Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



dimanche 29 juin 2014

Un champagne de solera chez Henriot

Quand je me retourne sur les bouteilles vides qui jonchent le sillage, de ce fameux magnum de rosé 1989 vidé avec bonheur l’an dernier jusqu’à tous les bruts Souverain et les millésimes des Enchanteleurs en autant de pierres blanches, il y a une constante dans l’extrême qualité de la production des champagnes Henriot. Convoqués pour découvrir la nouveauté de l’année, Michel Bettane et moi n’y sommes pas allés à reculons. Si tant est que le mot
« nouveauté » soit applicable en l’espèce.
En remettant au goût du jour une pratique ancienne (c’est la mode en ce moment) et mise à mal par la modernité et les contingences, la famille Henriot prend date.
De quoi s’agit-il ? 
D’un champagne issu d’une solera commencée en 1990. Ce vin sera commercialisé à raison de 1 000 magnums pour le monde et par an. Ne me demandez pas le prix, vous allez vous faire peur et, d’ailleurs, je n’en sais rien et Henriot non plus, pour l’instant. Ne me demandez pas non plus le nom de cette cuvée, rien n’est encore définitif.
Qu’est-ce qu’une solera ? 
Chaque année depuis 1990, le chef de caves (Laurent Fresnet aujourd'hui) ajoute quelques hectolitres de chardonnay issus des beaux terroirs de Champagne (Avize, Chouilly, Oger et Mesnil-sur-Oger) dans une cuve de 400 hectolitres qui contient déjà les vins (clairs, bien sûr) des années antérieures. Une solera consiste à faire élever les vins jeunes par des vins plus anciens pour les siècles des siècles. Chaque année depuis 1990, le chef de caves soutire 3 à 20 % de sa solera pour l’assemblage des bruts et des blancs de blancs de la maison. Depuis 2008, il a commencé à tirer aussi 1 500 litres pour confectionner 1 000 magnums par an. Cette première solera que nous avons goûtée contient les vins de tous les millésimes de 1990 à 2007. La solera commercialisée l’année prochaine contiendra tous les millésimes de 1990 à 2008, etc.
C’est bon, une solera ? 
C’est mieux que ça, c’est stupéfiant. D’abord, la couleur est très jeune. En bouche, la première impression est une suavité inconnue jusqu’alors. Ensuite, il y a une sorte de double effet entre l’évolution et la fraîcheur. L’une arrondissant l’autre et l’autre entraînant l’une. Un peu comme les couples à grande différence d’âge, si vous voyez ce que je veux dire. C’est un champagne d’une très parfaite subtilité, pas un machin de boîte de nuit.



Ce vin destiné aux grands amateurs a été voulu par Joseph Henriot, son fils Stanislas a continué quand il était aux commandes de Champagnes Henriot et Thomas, le petit frère aujourd’hui DG de la maison a la grande chance de le sortir enfin. Il devrait être commercialisé vers la fin du second semestre 2014.

Le nom, l'étiquette et le prix de cette cuvée, ici 



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire