Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



lundi 15 décembre 2008

Michel & Louis


L’Ami Louis est-il le meilleur restaurant du monde ? Le genre de débat qui devrait occuper un monde fou puisque pas mal d’Américains (Bill Clinton et Bruce Willis, clients fidèles) le croient. Et pas seulement. On croise souvent à l'Ami Louis, François Pinault, c'est sa cantine, ou Jacques Chirac. Nous, ce que nous adorons chez l’Ami Louis, ce n’est pas la gastronomie, somme toute assez rustique, mais l’ambiance inimitable. Déjeuner là en compagnie de quelques confrères et de notre cher Michel Tesseron, propriétaire de Lafon-Rochet à Saint-Estèphe et père de Basile (un jeune homme parfait dans le genre héritier de beau domaine, nous en parlerons une autre fois). Pour que les choses soient bien claires pour tout le monde, le journaliste de Marianne a commencé par un petit rappel historique qui a permis à chacun de ceux qui l’ignoraient de remettre L’Ami Louis dans son contexte, petit bougnat d’avant-guerre qui accueillait la fine fleur du journalisme d’extrême gauche collaborationniste de l’époque, sanctionnée à la Libération et interdite d’activité professionnelle dans tous les domaines sérieux (politique, économie, etc.). Ce sont ces gens-là qui ont, pour se désennuyer un peu, inventé la chronique gastronomique, seul espace d’expression encore autorisé. Depuis, le petit bougnat a fait beaucoup de chemin, le vieux monsieur a vendu il y a une vingtaine d’années à Thierry de La Brosse qui a eu l’intelligence de ne toucher à rien et qui a nommé directeur l’un des gars issu du rang. La belle histoire, c’est qu’il s’appelle Louis, ce monsieur. Pour la plupart des clients, l’Ami Louis, c’est lui, c’est Louis. Et pourquoi pas ?
Nous avons bien sûr eu droit au très fameux poulet, assez historique lui aussi, au buisson de frites, au foie gras, au fromage, un vrai déjeuner d’hiver arrosé de quelques millésimes de Lafon-Rochet, histoire de confirmer ce que nous savions déjà, c’est un très bon saint-estèphe. Ce qu’il y a de sympa avec Tesseron, c’est qu’il s’en fout complètement. Il n’est pas là pour se faire passer la pommade ou disserter sur la météo du millésime mais pour passer un bon moment en compagnie de quelques bons vivants triés sur le volet par ses soins. En ce sens, il ne s’est pas trompé. Pour pallier l’hypothèse du cas contraire, il avait également convoqué Philippe Courrian, un pote à lui, un type charmant, le vigneron qui fait le tour-haut-caussan, un haut-médoc épatant et pas cher que nous avait déjà fait découvrir Xiradakis (La Tupina, à Bordeaux). Un nuage de félicité planait sur la table, les millésimes se succédaient dans cette atmosphère généreuse et rigolarde qui est la signature du lieu et Michel était ravi. Oui, ce jour-là, l’Ami Louis était le meilleur restaurant du monde.

La photo : Monsieur Louis (debout) et Thierry de La Brosse, le propriétaire de l'Ami Louis, photographié par Mathieu Garçon

1 commentaire:

  1. Ah, l'ami Louis ! Merci mon cher Nicolas de m'avoir demandé un jour de photographier les deux ténors de ce lieu mythique. Grâce à cette photo, j'ai partagé le repas de l'ami Thierry, accompagné de deux bouteilles de Lynch Bages et de quelques bons fous rires...La star du jour c'était pas Bill, Jacques ou François...C'était moi !
    Mathieu

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