Le blog de Nicolas de Rouyn
Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées. Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui. (Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées. Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui. (Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn
lundi 7 février 2011
Chez Marcel (Richaud)
Je n’ai rencontré ni Marcel Dassault, ni Marcel Bich. C’est dommage. Je n’ai jamais rencontré Marcel Deiss. Marcel Guigal, pas plus. J’ai failli rencontrer Marcel Lapierre. Hélas. Je ne pouvais pas rater Marcel Richaud. On ne sait jamais. En des temps éloignés, j’avais dit non, le concert de Bob Marley, pas ce soir, on verra ça la prochaine fois. Il n’y a pas eu de prochaine fois, c’est ballot. Alors, aujourd’hui, Marcel Richaud, je suis arrivé le premier pour être sûr. C’est un type charmant, calme, précis. Il pourrait faire le malin avec sa belle gueule et ses grands vins, mais non.
Bien avant de tomber dans le mondovino, j’étais client à Cairanne, le grand hangar blanc en surplomb de la petite route où on deale du carton de douze entre les chariots élévateurs et les cigales. J’ai aimé les cairannes de Marcel depuis le début de mon addiction aromatique. C’est le chef du village, le meilleur à Cairanne depuis des lustres. Marcel Richaud et sa bande recevaient le monde (presse, cavistes, sommeliers) à Paris dans un endroit agréable que je ne connaissais pas, le Macéo. Agréable veut dire qu’il y a de l’espace et du volume, une sorte de fraîcheur de l’air, une détente dans les molécules, le plafond est loin, on est au large. Là, vous vous dites que Marcel fait bien les choses pour son cairanne. C’est vrai, mais ce n’est pas (que) pour lui, c’est pour tous les cairannes. Étrange, pensez-vous, que le leader de l’appellation se décarcasse pour tous ses voisins. Vous vous dites, et vous avez raison, qu’on ne verrait pas François Pinault, Philippine ou Éric de Rothschild organiser tout un machin pour défendre l’appellation pauillac. Eh non. Mais si. Il est comme ça, Marcel Richaud. Pourquoi ? Je ne sais pas. À table, un vigneron de ses voisins avance une explication : « C’est un pur, Marcel. » Sans doute. Et pourtant. Chauffons Marcel. « Vous n’êtes pas rancunier ? » Pour dire la fois où son cairanne n’avait pas reçu l’agrément pour manque de typicité. « Je pourrais, mais non. Ça ne sert à rien de camper sur ses positions. Il faut avancer. La nouvelle génération arrive aux commandes dans les domaines, elle a des idées qui me vont bien et des objectifs qualitatifs intéressants. Nous sommes dans le même bateau. » Il ne dit pas ça pour faire genre, il y a un éclat dans l’œil qui aiguise bien le propos, quelque chose comme la revanche de l’intelligence sur le muscle. Résultat, il est là, en chef de bande qui s’en défend, mais les trois journalistes et demi qui étaient là, étaient là pour lui d’abord, c’est évident. Et la glissade a eu lieu, nous avons découvert avec plaisir des domaines que nous ne connaissions pas, c’était le but. Marcel, tout lui réussit.
Ils se sont mis ensemble au syndicat pour sélectionner, ils n’ont pas tout montré, les règles étaient claires et les vignerons recalés savent pourquoi et personne n’en veut à personne. Bon, c’est pas les bisounours, mais la vraie bagarre à Cairanne est à venir, le jour où l’INAO pondra enfin la délimitation de l’appellation. D’ici là, c’est trêve.
Les vins, c’était quatre ou cinq blancs et une quinzaine de rouges. Les 2009. Du mûr, du très mûr. Des degrés alcooliques élevés. L’étiquette du cros-de-romet annonce 16,5°, c’est très confituré et, pourtant, nous ne sommes pas dans le porto. Il y a un équilibre alcool-acidité qui rend le vin aimable et, même, assez délectable. En plongeant le nez, on entend le murmure des mûres mûres*, c’est divin. Et Marcel , comment prépare-t-il cet avenir réchauffé ? « Je plante des cépages peu producteurs d’alcool, ils entreront dans l’assemblage le moment venu. » Il est aussi en biodynamie pour 24 de ses 55 hectares et en bio tout court pour le solde parce que « la viticulture raisonnée, c’est un cache-misère ». Comme quoi, le bio, c’est tellement évident que ce n’est même plus un sujet de conversation.
(*private joke : merci à Marilyn Widcoq-Charles, aka Marilyn Johnson).
La photo : Marcel Richaud, photo trouvée sur le blog : levindemesamis.blogspot.com, merci à eux.
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Nicolas, vous me mettez dans le pétrin. Dans un sale pétrin. J'aurais préféré que vous me mettiez dans une cuve... J' avais noté et dit que le Guide des Vins de France ne faisait pas assez l'apologie des vins issus de la viticulture biodynamique. Vous m'en faites une (brillante) démonstration inverse...Et pire en utilisant mon odeur de mûres mures . Vous me laissez fort embarrassée de cet hommage à ma plume trempée au jus de raisin fermenté qu'il va me falloir tremper dans un vin de Marcel Richaud...
RépondreSupprimerMarilyn, laissez votre pume tranquille. Trempez surtout vos lèvres dans l'une des quatre cuvées de Marcel Richaud, on s'y trouve très bien. J'ai adoré enrichir vos mûres mûres, merci pour ça.
RépondreSupprimer3 journalistes et demi pour des vins pareils, c'est dommage. Faut croire que les autres sont blasés. Triste.Enfin, il y avait vous, Nicolas,au moins.
RépondreSupprimerHervé
Oui, c'est très dommage. Pour eux, surtout. Non seulement, ils ont raté une belle ligne de cairannes, mais ils sont aussi passé à côté d'un déjeuner de truffes de folie. C'était le chef de la Beaugravière à Mondragon qui était au piano. Grandiose moment.
RépondreSupprimerBonjour Cher Bon Vivant,
RépondreSupprimerC'est un très bel article sur...Marcel Richaud que vous nous offrez là! Mais qu'en est il de la jeune génération de Cairanne, en laquelle notre très cher Marcel croit et dont vous parlez? Quelques noms nouveaux dans la blogosphère du vin seraient aussi intéressants...
A l'occasion de Découverte en Vallée du Rhône, la nouvelle vague des vignerons du Rhône se retrouvent au Domaine Viret pour une soirée off le vendredi 4 mars. C'est la "nouvelle lune, 20 vignerons au Paradis"! (facebook: Nouvelle Lune) Vous êtes chaleureusement invité à venir les rencontrer et découvrir leurs vins...
A bientôt?
Isabelle Jomain
Welcome pour la photo. J'ai mis votre blog dans les favoris du mien... Rien ne vous empêche de faire de même :-). A très vite et vive le futur cru de Cairanne! Levindemesamis
RépondreSupprimerouf il était temps...
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