Cuvelier-du-Chateau-Leoville-Poyferre_v116.html
Ami lecteur, cours vite voir le joli film de mon ami ObiWine JJ
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