Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



jeudi 7 mai 2009

La terre est basse, même en Provence


Trois jours magiques entre les vignes et les oliviers. Aller voir comment ça se passe dans les vignobles de Provence. Rassurez-vous, amis lecteurs, tout va bien. Vignelaure, Sainte-Roseline, Roubine, les Demoiselles, Ollières, Dalmeran, Ferry Lacombe, Mentone. Les trois premiers sont nettement devant, les autres pas trop loin derrière. Ces endroits sont des acquisitions récentes de milliardaires passionnés. Souvent, on se dit que ces gens s’achètent une étiquette pour le prix d’une maison. Que la taille de la piscine a plus d’importance que celle du vignoble qui l’entoure. On se prend à croire que l'allée des grands platanes est mieux entretenue que les parcelles de grenache. Il y a même un agent immobilier qui a inventé l’expression ultra-méprisante de
« potager viticole » pour désigner le genre de vignoble qu’il vend, les motivations supposées de ses clients. Il n’a jamais compris comme il se trompe. Presque tous ceux qui ont mené leurs investissements de cette manière s’y sont brûlé les ailes et la Visa Platinum. Ils sont partis se faire voir ailleurs avec leurs illusions et leurs caprices. A un moment donné, on ne rigole pas avec la terre qui, rappelons-le, est basse. Ceux qui restent veulent très fort s’y pencher. A des degrés divers, bien sûr, mais tous ont été piqués par leurs vignobles. Ils ont les yeux qui brillent quand ils parlent, c’est sympa. Ils déclarent tous les plus grandes ambitions pour leurs vins. Ils ne parviendront pas tous au sommet, terroir oblige. Mais quelle débauche de moyens, quelle gourmandise dans l’investissement. Ils ont tous des efforts à fournir et, le plus souvent, vers plus de propreté dans la culture de la vigne, moins de tracteurs, moins de pesticides, insecticides, etc. Au moins, ils le savent, confusément peut-être, mais ils sentent bien qu’une partie des propos de leurs conseillers n’est que pur pipeau, bien loin de l’excellence pinardière qu’ils appellent de leurs vœux. Ils savent que les amateurs de vin se posent des questions, dans le monde entier, les posent à leurs cavistes qui les posent aux grossistes qui les posent aux importateurs qui exigent des réponses et qui, demain, imposeront des normes. Demain, les gars, pas après-demain. Il y a urgence à bien faire. Mais le mondovino que nous fréquentons, celui que nous défendons, a ceci de bien qu’il ne barguigne pas avec la qualité. Tous ces gens, on dit aussi néo-vignerons, viennent du monde des affaires, ce ne sont pas des perdreaux de l’année. Ils savent comment on construit une réussite et si, parfois, ils ont pu amasser quelques millions sur de coupables entourloupes (toi là-bas, ne dis pas le contraire), leur présence dans le vignoble est souvent vécue comme une sorte de rédemption. C’est leur chemin de Damas. En 4x4 intérieur cuir, certes, mais quand même. Bien sûr, ils sont souvent très débutants, mais ils apprennent vite. En Provence, ils regardent comment procèdent leurs homologues bordelais, ces autres milliardaires qui s’amusent beaucoup à faire le mieux possible, un œil sur le Parker, l’autre sur le Bettane & Desseauve. Ils savent déjà qu’ils auront plus de mal à parvenir à la notoriété, c’est-à-dire à la rentabilité, mais déjà ils sont touchés par la langueur provençale alors ce n’est pas si grave. Et, au moment de revendre le vignoble, il n’y a pas photo entre Saint-Rémy-de-Provence et Pauillac. Là, je compare des villégiatures, pas des notes de dégustation…

La photo : Les parcelles de vigne du Château Dalmeran, au cœur des Alpilles, photographiées à Saint-Etienne-du-Grès par Mathieu Garçon

1 commentaire:

  1. Bonjour Nicolas, j'apprécie le concept, je suis moi même un bon vivant et bloggeur sur les champagnes de producteur. J'ai aussi un site internetsur la vente en ligne de champagne.
    J'aimerai correspondre avec vous, et connaitre vos reactions.

    Voici mon mail : lecointre.g@gmail.com

    Cordialement

    Guillaume
    champagne-maison.blogspot.com
    achat-champagne.fr

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