Mes magnums (224) Un sommet de Provence est un vin indispensable

 

Château Vignelaure, coteaux-d’aix-en-provence 2018

Pourquoi lui
Il y a longtemps que nous adorons la production du château Vignelaure, un phare de la viticulture provençale. C’est là que le regretté Éloi Dürrbach a tout appris, c’est là que, stagiaire à Vignelaure, il a conçu ce qui allait devenir Trévallon. On comprend tout, Vignelaure est important pour tout amateur éclairé. Les vins sont grands, se gardent longtemps (souvenir ému d’un 1985 ouvert au château avec Philippe Bru, le boss du domaine). Achetez-en beaucoup, buvez-en un peu, gardez le reste.

 

Avec qui, avec quoi
Sur les 55 hectares du vignoble, seize seulement sont réservés à la production de ce grand vin. Un parcellaire bien compris pour l’assemblage habituel cabernet sauvignon - syrah impose une gastronomie de finesses et de goûts. L’agneau dans tous ses états est un bon choix. Et le story-telling du domaine (Yves Saint Laurent, etc.), une bonne occasion de faire le malin devant vos invités.

 

Combien et combien
52 euros le magnum.
2 000 magnums.

 

Ce qu’en dit le Nouveau Bettane+Desseauve
Le fruité prend un registre tertiaire (pâte de fruits). La bouche est encore ferme dans son tannin, mais donne néanmoins un plaisir certain.
90

Ce vin que vous n’avez jamais bu

L’origine, déjà. La Normandie. Vous en buvez souvent des vins normands ? Moi non plus. 
Il s’agit d’un pinot noir. La contre-étiquette nous apprend qu’il y a avait de la vigne sur ce coteau plein sud depuis des temps immémoriaux. Médiévaux, pour commencer et jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. 
Et voilà qu’un fier vigneron, un garçon joueur sûrement, a entrepris de réhabiliter le lieu pour y faire, à nouveau, du vin. 
L’idée est étrange et elle serait anecdotique si ce vin était raté. Il ne l’est pas. Il est bon, très bon même. 
Je l’ai découvert par hasard sur la carte d’un restaurant improbable à Vannes. Là, il est proposé en bouteille de 50 cl. J’ai demandé pourquoi ce format inhabituel. “C’est déjà cher” me dit-on. 44 euros sur table, ça reste dans le domaine du possible. Un restaurateur timide, sans doute.
Le domaine s’appelle Arpents du soleil. Il bénéficie d’une IGP calvados-grisy, inconnue (de moi), c’est un 2019 qui vaut d’être attendu encore un peu. Il a un côté pinot noir exotique, rien de commun avec ce qu’on connaît des pinots noirs hexagonaux. Et il mérite vraiment une reconnaissance élargie. Il n’y a pas que l’Oregon ou la New-Z dans la vie. Il y a la Normandie aussi.

 

Mes magnums (223) Encore un côtes-du-rhône qui vient tout droit de Châteauneuf-du-Pape

 

Clos de Mont-Olivet, vieilles vignes, côtes-du-rhône 2022

 

Pourquoi lui

À force, on peut penser que la famille Sabon est présente sur ses terres depuis l’invention de la papauté. Mais non, Séraphin Sabon a créé le domaine en 1932 avec les vignes apportées en dot par sa femme. Aujourd’hui, la nouvelle génération s’attache à travailler dans la précision et sort des côtes-du-rhône dont la finesse s’accorde bien avec une intensité de fruit bien réelle, sans lourdeur. C’est bon, c’est bien fait, c’est pas cher.

 

Avec qui, avec quoi

Bien sûr, l’intitulé de l’appellation fera ricaner les snobs, ne les convoquez pas à l’ouverture de ce magnum. Mariez cet assemblage classique (grenache, syrah, mourvèdre, cinsault, carignan) (qui est aussi un assemblage de terroirs) avec une gastronomie provençale sans exagération. Faites léger sur l’ail, bien sûr.

 

Combien et combien

29 euros.

1 500 magnums

 

Ce qu’en dit le Nouveau Bettane+Desseauve

Superbe par sa profondeur et sa complexité (fruits noirs, notes
herbacées, laurier,menthol) mais aussi par sa finesse tannique. Finale
longue et pleine de classe.
93

 Ce sujet a été publié dans EnMagnum n°37

Mes magnums (222) Préférons toujours le petit vin d'un grand domaine au grand d'un petit

Domaine de la Janasse, côtes-du-rhône 2023

Pourquoi lui

Encore une famille Sabon (il y en a d’autres). Celle-là est installée à Courthézon et occupe 90 hectares de vignes. Elle n’en avait que quinze au début des années 70. En plus de ces châteauneufs très bourguignons, elle produit aussi ce côtes-du-rhône d’une rare profondeur avec des tanins bien discrets. C’est un avantage, surtout à ce prix-là.

 

Avec qui, avec quoi

Tous les beaux côtes-du-rhône sont les amis des viandes grillées, rouges ou blanches. Celui-là peut s’aventurer un peu plus loin dans une gastronomie élaborée. Tenez-en le plus grand compte aussi au moment de décider qui partagera ce magnum avec vous. Ce n’est pas difficile, un grand côtes-du-rhône est l’ami de tous et de chacun.

 

Combien et combien

23 euros le magnum.
2 500 magnums.

 

Ce qu’en dit le Nouveau Bettane+Desseauve

Comme toujours, grande réussite avec ce rouge qui présente du corps, de la finesse et de la gourmandise. Le compagnon parfait de bonnes grillades. 92

 

 Ce sujet a été publié dans EnMagnum n°37

 

Mes magnums (221) Un côtes-du-rhône de grand talent, c'est-à-dire de grande origine

 

Château La Nerthe, cuvée Les Cassagnes, côtes-du-rhône 2021

Pourquoi lui

Pour le château, déjà, avec sa longue histoire et son vaste vignoble. Une belle demeure patricienne abritée du soleil par de vieux, grands et beaux arbres. Pour la personnalité de ceux qui ont repris le domaine, la famille Richard, distributeur de vins pour la restauration bien connu des grandes villes. Pour la qualité de ses châteauneufs, ensuite, qui laisse augurer le meilleur pour son côtes-du-rhône. On y est.

 

Avec qui, avec quoi

Un vin puissant assez pour se dire qu’il vieillira bien et, sans doute, plus longtemps que d’autres. Un jus corsé qui appelle une gastronomie du même tonneau et des convives qui n’ont pas froid aux yeux. Une réunion qui peut garantir de belles soirées. À propos d’assemblage, rien de révolutionnaire. Grenache, syrah et mourvèdre comme tout le monde.

 

Combien et combien

45 euros.

1 500 magnums

Ce qu’en dit le Nouveau Bettane+Desseauve
Nez précis sur les notes de fruits noirs frais, attaque souple et déroulé soyeux, tannin fin, bonne longueur, on se régale. Servir frais pour plus de plaisir.
90

 Ce sujet a été publié dans EnMagnum n°37

 

Mes magums (220) Faut-il faire confiance aux marques historiques ? Oui, bien sûr

 

Champagne Lanson, Le Rosé
Création 67

 

 

 

Pourquoi lui

Une marque historique qui n’en finit pas de rebondir vers des ciels renouvelés, n’hésitant jamais à remettre en cause des fondamentaux jugés hors d’âge, rajeunissant tout, la structure et les bâtiments, une fougue de jeune homme sans concession au sein d’un groupe (BCC) qui aligne un joli portefeuille de marques. C’est beau à regarder et Lanson continue à faire valoir ses droits à l’excellence. C’est beau comme l’antique.

 

Avec qui, avec quoi

Surtout éviter la tablée de snobs. Ils ne savent pas que les marques bougent et se bougent. Cela posé, ce champagne rosé fait partie des meilleurs. À ce prix et avec son caractère assez unique. Sa vraie place est l’apéritif.

 

Combien et combien

89 euros.

Nombre de magnums non communiqué.

 

Ce qu’en dit le Nouveau Bettane+Desseauve

Notes élégantes de fruits rouges, nez précis, savoureux, corps fin et agréable, la bulle donne du tonus à une matière intense et vineuse. Il ne plaira pas à tout le monde puisqu’il a une vraie personnalité.

92.

 

 

 

 

 Ce sujet a été publié dans EnMagnum n°36

 

Repose en paix, André Drappier

 

 

Michel et son père André Drappier.
Fou rire, complicité et grands vins

 

André Drappier est mort et cette absence nouvelle m’émeut beaucoup. J’aimais bien ce vieux monsieur très drôle qui a légué à son fils Michel, un type épatant, une maison de Champagne de premier ordre avec des vignes et une histoire exclusive. Je ne vais pas vous raconter les anecdotes avec le général de Gaulle, vous les connaissez déjà. Michel a transformé une belle maison en grande maison.

Je me souviens de plus d’un fou-rire avec André dans le salon de la maison. Il se permettait toutes les blagues, le privilège du grand âge, et on aimait ça beaucoup. Qu’il repose en paix.

Depuis ces rencontres répétées dans les collines de la côte des Bar, à Urville, j’ai beaucoup bu ses champagnes, toujours bons. Et, ces temps derniers, cet admirable rosé brut nature que tous mes amis adorent et que j’achète par six. Mon caviste n’en a plus, il faut acheter par douze. Rien de grave, je me suis rabattu sur le rosé de saignée, autre réussite Drappier.

Ci-dessous, en discret hommage, la photo du brut zéro. Voyez un peu la couleur, elle fait envie, elle dit tout.

 

 

 

Photo du haut : Mathieu Garçon 

 

 

Mes magnums (219) Boire mieux, mais moins (cher)

 

Château Mont-Redon, le côtes-du-rhone du château,
côtes-du-rhone 2023

 

Pourquoi lui

Les héritiers des familles Abeille et Fabre, propriétaires du domaine, se distinguent par leur vision expansionniste. Ils multiplient les acquisitions dans la vallée du Rhône, ce qui ne diminue en rien la qualité de l’existant. Ce côtes du château, par exemple, qui fait la part belle au grenache et à la syrah, est un assemblage de terroirs situés sur les deux rives du grand fleuve.

 

Avec qui, avec quoi

C’est un vin simple, élevé en cuves et qui ne voit la barrique à aucun moment de son élevage. Faire simple à table, donc. Et raconter le plateau de galets roulés où pousse la vigne (en gobelet) en vous demandant comment on peut planter sur des terroirs aussi ingrats (mais aussi magiques). Une bonne façon de célébrer l’opiniâtreté du vigneron.

 

Combien et combien

28, 90 euros le magnum.
800 magnums

Ce qu’en dit le Nouveau Bettane+Desseauve
Joli corps fin et délicat avec ce qu’il faut de densité et de profondeur. Précision, puissance, élégance, on aime sa personnalité. 92

 

 

 

 

 Ce sujet a été publié dans EnMagnum n°37

 

Mes magnums (218) Un champagne rosé pour envoyer promener les froidures de l'hiver

 

Alfred Gratien, brut rosé

 

Pourquoi lui

Il y a chez les gens discrets, et les marques qu’ils portent, quelque chose qui force le respect, cette capacité à avancer sans faire sonner les klaxons de la renommée. Et même si Alfred Gratien est détenu aujourd’hui par un puissant groupe allemand de vins et spiritueux, Nicolas Jaeger, le chef de caves, est l’héritier d’une longue lignée familiale dont il assure la continuité. Et le haut niveau de qualité. Et tout ceci, avec une économie de superlatifs qui nous enchante. Bref, un champagne de cette maison ne déçoit jamais.

 

Avec qui, avec quoi

Tirer ce bouchon avec des amis curieux de tout et surtout de ce qu’ils ne connaissent pas. Si, ça existe. Des gens capables de reconnaître un vin généreux, un rosé de gastronomie aromatique et bien structuré, des amateurs qui ont envie d’être émus par un champagne rosé.

Vous n’en connaissez pas ? Invitez-nous.

 

Combien et combien

95 euros.

Nombre de magnums non communiqué.

 

Ce qu’en dit le Nouveau Bettane+Desseauve

Coloré, très gourmand et généreux, c'est un rosé un peu atypique dans le paysage champenois actuel, on apprécie sa plénitude fruitée et sa profondeur vineuse.
92.

 

 

 Ce sujet a été publié dans EnMagnum n°36

 

Mes magnums (217) Les champagnes moins connus sont-ils moins bons ? (Non, évidemment)

 

Champagne Christian Gosset, Brut A04

 

Pourquoi lui

Gosset, tout le monde connaît. Christian Gosset, moins. Lui a rompu avec la maison familiale Gosset-Brabant. La famille Gosset a vendu il y a déjà longtemps la grand maison Gosset à la famille Cointreau. Voilà pour le décor et pour dire que chez les Gosset, on sait ce que c’est, le champagne. Avec ses cinq hectares à Aÿ et à Chouilly, il réalise quelques cuvées épatantes, nous avions commencé avec son rosé, une merveille. Ce blanc confirme l’impression de maîtrise absolue.

 

Avec qui, avec quoi

Pour finir un magnum de ce niveau de finesse, il faut des palais éveillés aux arcanes des grands goûts. La forte proportion de pinot noir en fait plutôt un champagne de table. Mais avec de belles assiettes. En revanche, pour ouvrir un magnum à ce prix-là, nul besoin d’être over rich. La vie peut être simple. Ça ne l’empêche pas d’être ravissante.

 

Combien et combien

86 euros le magnum.
790 magnums.

 

Ce qu’en dit le Nouveau Bettane+Desseauve

Nez expressif et ouvert, fruité intense, on sent que le corps est donné par la dominante de pinot noir. Finesse et gourmandise en finale. 92

 

 

 Ce sujet a été publié dans EnMagnum n°36

 

Mes magnums (216) On se croirait avec un châteauneuf-du-pape (au fond, c'est ça)

 

Pourquoi lui

Nous sommes chez les Vacheron, Sylvie et Marilou, mère et fille. Non, pas ceux de Sancerre. Des cousins. Le talent semble être une vertu cardinale dans cette grande famille et les châteauneufs-du-pape et côtes-du-rhône que produisent ces dames sont époustouflants de finesse et de justesse. L’avantage des seconds sur les premiers étant le prix, évidemment. Aussi longtemps que ces vins seront aussi bien faits, aussi joliment infusés.

 

Avec qui, avec quoi

Pour faire rire vos invités, racontez-leur cette histoire. Quand il a fallu délimiter l’appellation châteauneuf, quelque part vers 1936, le régisseur du domaine a reçu les géographes à coups de fusil. Pas téméraires, ils ont fui à toutes jambes et une part des vignes du domaine n’ont pas été classées en châteauneuf, mais en côtes-du-rhône. C’est ballot.

 

Combien et combien

42 euros.

200 magnums.

Ce qu’en dit le Nouveau Bettane+Desseauve

Nez précis sur des arômes floraux et les petits fruits noirs, attaque dense, tannins enrobés et caressants, grande énergie finale.

92

 

 

 

 Ce sujet a été publié dans EnMagnum n°37

 

La grange et la chapelle (dans une seule bouteille)

 

Étonnante rencontre entre deux pointures du vin mondial. L’une nous arrive de la colline de l’Hermitage (Rhône du nord), l’autre des collines d’Adélaïde (Australie du sud). Caroline Frey a apporté la syrah qui compose son grand vin La Chapelle. Peter Gago, la shiraz qui entre dans l’assemblage de son fameux Grange. L’un comme l’autre est familier de ce genre d’opération.

Caroline Frey a déjà ressuscité le bordeaux hermitagé avec trois cuvées (au moins, je ne sais pas toujours tout) qui assemblaient – pour la plus distinguée des trois – le cabernet-sauvignon du château La Lagune et la syrah de la parcelle La Chapelle, sur la colline de l’Hermitage. Peter Gago, lui, crée des cuvées spéciales en jouant avec les cépages de multiples domaines du monde entier, tous propriétés du grand groupe australien Penfolds dont il assure la direction des vinifications. Bref, ce ne sont pas des aventuriers de la barrique, mais de grands winemakers avec toute l’expérience requise pour faire un succès mondial de ce genre d’expérimentation. La cuvée s’appelle Grange La Chapelle et pas le contraire, si j’en crois ce que j’ai lu ici et là.

Pour l’anecdote, les premiers pieds de syrah importés en Australie venaient de la colline de l’Hermitage. C’était en 1832. Plus tard, en 1951, le premier millésime de Grange s’appelait Grange Hermitage. En fait, il s’agit de retrouvailles.

Reste à découvrir le prix de cette nouveauté. J’ai lu des choses extravagantes sur les réseaux sociaux. Attendons de plus crédibles informations. Mais ne nous attendons pas à un petit prix.

 

Mise à jour :
Où l'on apprend que le prix de la bouteille de Grange La Chapelle est établi à 2 600 euros pièce pour le millésime 2021. 1 000 bouteilles, sur les 6 000 produites, sont mises en marché à date. Les millésimes 2022 et 2023 sont encore au chai. C'est normal.

 

 

Mes magnums (215) Un très beau champagne rosé. Oui, même au creux de l'hiver

 

Champagne Le Brun de Neuville, Au bout du Chemin, Rosé de noirs et blancs, extra-brut

Pourquoi lui

Cette petite coopérative du Sézannais est exemplaire. Les quelques vignerons qui la composent exploitent 160 hectares de vigne, c’est peu et très qualitatif. Damien Champy, le boss de Le Brun de Neuville cumule les fonctions de président et de directeur général, c’est rare en Champagne. En plus, il est un passionné de vin pour de vrai. De tous les vins. C’est aussi assez rare. Sous sa direction, la maison développe une approche parcellaire créative et réussie pour une gamme de gammes comme on n’en voit jamais. Sous nos applaudissements.

 

Avec qui, avec quoi
Voilà un rosé avec une forte proportion (20 %) de vin rouge (pinot noir, évidemment). Peut ne pas plaire aux amateurs de rosés pamplemousse. Tant pis pour eux, c’est de vin dont nous parlons, pas d’une boisson de plagiste. Ce Rosé de noirs et blancs invite une gastronomie iodée, crevettes, langoustines, homard et consorts. Bon appétit, les lecteurs.

 

Combien et combien
90,50 euros le magnum.
462 magnums.

 

Ce qu’en dit le Nouveau Bettane+Desseauve
Belle complexité aromatique et texture délicate, saveurs sur les fruits blancs, le dosage est intégré et respecte l’harmonie de champagne original.

91.

 

 

 Ce sujet a été publié dans EnMagnum n°36

 

Mes magnums (214) Un champagne blanc de blancs aérien comme un sourire

 

Champagne Laurent-Perrier, blanc de blancs, brut nature

 

 

Pourquoi lui

Il faut avoir de la tendresse pour cette maison familiale qui, bien calée sur ses cuvées iconiques (Ultra-brut, Grand Siècle), développe avec un savoir-faire du premier rang des cuvées toujours enthousiasmantes. Les filles du grand Bernard de Nonancourt ont repris avec courage et opiniâtreté les rênes de Laurent-Perrier dans une tourmente de rumeurs démenties avec éclat. Et la génération qui suit commence à prendre ses responsabilités. Tout va bien.

 

Avec qui, avec quoi

On n’ouvre pas un vin divin pour des braillards, des fêtards. Tout ce qui est beau demande un minimum de concentration, voire de recueillement. Ce grand chardonnay léger et aérien comme un sourire ouvrira les appétits les plus rétifs. C’est un vin sans sucre ajouté. Ceci explique cela.

 

Combien et combien

220 euros.

Nombre de magnums non communiqué.

 

Ce qu’en dit le Nouveau Bettane+Desseauve

Grande précision aromatique, fruité tendre et délicat, bouche ciselée, sur la finesse, l’élégance et l’équilibre.
Finale sur des notes citronnées. 93

 

 Ce sujet a été publié dans EnMagnum n°36

Le percepteur et le vigneron (ça s’arrange)

 

 

J’ai reçu ça.
C’est très intéressant pour les vignerons, leurs familles.
C’est également une bonne nouvelle pour les investisseurs du vignoble.
À lire, donc :

« Le 29 novembre 2024, le Sénat a adopté un amendement crucial concernant la fiscalité des vignes, offrant une exonération de 75 % sur les transmissions de biens fonciers ruraux jusqu’à 20 millions d’euros, à condition de conserver ces biens pendant 15 ans. Cette décision, portée par le sénateur François Patriat et soutenue par la Confédération Nationale des producteurs de vins et eaux-de-vie à Appellations d’Origine Contrôlées (CNAOC), vise à faciliter la transmission intrafamiliale des exploitations viticoles, un enjeu vital face aux défis du renouvellement générationnel et de la spéculation immobilière.

Cet amendement marque un tournant significatif dans la stratégie fiscale : le plafond d’exonération a été relevé de 500 000 euros à 20 millions d’euros pour encourager la conservation des vignes. Les sénateurs soulignent que cette initiative pourrait prévenir la disparition de milliers d’exploitations familiales, essentielles à la richesse des terroirs français.

 La CNAOC reste cependant prudente, notant que les discussions cruciales au sein de la commission mixte paritaire sont à venir. Le président de la CNAOC, Jérôme Bauer, appelle à une mobilisation continue pour garantir la réussite de cette mesure bénéfique pour l’avenir de l’agriculture familiale et viticole en France.

Ce projet est très favorable à l’investissement dans le patrimoine viticole.
Il reste toutefois dans l’attente de sa validation par le un nouveau gouvernement qui reste à mettre en place. »

 

 

Source : Vinea Transaction

Comme son nom l’indique, Vinea Transaction est une entreprise qui met en relation les vendeurs et les acquéreurs de vignobles. Parcelles, domaines, châteaux, cette agence dispose de toutes sortes de biens viticoles. Créée par Michel Veyrier il y a plus de trente ans, elle dispose aujourd’hui d’un réseau de neuf agences qui couvre toutes les régions viticoles françaises.

vineatransaction.com

 

 

Mes magnums (213) Un prince du Médoc dans un grand millésime

 

Château Saint-Pierre, grand cru classé, saint-julien 2022

 

 

 

Pourquoi lui

Un beau médoc ne fait jamais tache sur une table bien mise. Et ce saint-julien 2022 en est un, bordeaux de tradition, marque de parcours sur la Départementale 2, histoire de famille joliment menée. Un grand cru classé 1855, pour commencer. Et l’histoire de Jean-Louis Triaud. Il a passé la main à son fils il y a peu, mais il est d’un genre qui ne lâche rien. On se souvient de son engagement passionné pour son appellation et pour les Girondins de Bordeaux, grand club à l’époque – assez troublé aujourd’hui. On pourrait en disserter pendant des pages, nous ne le ferons pas. Chacun son métier.

 

Avec qui, avec quoi

2022 est un grand millésime médocain. En magnum, c'est une promesse extrême. Comprendre qu’il n’y pas du tout d’urgence à tirer l’admirable bouchon. Le moment venu, disons dix ans, vous serez devant l’équivalent d’un premier ou tout à côté. La finesse d’un aussi beau saint-julien exige une gastronomie du même métal. N’hésitez pas.

 

Combien et combien

160 euros.

300 magnums.

 

Ce qu’en dit le Nouveau Bettane+Desseauve

Corps puissant et plein, avec des notes de cassis intense, une dimension minérale et cette allonge superbe qui lui donne une classe à part. Grande réussite. 95

 

 

 

 Ce sujet a été publié dans EnMagnum n°38, en vente chez votre marchand de journaux.

 

Mes magnums (213) Retour vers le futur d'une grande maison de Bourgogne (ici, un corton grand cru)

 

Corton Le Rognet, grand cru 2022, Champy

 

Pourquoi lui
Dans un louable souci de diversification, la réunion des domaines Advini a voulu compléter son offre bourguignonne en ajoutant aux chablis de Laroche une belle maison de Beaune. C’est tombé sur Champy, négociant historique à la dérive et en vente. Remettre une maison de vins à l’endroit fait partie des talents d’Advini. La vieille (1720) maison s’est secouée comme il le fallait et embouteille aujourd’hui une grosse trentaine d’appellations dont ce corton-rognet adorable et d’autres aussi prestigieuses. Bien joué, Advini.

 

Avec qui, avec quoi

Un grand vin de cette qualité, à ce prix et dans un grand millésime, avec une très belle note dans le Guide Bettane+Desseauve, impose une compagnie de grands amateurs, des gens raffinés, des palais exigeants. Mais pas demain soir. Ce vin se boit à son apogée. Qui viendra, mais lentement. Surtout en magnum.

 

Combien et combien

345 euros.

60 magnums.

 

Ce qu’en dit le Nouveau Bettane+Desseauve

Riche et complet, intense, droit et construit, un grand bourgogne fait pour la longue garde. Apogée après 2035.
95

Ce sujet a été publié dans EnMagnum n°38, en vente chez votre marchand de journaux.