Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



jeudi 4 octobre 2012

C'est pure connivence

Une étiquette fin chic

Dans le genre « c’est moi qui l’ait fait », l’histoire de La Connivence est assez parfaite. Il était une fois une paire de footballeurs qui croisent dans un dîner le dernier en date des héritiers Malet-Roquefort, plus connu pour le fameux château La Gaffelière, grand de Saint-Émilion qui fait un vin de finesse comme on aimerait en voir plus souvent. Une dynastie en place depuis quatre siècles, le vin peut être une affaire de famille. Là, il n’est plus question de famille et à peine d’affaire. Nos deux sportifs se verraient bien à la tête d’un vignoble. Où il est question d’avoir son nom sur l’étiquette, de diversifier un peu son capital. Ils auraient pu tomber plus mal. Alexandre de Malet-Roquefort a l’avantage d’être un fin connaisseur des arcanes libournaises comme des mystères du vin.
Ils leur proposent d’acquérir un tout petit pomerol, l’ancien Château des Templiers, étiquette disparue depuis longtemps et vigne confiée en fermage à un voisin, bon viticulteur qui laisse une vigne en bon état. Un hectare et demi, c’est très peu, très bourguignon, mais enfin, il y en a d’autres dans ces micro-formats et du meilleur, Le Pin, La Violette… Et bon, au prix de l’hectare, hein.
Pourquoi ce nom, La Connivence ? Johann Micoud (foot, XXe siècle) : « Parce que c’était une histoire de complicité entre amis. » Bien. Et pourquoi un vignoble, pourquoi pas un lavomatic ? Johann Micoud, encore : « J’avais envie d’un vin à partager avec mes amis en toute convivialité ». Ce qu’on appelle aussi des éléments de langage. Cela dit, il vient d’une famille de vignerons du Midi et d’un club, les Girondins, où le bordeaux est servi à tous les repas. Il a des excuses.
Alexandre de Malet-Roquefort est plus habitué à ces questions bizarres : « c’était une belle opportunité, nous l’avons saisie. » Oui, c’est plus clair comme ça.

Le vin en est à son troisième millésime en bouteille, 2008, 9 et 10. Le 08 commence à s’exprimer. Le 09 dans la puissance, le 10 dans la finesse, mais on sent deux très grands millésimes en devenir. Pour faire bonne mesure, 2 000 bouteilles d’un « autre » vin sont produites sous l’étiquette La Belle Connivence. Le premier vin est commercialisé autour de 150 euros la bouteille et le second doit tourner autour des soixante. En projet, un mini-chai (dix petites cuves et trente barriques) comme il est fait obligation aux vignerons de Pomerol. Pour l’instant, on vinifie chez des copains.

L’avenir ? Tout tracé. Le chai est prévu pour vinifier 1,5 ha, pas deux ou trois. Donc, 2 000 bouteilles de grand vin et autant du second et basta, promis, juré. Ce vin est donc appelé à combler les amateurs de raretés et les grandes tables du monde, le prix suivra l’engouement. À peine entrevu, déjà parti. Vous, je ne sais pas, mais moi je resterai avec la-gaffelière, c’est très bien comme vin.


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