Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



mercredi 11 février 2009

Belle au Miroir

Le quartier, c’est les Abbesses. Boboland par excellence, je sais, j’y habite. S’il y reste encore quelques commerces de bouche, les marchands d’habits prennent une place folle, on se croirait dans un air de Souchon. L’avantage du voisinage, c’est que le bobo, il faut le nourrir et pas n’importe comment. D’où, depuis quelques saisons, floraison de néo-bistrots, tous plus épatants les uns que les autres. Le pionnier, c’est la Famille, rue des Trois-Frères. Il a été suivi par le Café Burq, rue du même nom. Depuis peu, le buzz local vous expédie au Restaurant Miroir, en haut de la rue des Martyrs. En salle, une jolie fille sympa déjà croisée chez Lavinia, une bonne maison. Mais ici, elle est chez elle. Son mari sort de la cave de la Tour d’Argent où il était second de l’icône de la sommelerie, l’excellent David Ridgway et ses 450 000 bouteilles pour 14 000 références (!). Le pauvre, il en a bougé des caisses de douze… Et le chef arrive des Lyonnais, un bistrot Ducasse près de l’Opéra-Comique.
Pour commencer, une très raffinée crème coquillages et crustacés (Brigiiiitte, reviens) puis une belle entrecôte cuite à la perfection et accompagnée de la plus belle des purées du monde. Le genre d’endroit où emmener votre mère histoire de la culpabiliser un bon coup, en mémoire des purées impossibles qu’elle vous a fait ingurgiter quand vous étiez enfant. On les mangeait, mais on mangeait aussi ses infâmes coquillettes, ses artichauts et toute la litanie des plats d’enfants, ceux qui sont bons pour la santé, une horreur. Revenons au Miroir. Evidemment, la carte des vins est parfaite, le choix difficile. Les prix, sans faire de cadeaux, se tiennent à leur coefficient multiplicateur raisonnable. Un champagne blanc de blancs de chez Gimonnet à 42 euros, les petits bourgognes rouge et blanc de chez Bouzereau à 23 euros, l’inévitable morgon nature de Marcel Lapierre à 33 euros et, surprise, un cheval-blanc 89 à 1 000 euros. « J’en ai déjà vendu un », se vante le sommelier. Comme quoi, il suffit d'oser… La carte des vins compte déjà une cinquantaine de références, toutes finement choisies, bravo.
Nous, nous avons préféré un crozes-hermitage, cuvée Louis Belle 2005 à 35 euros. La Maison Belle, à Larnage, au nord de Tain, est injustement méconnue. Dirigée par Philippe Belle, elle produit sept cuvées différentes en crozes, saint-joseph et hermitage, en rouge et en blanc. Celui que nous avons dégusté au Miroir était parfaitement à sa place, dans le millésime, un peu en retrait, il lui faudra trois à cinq ans pour tout donner, mais allez expliquer ça à un restaurateur qui n’a pas les moyens de financer un stock. En attendant que les vins vieillissent, n’hésitez pas à venir au Miroir, l’assiette et le verre méritent votre clientèle exigeante. Et on s'y verra.

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