Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



vendredi 22 mars 2013

Le classement de la RVF (2).
C’est qui, Daniel Benharros ?

Songeur, je suis.
Pour tous ceux qui ont affaire avec le mondovino, le récent classement des 200 qui ont de l’influence, établi par les têtes pensantes de la Revue du vin de France, pose plus de questions qu’il n’apporte de réponses. Chacun a en tête un oublié, une disparue. Des manquements délibérés et assumés.



Daniel Benharros en est un.
Mais c’est qui, ce type ?
Un grand professionnel du vin, un homme d’influence.
Son métier ?
Régisseur. C’est lui qui apporte un chiffre d’affaire publicitaire au journal qu’il représente, l’obligeant ainsi à créer un environnement rédactionnel. C’est comme ça qu’on dit.
Pour faire vite, il a été le premier à inventer la publicité du vin et les suppléments Vin de la grande presse. Après un début de carrière orienté gastronomie (Gault et Millau, Cuisine et vins de France), il crée en 1986 le Guide des routes du vin où il nomme Antoine Gerbelle à la rédaction en chef. Les grands noms du vin de l’époque s’y succèdent, Michel Smith, Christian Flacelière, Bernard Burtschy et un petit jeune qui fera la carrière qu’on voit, Thierry Desseauve.

En 1991, un obscur député Evin accède à une postérité qui commence à durer et Daniel inaugure les pages Vin du Figaro, qui durent toujours.
C’est lui et lui seul qui a imposé le vin comme un sujet récurrent dans un grand groupe de presse national. Il commence avec le Figaro-magazine, continue avec le quotidien. Contre vents et marées et, particulièrement, contre la sourde opposition de la Rédaction, d’une partie, il réussit à rendre hebdomadaire la page vin du quotidien. Une très jolie façon de donner de l’air à toute la filière, reprise en un chœur touchant et sans vergogne par toute la presse française. Belle façon aussi de faire valoir la culture du vin.
Sa connaissance très exhaustive des arcanes du mondovino français lui vaut plus que jamais la confiance de tous les grands décideurs et lui permet ainsi d’asseoir son influence. Aujourd’hui, après avoir traversé un épisode « santé » très difficile avec un courage et une opiniâtreté qui ont forcé l'admiration de tous, il est toujours le premier de son métier et c’est encore lui qui donne au vin la médiatisation papier la plus importante et la plus régulière.
Plus que toutes les attaché(e)s de presse du monde, même les meilleur(e)s, plus que les acteurs de cinéma ou les fonctionnaires des institutions qui émaillent le classement de la RVF, il a pesé et pèse toujours très lourd dans les décisions éditoriales et, donc, dans la place faite au vin. Croire le contraire est une faute. Imaginer faire sans lui est une posture enfantine, une gageure et un obstacle de plus.

Pour qu’aucun doute ne subsiste, je dois à Daniel Benharros d’avoir intégré ce métier formidable. Il m'a toujours soutenu, c'est un luxe et un confort.
Un très grand nombre de ceux qui occupent aujourd’hui une position dans la presse du vin lui doivent aussi entre beaucoup et énormément. Il ne serait pas malhonnête de s’en souvenir quand se présente l’occasion de renvoyer l’ascenseur.


La photo : Daniel Benharros photographié par mes soins à l’occasion d’une dégustation au Jules Verne 

10 commentaires:

  1. Bravo Mr De Rouyn, je ne connaissais pas ce Monsieur et son histoire et bravo à vous de l'avoir mise en avant. Il est vrai que ce classement est totalement farfelu...Que font les attachés de presse dans ce genre de classement ? Surtout les personnes citées qui invitent que leurs copains et copines....Pour ma part, journaliste indépendant et écrivant pour différents médias je ne les connais même pas et n'ai jamais reçu d'informations de leur part....mais cela n'est pas plus mal, je préfère le terrain à la moquette épaisse des salons parisiens....!

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    1. Il y a beaucoup plus de tapis et de moins en moins de moquette. Sinon, merci du compliment.

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  2. Daniel B est aussi capable de consacrer du temps à des petits entrepreneurs sans racine bachique qui ont besoin de faire connaître leur travail.

    C'est grâce à lui que ma série 'Un Verre de Terroir' est aujourd'hui diffusée sur l'Avis du Vin...

    Donc je participe à l'éloge de l'homme qui compte dans les 100 et pas les 200, merci.

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    1. JJ l'ami, merci de ce témoignage. Je n'en savais rien et je ne suis pas surpris du tout.

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  3. ces blogs me fatiguent...un journaliste, et c'est sa fonction, doit vérifier l'information avant de la publier (le rédac chef est là pour y veiller) Hors dans le vin, rien n'est plus subjectif : comment peut-on vérifier la véracité des dégustations de ses branleurs de la presse viticole ? en conclusion, il n'existe pas de journaliste du vin; des chroniqueurs, des éthyliques du stylo, des pisseurs de copies éventuellement...ou des publicitaires chargés de financer ces publications qui font et qui défont la notoriété des étiquettes...
    more ? http://class-multimedia.com/

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    1. Lire un blog n'est pas obligatoire, si ça ne vous plait pas, ne le faites pas. Moi, ce qui me fatigue, ce sont vos propos formatés sur les journalistes du vin. Que savez-vous de ce métier ? À l'évidence, rien.

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  4. Voilà un bel hommage... Je dois aussi beaucoup à Daniel, lequel n'avait pas son pareil pour réunir et titiller une équipe. J'admire comme toi le combat qu'il a mené, certes avec le soutien de son équipe, pour rester dans la course de la cause du vin.
    La seule chose que je ne comprends pas est qu'on puisse le prendre pour un journaliste alors qu'il n'est que ce que tu as pu décrire, une sorte d'homme orchestre qui pour son travail mérite effectivement le respect.
    À mon humble avis, on ne doit pas mélanger les deux métiers - pub et journalisme - même s'ils ne peuvent faire l'un sans l'autre. C'est ce que j'appelle le mélange des genres. Il est clair que j'aurais un plaisir immense à me mettre à table avec Daniel, comme jadis, pour échanger sur le monde du vin dont il fréquente les plus hautes sphères. Mais cela m'indispose de le voir dans certaines manifestations réservées en principe à la seule presse. Cela me dérange aussi de voir les papiers dans le Figaro, par exemple, lesquels sont pratiquement tous orientés, destinés à dire le plus grand bien d'un des bons annonceurs, par exemple. C'est probablement pour cela que la presse du vin, comme d'autres spécialités d'ailleurs, a si mauvaise réputation.
    Navré d'apporter une autre tonalité à ton papier, mais voilà, c'est ainsi. Depuis quelques temps je dis ce que je pense et je m'en porte mieux.

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    1. Daniel ne s'est jamais pris pour un journaliste, ni de près ni de loin. Il a toujours eu une vision très précise de son métier. Ton intervention, Michel, me permet de clarifier un point. Ce n'est pas son équipe qui le soutient, c'est lui qui soutient son équipe. Le distingo est majeur pour comprendre comment fonctionne tout le machin.
      Ce que tu dis sur le Figaro est assez éloigné de la réalité. Je rappelle que 90 % des annonceurs sont aussi des producteurs de très bons vins. Michel, il faut voir plus loin que le rang de carignan.

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  5. Certes, si tu le dis. Je ne tiens pas à polémiquer, ta mise au point étant sans appel et notre désaccord concernant ce que je nomme le "mélange des genres", véritable peste de notre métier, étant notoire. Et puis, de mon modeste rang de carignan, je suis effectivement très éloigné de cet univers que j'ai pourtant bien fréquenté...

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  6. Comme tout classement celui de la RVF est subjectif. A partir de là mieux vaut se concentrer sur les personnalités mentionnées même si votre article en forme d'hommage rappelle qu'il y a forcément des oublis. Peut-être que le tort de votre mentor est-il d'être davantage dans l'ombre que sous la lumière ? Cela n'enlève rien à son mérite mais expliquerait le fait que la RVF soit passé à côté. Peut-on vraiment leur en vouloir ? Classer 200 personnalités, la tâche était fastidieuse et la commencer déjà méritoire.

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