Une toute petite partie de la salle des alambics |
Autrefois, le chic des étiquettes |
Aujourd'hui, bon. |
L’avantage premier des gens qui vous reçoivent chez Grant’s est l’absence de langue de bois. Non, le scotch n’est pas un miracle, c’est un travail, on le fait comme-ci et comme-ça, l’eau il en faut beaucoup et ce n’est pas sa pureté qui fait la qualité du whisky, on avance, les légendes volent en éclats et toutes les bêtises qu’on croit aussi, on repart moins niais qu’en arrivant, c’est déjà ça. On a goûté toutes sortes d’eaux-de-vie et autant d’assemblages, dont un étonnant blend fini dans des barriques ayant contenu de la bière. Une bière brassée pour cet usage exclusif, pour donner du goût au chêne des tonneaux. Ce whisky est-il bon ? Les avis sont partagés, il a le mérite d’être différent et de coller de près à la culture écossaise qui mélange allègrement la bière et le scotch. Et puis, au fait, le scotch n’est rien d’autre qu’une eau-de-vie de bière.
Photo Chou |
De déjeuners en dîners, petit plongeon dans les cartes des vins des restaurants du quartier pour constater qu’il y a bien peu de vins français. Ce frank-phélan 08, le second vin du château Phélan-Ségur, tombait bien. Un vin australien de chez Jacob’s Creek s’en sortait un peu moins bien dans ces excès stylistiques.
On a aussi parlé du référendum sur l’indépendance de l’Écosse, ils ne savent pas encore sur quel projet ils vont voter, c’est dans un an, on les sent un peu tendus sur le sujet. Pourtant, l’Écossais est cool d’ordinaire. Il adore le Français parce qu’il croit que nous détestons les Anglais à cause de Jeanne d’Arc, c’est amusant ces méprises historiques, nous qui aimons les Anglais à cause de Keith. Il aura fallu attendre mon septième voyage en Écosse pour voir le Speyside sous un beau soleil et, à la limite, c’est moins vrai, l’Écosse dans ses cieux en tourments est une addiction, un pas de côté bienvenu. (Aimons les pays tempérés). Heureusement, de gros nuages blancs roulaient entre les rayons pour remettre un peu de couleur locale. J’ai quitté Aberdeen avec une étrange impression de frustration, j’aurais voulu plus et plus longtemps.
2 Saint-Roseline, c’est Aurélie. Une énergie et un sens du vin étonnant chez quelqu’un qui n’est pas né dans un tonneau. Elle est bien dans le rôle. Le château Sainte-Roseline, à côté de Lorgues en Provence, est un bel endroit, très historique, mais on ne va pas s’intéresser à ça maintenant, ceux qui veulent tout savoir, les chiffres, les cuvées, les détails et les mânes de Sainte-Roseline ont internet pour ça.
Moi, je suis juste venu dire que le blanc 2008 de la cuvée Prieuré est une tuerie, un beau blanc comme la Provence sait en sortir de temps en temps. Un vin de volume, de saveurs, un vin qui commence à montrer son vrai visage, avenant, séducteur, avec de la matière et de la profondeur. Un blanc d’été étudié pour. Bu hier soir avec une salade compliquée et délicieuse, un soir d’été comme il faut.
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