Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



mardi 13 décembre 2011

Lafite, petrus et cheval contre balthus, un bordeaux sup


Une belle dégustation à l’aveugle pour le Grand jury européen. En lice, lafite, cheval-blanc et petrus. En pirate, balthus. C’est un bordeaux supérieur produit par Yves Vatelot, aussi propriétaire du fameux reignac, grosse vedette des amateurs de jolis bordeaux pas chers. Six millésimes pour chacun (2003 à 08), 24 vins en tout. L’idée étant de positionner ce vin face aux trois grands. Le Grand jury dans ses œuvres dans l’un des beaux salons du Laurent, deux heures entièrement filmées, sous l’œil d’aigle d’un huissier et de son assistante. Tous les vins, y compris les balthus, ont été achetés par ses soins dans le commerce, en l’occurrence dans un centre Leclerc, auprès duquel il avait passé commande. Les seize dégustateurs ne savaient rien de l’enjeu, des millésimes, des vins présentés. Ce que François Mauss qualifie d’aveugle « total ». Évidemment, et comme toujours, le meilleur moment est le debriefing. Chacun a rendu sa copie, c’est le moment de donner son avis, bouteille par bouteille. Parfois les dégustateurs s’accordent et d’autres fois, les avis sont radicalement opposés. Toujours, c’est le respect des avis divergents qui prime. Moi, à chaque fois, je suis scotché par la compétence des gens présents, leur capacité à reconnaître un vin, ce qu’ils en disent, comment ils estiment les potentiels, etc. Il y avait Bettane, Burtschy, Bourguignon, Vialette, Roger, Millet, Vizzari, Pétrus, Dubs, Dhur, d’autres encore, je n’ai pas retenu tous leurs noms, qu’ils me pardonnent.
Et que croyez-vous qu’il advint ? Comme de juste, le balthus n’a pas fait le poids face aux trois immenses compétiteurs. Sauf, une fois ou deux, sur un millésime ou un autre, il s’est classé troisième ou second. Alors, quel intérêt pour Vatelot, le propriétaire, de dépenser une petite fortune pour acquérir six lafites, six petrus et six cheval-blanc ? Dans le cas ou le balthus passait toujours derrière, rien de grave, c’est juste normal, il est à sa place, il n’y a plus qu’à recommencer avec le rideau d’en dessous, les seconds. Dans le cas ou le bordeaux sup écrase les premiers, énorme victoire, trompettes de la renommée, etc. Dans les deux cas, la compétence des commentaires des dégustateurs du Grand Jury lui apportait une somme d’informations sans équivalent sur ses vins, leurs qualités, leurs défauts, les pistes de progrès. Mais si balthus avait surclassé les trois autres, dans ces conditions précises, quel scandale. On se souvient de la session "Lascombes", on n'avait pas envie de revivre ce déchaînement.
Formidable déjeuner au Laurent à la suite de cette dégustation à l’aveugle. Une fois de plus, le chef Pégouret a fait des merveilles. Sa tourte de gibier, en particulier, a frappé tout le monde. Je n’avais jamais rien mangé de pareil. Je confirme ce que j’ai déjà écrit ici ou là, le Laurent est le meilleur restaurant de Paris, tous items confondus.

Le classement complet sur le blog du Grand jury, a été publié ce mercredi matin.

La photo : Les dégustateurs du Grand jury européen au travail sous l’œil des caméras. Photo Armand Borlant.

29 commentaires:

  1. Oui, Marilyn, le grand ouf. Tous nos trolls habituels ont horreur qu'on dérange l'ordre établi.

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  2. Olivier:
    Les notes avec les écarts-types et la médiane, cette fois j'espère, pas comme la dernière fois :o)

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  3. les dégustations du GJE c'est comme l'existence de Dieu: y a ceux qui y croient et les mécréants, c'est du domaine de la foi et rien d'autre

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  4. @Anonyme de 22:09 Auriez-vous l'extrême obligeance de nous donner un élément, un seul, qui ferait qu'on ne peut croire à la réalité des dégustations du GJE, auxquelles j'assiste aux côtés des meilleurs dégustateurs de la planète Terre, pas assis à côté de Dieu sur un improbable nuage blanc ?
    Pour être tout-à-fait complet, je tiens à préciser que je ne suis pas membre du Grand jury.

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  5. Qu'avez vous bu sur cette tourte de gibier ?

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  6. Un premier cru de chez Taupenot-Merme, assez présent.

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  7. Comment situer la cuvée Balthus par rapport à Reignac ? Comme un second vin (il semble moins performant) ou autre chose ?

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  8. Quels sont, selon votre goût, les millésimes de Balthus qui ont supplanté l'un ou l'autre de ces trois feurons de la production bordelaise ?
    Merci de votre attention.

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  9. @Pierre : à le voir, il me semble qu'Yves Vatelot nourrit de grandes ambitions pour son balthus.
    Pour ce qui concerne mon goût, et comme je l'ai expliqué plus haut dans ce fil de commentaires, je ne suis pas membre du GJE, ce qui signifie que je ne fais pas partie des dégustateurs. Que, donc, je n'ai pas goûté ces vins, à ce moment-là.

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  10. Merci de ce commentaire si bien écrit ! Va falloir que je m'applique grave sur mon rapport.
    Une chose est sûre : je ne vais surtout pas recommencer à lister toute la procédure suivie, équivalente à celle de la session Lascombes, en rappelant simplement les principes fondamentaux :

    a : c'est une session de commande, financé par le propriétaire

    b : … qui accepte les conditions de dégustation du GJE : aveugle, ordre aléatoire de service des vins décidé par l'huissier chargé des opérations (Me Duriaud et son assistante)

    c : je confirme que tous les vins ont été achetés à la même source, y compris le Balthus et les prix d'achat seront mentionnés dans mon rapport sur notre blog.

    On va faire les choses simples :

    - ou les lecteurs nous créditent d'une honnêteté dans notre travail
    - ou ils estiment qu'on triche quelque part. mais là, que ce soit clair pour tout le monde, je ne vais surtout pas recommencer à réexpliquer en long et en large comment fonctionne le GJE dans de telles dégustations de commande. Qu'on se repporte à ce qui a été écrit sur le sujet pour la session "Lascombes".
    Il y aura un seul classement, obtenu par le calcul des rangs et des points, comme d'hab, et des informations complémentaires comme par exemple, le total des points obtenus pour chaque millésime.
    Comme je suis encore charette sur d'autres RV ce jour et que je ne ferai mon rapport que ce WE, je vous donne au moins ici le résultat, tous millésimes confondus, des 10 premiers, avec le prix d'achat :

    Lafite 2004 950 €
    Petrus 2005 4 500 €
    Balthus 2007 55 €
    Lafite 2006 1 050 €
    Lafite 2005 1 450 €
    Cheval Blanc 2005 950 €
    Balthus 2006 55 €
    Petrus 2004 1 950 €
    Cheval Blanc 2004 450 €
    Lafite 2003 1 700 €

    Nous n'aurons pas l'impudence d'évoquer les douloureux points de RQP, chacun ayant compris depuis belle lurette qu'à partir d'une certaine valeur, on paie l'étiquette.
    Non : ce qui m'intéresse ici au plus haut point, c'est de voir comment se comportent, le même jour (donc toujours cette idée d'une photo à un moment donné) 6 millésimes bordelais. Et où se placent ces grands crus à l'intérieur de chaque millésime.
    Bon, il y a du travail en l'air. On va s'y mettre.
    Merci Nicolas de dire à quel point le Laurent est une référence parisienne, et cette tourte de gibier (Armand, passe lui la photo !) était un moment !!!
    A ceux qui veulent polémiquer : merci de laisser tranquille notre ami Nicolas ici, et venez m'engueuler ou me traiter de tous les noms d'oiseaux sur mon blog. Je suis en phase de totale acceptation de beaucoup de choses. Bref, ma phase zen. Profitez en, je ne sortirai pas la grosse bertha (

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  11. Le propriétaire qui a financé a, de toute façon, un buzz important. Je n'avais jamais entendu parler de Balthus (ou du moins, de celui-ci). Maintenant, c'est fait. Donc les milliers d'euros sont un investissement astucieux. La polémique éventuelle sur la procédure de François Mauss n'a plus aucun lieu d'exister. La méthodologie est maintenant un fait établi. Je n'approuve pas forcément ces confrontations. Est-ce que le propriétaire accepterait une confrontation de ce vin avec 7 ou 8 vins qui coûtent au supermarché entre 50 et 60 €, comme le sien ? Cette confrontation-là serait beaucoup plus dangereuse pour lui (et pour les autres).

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  12. C'est un point de vue, François Audouze, c'est un point de vue qu'on n'est pas obligé forcément de suivre car j'imagine bien qu'alors, on pourrait nous répondre : "oui, facile de comparer Balthus à des € 50/60 : mais quid de l'affronter aux sommets bordelais " ?
    Ce que je retiens : c'est que lorsque des propriétaires font de réels efforts pour mettre sur le marché des vins qui soient au top, et je peux citer ici des Haut-carles, Fleur Cardinale, Sociando-Mallet, Haut-Condissas, etc, on obtient des résultats passionnants !

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  13. A noter, si je ne me trompe, que Balthus 2004 avait terminé 85ème à la session du GJE concernant les Bordeaux 2004.

    Je n'ai pas de note sur ce vin, n'ayant assité à l'époque qu'à une seule journée de dégustation (qui n'impliquait pas ce vin).

    Reignac 2004 avait terminé 27ème et je l'avais classé dans mes 10 premiers (sur une soixantaine de vins).

    Et oui, l'aveugle est implacable, encore plus sur des vins jeunes de fort potentiel reconnu.

    Au passage, de nombreuses déceptions sur les Bordeaux 1996 goûtés au club toulousain IVV la semaine dernière. Et avantage aux Pomerols : va comprendre Charles ! :-)

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  14. Ce qui serait encore plus intéressant, c'est une confrontation à l'aveugle entre Balthus et quelques bordeaux sup à 10 € environ... Par exemple Courteillac, Beaulieu Comtes de Tastes, le Pin Beausoleil, Thieuley, Bouscat, etc. Par sûr que M. Vatelot accepterait de publier les résultats.

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  15. Monsieur Anonyme : en quoi cela serait-il plus intéressant sinon votre souhait caché que Balthus soit mis en pièces par ces vins cités (mine de rien, des noms que nous respectons et qui eux aussi, peuvent se tailler de belles places parmi les premiers) ?

    Allez-y ! Réunissez un Jury de qualité et faites le !

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  16. On ne saurait mieux dire. Just do it, Monsieur Anonyme.

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  17. a la fin au GJE c'est celui (reignac, lascombes balthus) qui paye qui gagne (ou presque) c'est bienla preuve qu'il y a une justice en ce bas monde

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  18. @Anonyme de 18:09 c'est avec une grande lassitude que je publie votre commentaire et au nom du droit à la parole pour chaque troll.

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  19. Bonsoir

    Ce serait intéressant (à titre personnel) de connaître le modèle mathématique dont vous parlez sur le blog de François Mauss.
    Pour mon information personnelle uniquement
    D'avance merci

    Bruno

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  20. bon vivant 18:21 c'est pas vrai peut être les faits sont têtus!!

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  21. Les Dupont sans joie, qui n'ont rien à dire, mais qui ont hâte de le faire savoir sont de retour. On devrait mettre un impôt sur la connerie, ça réduirait la dette.

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  22. @Anonyme : les faits ne sont pas têtus. Seule la lecture qu'on en a est têtue. Furieusement, même.
    @Armand : C'est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule #coluchereviens

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  23. Bruno :

    Consultez notre blog du GJE : cherchez, et vous trouverez toutes les réponses.

    Les calculs sont traités par une macro excel.

    Bien à vous,

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  24. @Bruno : pour aller vite sur le blog du Grand jury, colonne de droite de cette page, rubrique Tous ceux que j'aime.

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  25. armand si on mettait un impôt sur la servilité, vous seriez ministre des finaces

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  26. Monsieur le Dupont sans joie, buveur d'eau anonyme, dites nous en encore un peu plus pour nous faire partager la profondeur de votre pensée.

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  27. Superbe billet d'un vigneron ascendant troll(!!!)
    http://closdesfees.com/blog-herve-bizeul/index.php/post/2011/12/15/Balthus-fait-le-Buzz?pub=1
    Certains en prennent pour leurs grades ....vive excel !!!

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  28. Géant cet article de Bizeul : que des choses justes et une rare indulgence. Un seigneur !

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