Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



vendredi 16 juin 2017

Les assoiffeurs du peuple

Mardi soir, dans un de ces beaux endroits dont Paris a le secret, quelques 500 personnes étaient réunies pour décerner les Plumes d’Or du Vin et de la Gastronomie. Le principe est drôle, ce sont les vignerons qui élisent le meilleur écrivain/rédacteur/journaliste du verre et de l’assiette. Ainsi, l’an dernier, c’était Michel Bettane pour le vin et Thibault Danancher (Le Point) pour la gastronomie, le ton était donné, il y a du niveau comme on lit dans L’Équipe.
Cette année, c’est Laure Gasparotto (Le Monde) qui a été distinguée pour le vin et Stéphane Durand-Soufflant (Le Figaro) pour la gastronomie. En passant, dire que Stéphane est le meilleur chroniqueur judiciaire contemporain, il s’essaie maintenant à la chronique gastronomique, avec bonheur comme on le voit.
Tout se passait dans le meilleur des mondes. Ce petit rassemblement a plu à chacun de ceux qui étaient présents, une soirée bon enfant, drôle et sympa, sans qu’il s’agisse non plus de l’événement du siècle. Mais voilà qu’un justicier de réseau social s’empare du machin pour en faire une « affaire ».
L’atrabilaire en mal de promotion poste le statut Facebook dont voici une capture d'écran :

Mais non, ça choque personne. Pfff…

Aussitôt, la toute petite foule des chacals du Net, aka La Patrouille, rapplique en frétillant. Chouette, un lynchage ; chic, une exécution publique. Ces mecs, pour l’ambiance, ils s’y connaissent. Notre rebelle de bac à sable, ravi, anime son fil de conversation en se rengorgeant avec infiniment de contentement jusqu’à ce que, agacé d’autant d’outrance, je m’en mêle en lui rappelant qu’il avait assisté à cette soirée l’an dernier et qu’il avait tweeté des choses aimables. Qu’en somme, tout ce foin me semblait légèrement exagéré. Que s'est-il passé ? A-t-il été vexé de n’être pas récompensé ? Quelqu'un a-t-il oublié de l'inviter ? Je ne sais pas.

Toujours est-il que mon intervention me vaut instantanément les deux insultes les plus prisées par ces gens : « vendu » et « chef de pub ». Où l’on est prié de comprendre que plus pourri que moi, y a pas. Aucune importance, j’ai déjà subi ce genre d’avanies, ça fait marrer les copains, c’est déjà ça et j’ai l’habitude depuis certains posts sur ce blog depuis le Davos du vin à Côme ou une dégustation du Grand jury où Reignac était sorti premier.


Pour celles et ceux qui ne sont pas au fait des codes de ce milieu, je tiens à préciser que je n’ai jamais accepté d’autre argent que le salaire qui m’est versé chez Bettane+Desseauve, que j’ai toujours refusé les différents jobs de consultant que tel ou tel a pu me proposer très aimablement. C’est agréable, c’est rentable, c’est même gratifiant, mais non, je ne sais pas mélanger les genres, quoi qu’en pense notre rebellito. Bref, pour être « vendu », il faut être achetable et ce n’est pas moi. Si ça t’intéresse, Toto, j’ai des noms.
Je précise que j’ai le plus grand respect pour ceux qui font ce difficile métier qui consiste à vendre des pages de pub dans les journaux et qui, ainsi, rendent possible notre belle activité. J’ajoute que ce métier a été inventé par un chef de pub, justement, mon très cher ami Daniel Benharros, un authentique passionné très loin de l’image diabolique qu’on ne nous imposera pas et à qui notre procureur auto-proclamé doit beaucoup. En plus.

Et puis, il faut se calmer.
Nous savons tous que 99 % de l’accusation de collusion annonceurs – journalistes est pur fantasme, mais ça ne gêne pas ce Chavez du tire-bouchon de véhiculer le doute et le soupçon pour agréger un public de suiveurs sans feu ni lieu, tout en jetant l’opprobre sur ceux qui ne sont pas d’accord avec lui, son idéologie. Une caricature. On pourrait aussi relativiser beaucoup le fond de ces arguties, mais bon, c’est vain. Si j’ose dire ;-D

Et puis, dites-donc, vous avez vu la liste des nantis qui étaient là ce mardi pour remettre les Plumes d’or à ceux qui les méritent ? Notre boute-feu a dévié habilement la conversation, mais retour au vrai sujet. Les voilà les grossiums, les Rapetou du pinard, le voilà le grand capital :
Thierry Germain (Loire)
Jean-Dominique Vacheron (Loire)
Yves Canarelli (Corse)
Pierre-Jean Villa (Rhône-nord)
Yves Gangloff (Rhône-nord)
Laurent Combier (Rhône-nord)
Christophe Sabon (Rhône-sud)
Pierre-Yves Colin-Morey (Bourgogne)
Francis Egly (Champagne)
Anselme Selosse (Champagne)
Anne Trimbach (Alsace)
Ludovic David (Bordeaux)
Nicolas Audebert (Bordeaux)

Et il y en avait quelques autres, largement aussi nantis, bien sûr. Moi, quand je vois cette bande d’assoiffeurs du peuple, j’ai envie de voter Mélenchon.
(nan, j’rigole)
En fait, je suis effaré qu’on ose reprocher ("nanti" est un reproche) à ces viticulteurs le succès provoqué par leur talent, leur travail et leur ténacité, en oubliant si vite que la terre est basse et le ciel, menaçant. Je suis effaré de tout ce mépris. Et, quitte à manier le hashtag, voilà le mien : #faispasleboulet


4 commentaires:

  1. M'enfin Nicolas, c'est le Premier ministre Édouard Philippe lui-même qui l'a dit : à partir de 1200 euros par mois, les retraités sont paraît-il "aisés" (et punis de l'être) ! Alors, tu penses bien, les vignerons ! "Nanti", c'est quand tu touches le SMIC. Au-dessus, on peut dire richard, fortuné, capitaliste, thésaurisateur, friqué, nabab, cousu d'or, plein aux as, milliardaire, harpagon, Crésus, que sais-je encore ? Politicien, quoi !

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    1. Chère Blandine, tout ceci est juste. Et tout ces "nantis" ont juste un épisode de gel en pleine gueule qui n'émeut pas beaucoup nos Fouquier-Tinville de bazar

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  2. Une seule question, très cher Nicolas : liste des noms des intelligents qui perdent du temps à lire les conneries de ces aigris ?
    Doit pas y en avoir beaucoup ! Soyons vulgaire, un langage que peuvent comprendre tes censeurs :

    "Au royaume des sots, les cons sont légions"

    L'inverse est aussi possible.

    On attend l'appli qui va coter ainsi - ça viendra, sûr ! - le niveau d'intelligence (ou de bêtise) de tous ces FB et Twitter sans queue ni tête.
    On aura ainsi une possibilité de ne consulter que des *** ou **. Ouf ! Vu que le temps devient une denrée en peau de chagrin…

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    1. Non, bien sûr, on peut penser que c'est une toute petite coterie. Mais, tu le sais, on ne connait ni le vrai nombre ni la qualité des lecteurs.
      Mais moi, ce qui me branche, c'est de claquer le beignet à tous ces commentateurs inutiles qui vivent sur la bête en méprisant profondément ceux qui font. Ces mecs me font gerber. Tiens, ça tombe bien.

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