Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



samedi 23 mars 2013

Pendant que j'y pense (7)

Les vacances des gens sont finies. Les gros embouteillages parisiens ont repris la ville malgré les imprécations de la mairie. Pourtant, le mondovino s’est rassemblé sans cesse. Voilà ce que j’ai retenu. Et bu.




1 Dîner à l’hôtel Amour, Paris, avec trois copines du bureau et un collègue, pfff. J’adore l’endroit, tellement détendu. Belle carte des vins avec des raretés et un penchant coupable pour les vins sans soufre. Mais bon, l’Amour est à la mode, on ne peut pas leur en vouloir d’avoir des vins modeux. Mais aussi cet homme-cheval de Dominique Léandre-Chevalier, pas de millésime porté sur l’étiquette, pas plus sur la contre, mais un vin très jeune. Un vin tonique, limite sauvage, mais de beaux arômes, beaucoup de matière, c’est très bien fait. Pour info, le tout petit vignoble de DLC, sur la rive droite, est planté à 33 000 pieds/hectares, soit plus de trois plus que la moyenne des vignobles bordelais. Il a été suivi d’une cuvée Pervenche assez parfaite de chez Thierry Valette en côtes-de-castillon, il s’agit d’un 2011. On boit vraiment trop jeune dans les restaurants parisiens.


Le Laurent, l'hiver. Oui, c'est à Paris.
2 Pas dans tous les restaurants parisiens. Ainsi de ce déjeuner épatant avec Henry Marionnet au Laurent. Nous avons goûté son sauvignon 2012, une merveille très éloignée des standards herbacés habituels. Goûté aussi un rouge 1991, sans soufre ajouté, conservé debout à la cave, une expérience. Un vin réussi qui, malgré tous ses handicaps, arrive en pleine forme au bout de vingt ans. Je ne vous raconte pas tout ce que Marionnet m’a dit, ça fera l’objet d’un post dédié qui fera couler un peu d’encre, c’est promis. 




3 Cette semaine, Millésima célébrait sa grand’messe annuelle en présentant les bordeaux 2011 à mi-élevage. C’est surtout l’occasion de parler du millésime d’après et vous verrez les vidéos sur MyBettaneDesseauve la semaine prochaine. C’est aussi le théâtre de quelques déclarations tonitruantes dont Patrick Bernard, fondateur et patron de Millésima, a le secret. La victime, cette année est le château Latour.
Je reproduis ses propos presque tels qu’ils ont été communiqués.

« Depuis plus de deux siècles, les grands crus classés bordelais vendent chacune de leur récolte en primeurs au printemps aux négociants bordelais. Château Latour a décidé, à compter du millésime 2012, de ne plus vendre ses vins en primeurs aux négociants (mais en livrable et beaucoup plus tardivement, cette semaine l’offre portait sur latour 1995) (et sur latour 2005, NDLR)
Millésima, désireux de voir les usages bordelais perdurer, a refusé les allocations proposées tant en latour qu’en forts-de-latour. Compte tenu du système des allocations en vigueur à Bordeaux, Millésima savait être condamné à ne plus avoir d’offres de Château Latour pour les millésimes à venir. Par contre, dès que Château Latour revendra ses vins en primeur, Millésima sera ravi de recommencer à acheter et à distribuer les vins de Château Latour. Il ne s’agit donc en aucun cas d’un boycott, mais d’un refus de voir bafouer des usages bicentenaires. » 

Voilà ce qu’on appelle la réponse du berger à la bergère. Rappelons que la décision de Château Latour était motivée par le désir de récupérer toute la marge faite autrement par le négoce. Faut-il leur en vouloir ? Que l’establishment bordelais en souffre, c’est normal puisque c’est agaçant. Il s’en remettra grâce à un vrai don d’adaptation, lui aussi bicentenaire.




4 Déjeuner chez Nolita, un restaurant en étage avec vue sur le Rond-Point des Champs-Élysées. C’est la version 2013 du Pub Renault. Sauf que là, c’est Maserati qui fait le décor. C’est pas pareil. Un restaurant italien, forcément. C’est très bien, le chef est un bon. La carte des vins au top, très belle sélection, prix en rapport avec l’adresse comme avec l’ambition. J’ai sifflé une bouteille de l’admirable San Leonardo, un vin de Vénétie fait par des aristocrates italiens du meilleur genre. Du san-leonardo, on n’en voit pas à ce point souvent. À part au Davos du vin, naturellement, et dans certaine gargote de Naples, chez Mimi, que j’avais adoré.




5 Dégustation des vins piémontais de Marco Parusso chez i Golosi, dans le quartier de Drouot. Une palette de huit ou dix vins, très divers. Un blanc superbe et deux très grands barolos, dont l’éminent bussia en 04 et 08, un vin qui subit 16 mois en barriques neuves et 40 % du volume se prend six à huit mois de plus en barriques… neuves à nouveau. Une expérience là aussi, 140 % bois neuf, j’en vois qui ont la moustache toute défrisée. Faites-vous à l’idée, les gars, y en a qui cherchent. Pour info, Dominique Laurent en Bourgogne a fait des essais à 200 %. Les bons osent. Compte tenu d’un tel élevage, on ne va pas dire qu’on se roule dans la soie, pas encore, il faut digérer tout ça. On était plutôt dans le cashmere, là. L’autre barolo était le-coste-mosconi, même millésime, chaud bouillant.




6 Encore l’Italie, toujours l’Italie. What else ? Retour chez Divinamente italiano pour une bouteille de chez Elisabetta Foradori, version Maremme, le sud de la Toscane maritime. Il s’appelle Ampeleia et, même jeune, c’est délicat et fin. Un énième bonheur avec un bel accent, millésime 06.

De gauche à droite : Bettane et Desseauve.

7 Pour finir, une petite touche d'auto-promo toute de délicatesse, comme d’habitude. Cette semaine a eu lieu la Bettane+Desseauve Wine Experience à Shanghaï. C’était notre première fois sur Mainland China, après quatre années réussies à Hong Kong. Environ 70 châteaux et domaines étaient représentés et pour ce qu’on m’en a dit et ce que j’ai vu sur les réseaux sociaux, le succès était au rendez-vous. C’est une bonne chose parce que la remote-organisation sur l’axe Paris-Shanghaï n’a pas été de tout repos. Donc, bravo les filles. Et Bettane a pu constater ce qu’on lui dit depuis des mois. Avec près de 500 000 followers sur Weibo, le Twitter chinois, c’est la super-star en mode très exagéré avec toucher de manche de veste, petits cris pointus et photos avec l'idole re-tweetée un milliard de fois. Pas sûr que ça le fasse marrer à ce point, mais bon, c’est la rançon de la gloire, Michel. Pour le reste, le feeling, allez plutôt lire le blog d’Hervé Bizeul, il y était, lui. Lisez les trois billets, c’est des bonbons.



La photo du Laurent vient du mur Facebook d'Alain Pégouret, le chef du restaurant.

22 commentaires:

  1. Haaa Elisabetta, encore une femme qui fait des "Vins de taré" et qui dénature les terroirs avec des levures indigènes !! Pauvres Italiens, courrez vous cacher vous allez êtres submergés... :)

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    1. Qu'est-ce qui vous prend, monsieur Gruner ? Nous n'avons jamais confondu les cons avec les bons.

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  2. Tu sais à force de généraliser, les lecteurs s'y perdent... et pensent que tous ces "Vins sont "des Vins de Tarés" comme l'écrit Bettane

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    1. Bettane n'a jamais écrit que Foradori travaillait mal, nous sommes tous d'accord sur ce point.

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    2. Non, il n'a jamais écrit cela. Mais il écrit des généralités qui laissent penser, à dessein, que les Vins qui sont conduits de manière libre et naturel sont TOUS infâme, oxydés et des "non-Vins" ...

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    3. Tu ne crois quand même pas que les vins de Foradori sont produits sans soufre ajouté à la mise. Si ?

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    4. Tu serais gentil de ne pas me prendre pour un imbécile Nicolas, pour ce qui est de ce genre de Vins je crois être largement à niveau... Les Vins naturels sur lesquels tape Bettane ne sont pas uniquement ceux qui ne comportent pas de SO2. Ou alors il fait exprès de ne pas être clair pour semer le trouble sur ces Vins... Ca va ce n'est pas insultant comme message?...

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    5. Ce n'est pas Bettane et Desseauve qui jouent à l'amalgame sémantique. Faut pas déconner.
      Nous ne dénonçons que les mauvais vins, essentiellement ceux sans soufre ajouté, mais pas tous.
      Et les vignobles menés en bio ne nous ont jamais semblé produire de mauvais jus. Sauf ceux qui sont mal vinifiés.
      Je te renvoie au Guide Bettane & Desseauve qui est truffé de vins issus de la viticulture bio ou bio-dynamique.

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  3. Tiens, j'avais posté un premier commentaire avant celui que tu as publié...

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    1. On a dit "pas les insultes", Monsieur G. Sauf si c'est très drôle, naturellement. Mais là, tu n'y es pas…

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  4. Qu'est ce qui est insultant dans mon premier commentaire Nicolas??

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    1. C'est moi qui en décide et je n'ai pas à me justifier. C'est ce qu'on appelle la liberté du blogueur.

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  5. Le blogueur protège surtout les "mauvais mots" concernant ses patrons en fait, étant donné qu'aucune insulte n'était contenu dans mon message, et que ce n'est pas du tout mon genre, tu en conviendra.

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    1. Non, Antoine, je n'en conviendrai pas, tu n'es pas un maître du dérapage contrôlé.

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    2. Je dois être idiot, je ne comprend pas ta réponse...

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  6. (et sur latour 2005, NDLR)

    Forts de Latour 2005, si je ne me trompe.

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    1. C'est bien possible. Je dois avouer que la proposition d'allocation du Château Latour ne m'est pas parvenue. Pas encore ?

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  7. On avait fini par croire que c'était Millesima qui vinifiait Latour! La mise au point est bienvenue.

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    1. On va surtout finir par croire que le négoce bordelais est un parangon de vertu.

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  8. 33000 pieds/hectare ; on n'arrête pas le progrès. Vous avez le code postal du planteur ?

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    1. Chacun a des convictions. L'important, c'est dans avoir.

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