Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



mardi 27 janvier 2009

Avec Enrico


C’est de Enrico Bernardo qu’il s’agit. Il recevait le propriétaire du Domaine Changarnier, six hectares à Monthélie (prononcez Mont’li). Ce monsieur Changarnier a décidé de reprendre un domaine - familial depuis deux siècles - sans quitter ses fonctions de vice-président administratif et financier « monde » de Microsoft (chez les mega-mergers, monde veut dire reste du monde et ne compte pas les USA). A ce moment de son vignoble, il a bien fait… Et donc, il a repris les rênes de l’affaire et s’est adjoint les services d’un certain Laurent Goillot. Celui-là il revendique ce qu’il a fait, à savoir les millésimes 07 et 08 du domaine. Et c’est plutôt pas mal du tout, beaucoup mieux que les millésimes précédents. Ce n’est pas la grande histoire du siècle mais à13 euros le monthélie blanc 07 et 15 euros le rouge 07, c’est un parfait rapport qualité-prix comme on dit dans la RVF. Ce serait dommage de le rater. On ne le conservera pas en cave pendant 107 ans, mais trois à cinq, oui. Et nous étions chez Il Vino, le restaurant chic du wonder-boy de la sommellerie mondiale, Enrico Bernardo, meilleur sommelier du monde (USA compris cette fois) 2004. Après un passage par le George-V, Aix-en Pro puis Cassis, il a ouvert Il Vino il y a un an et quelques avec plein d’idées dans la tête, dont certaines ont affolé les critiques gastro (le menu à 1000 euros). Assez pour se faire mal voir. Ce qui ne l’empêche nullement de travailler et de travailler bien. Entouré d’une fine équipe de fidèles, Enrico mène sa barque intelligemment. Il Vino est une adresse agréable de fine gastronomie. Comme tous ces endroits en accélération, il pêche par une certaine inconstance. Il faut du temps pour se caler, beaucoup moins pour se faire éreinter. Nous, nous ne crions pas haro sur le baudet, chaque fois que nous y allons c’est mieux que la fois d’avant. C'est une bonne raison pour y retourner.

La photo : Enrico Bernardo, photographié à Cassis par Mathieu Garçon

1 commentaire:

  1. Que il Signore Bernardo soit entouré d'une équipe de fidèles, voici effectivement un bon signe. Mais.. Puisqu'il y en a souvent, des "mais"dans la vie, il y a néanmoins des trucs à dire. Je dois justement dire que je ne le connais pas personnellement, donc mon avis n'a rien évidemment de personnel mais que je me suis rendue à 2 reprises dans son établissement, en déjeuner professionnel, non pas avec la cohorte habituelle des confrères et consoeurs. Pour les non-initiés à ce type de sport, il s'agissait de 2 dej. juste accompagnée d'une attachée de presse, donc, la possibilité d'échapper au menu spécial journaleux et de choisir ce que l'on souhaite à la carte. Et là justement, la carte : premier problème : il m'a fallu un bon quart d'heure pour saisir le sens de la formule ! Etant dans le vin et ayant en outre la prétention de ne pas posséder un QI d'huître malade, je me demande comment font les gens normaux, autrement dit ceux qui ne connaissent pas le vin et accessoirement aussi, les cerveaux d'huître malade... Comme c'est fatiguant cette intellectualisation à tout prix des plaisirs de la table.
    Second problème, enfin pour moi, c'était le risotto, qui n'en était pas un. Entre une moitié-Italienne comme moi et un vrai Italien comme lui, on devrait savoir de quoi l'on parle, en termes de risotto.
    Enfin, et c'est le bien le truc qui m'a le plus énervée : à l'époque, la carte proposait un cairanne de notre cher Marcel Richaud. En termes de découvertes, cela se pose là ! J'aime beaucoup Marcel et ses vins mais les amateurs de vins nature le connaissent depuis des années quand même. Donc, imaginons un instant un passionné de flacons qui rêve de se faire plaisir chez Il Vino, de se faire épater en se laissant guider... quel manque d'investissement personnel et d'esprit de découverte ! Je ne peux croire une seconde que Il Signore Bernardo n'ait pas eu l'occasion de flasher sur d'autres vins de la même appellation cairanne, même dans la même famille de ces authentiques, notamment ceux élaborés par de jeunes vignerons artisans talentueux... alors, pourquoi ne pas en faire profiter sa clientèle, au lieu de se retrancher sur de superbes soit, mais valeurs sûres archi-connues quand même ? On ne vient pas chez l'un des meilleurs sommeliers du monde pour trouver la même chose qu'ailleurs, non ?
    Enfin, comme il n'y a que les idiots qui ne changent jamais d'avis... j'y retournerai !
    Aymone Vigière d'Anval

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