Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



dimanche 14 avril 2013

Pendant que j'y pense #10



1 Retrouvé ces deux bouteilles. Un côtes-de-provence 2003, Rocher rouge du Château Calissanne et un minervois 2001, Circus de l’Ostal Cazes, la propriété languedocienne de Jean-Michel Cazes (Lynch-Bages à Pauillac). Je ne connais pas encore l'Ostal Cazes, mais cette parcelle de Calissanne, toute petite et plantée au pied d'une incroyable falaise de roche rouge qui claque au soleil de Provence vaut le détour.
Deux vins du sud, le soleil en bandoulière, le chaud et l’alcool, des vins d’une certaine âpreté dans leur prime jeunesse, ce qui m’avait incité à les oublier à fond de cave. Dix ans après (ten years after), ils ont donné tout le plaisir que le vin est censé délivrer sans rien perdre de leur caractéristiques régionales, ils ont gagné de l’amabilité, ils se sont civilisés. Tous les vins gagnent à vieillir, parfois même un an seulement. Les rosés, par exemple, sont faits pour être bus dans l’année, mais non, ils sont bien meilleurs l’été d’après. Essayez, vous verrez.

2 Grosse surprise à mon retour de la Semaine des primeurs que j’ai passée pour l’essentiel à Saint-Émilion avec une rapide incartade en Médoc. On s’est ému ici et là des propos que j’ai pu tenir sur les vins en primeurs que j’ai traités de « décoctions affreuses » en ajoutant qu’une poignée seulement de dégustateurs professionnels étaient capables de les goûter pour en déterminer leur rang dans l’échelle des millésimes récents et la qualité de leur avenir. Je ne fais pas partie de cette poignée de grands pros pour lesquels j’ai le plus grand respect, c’est leur métier, ce n’est pas le mien. J’ai quand même essayé d’entrevoir quelque chose dans ces baby-wines. Je confirme, je n’y comprends rien et je trouve ça imbuvable. Les arômes et les saveurs rauques d’un vin en primeur ne font pas partie de la gamme sensorielle qui m’émeut.
On peut boire des vins très jeunes et leur trouver des qualités, mais là, ce ne sont même pas des vins. Surtout ces bordeaux taillés pour durer dont chacun sait qu’il leur faut du temps pour justifier l’engouement qu’ils provoquent. Michel Bettane le rappelait ici, les échantillons proposés sont tellement évolutifs que, pour en avoir une idée à peu près éclairée, il faut les déguster plusieurs fois au cours de la Semaine des primeurs, ce que très, très peu de dégustateurs font, bien sûr. J’ai entendu que plusieurs milliers de professionnels du monde entier sont venus à Bordeaux à cette occasion. J’ai ri. C’est très bien pour l’économie bordelaise, mais qu’ont-ils appris vraiment sur le millésime 2012 ?



3 À propos de vins jeunes, j’ai bu un lagrein (cépage local), la cuvée Joseph de la maison Hofstätter dans le Haut-Adige (nord Italie). Il aurait été grandiose dans six, sept ans, il était déjà très aimable. C’était dans le restaurant Divinamente italiano, en face du Saturne, le restaurant « nature » préféré des gens qui mangent proprement, dont on lira avec profit ce que Vincent Pousson en pense sans rater, surtout, le fil de commentaires qui transforme le dit Saturne en vache sacrée. La pensée unique fait des ravages. C'est .

6 commentaires:

  1. 1- mouaif, pas tous. J'ai des noms.
    2- évidemment que les primeurs sont affaire de pro. et n'ont rien à voir avec une promenade de santé. Qui dirait le contraire ? Suis moi sur une journée de marathon primeurs et tu continueras à penser que c'est tout sauf du plaisir. Ils sont fous ces gens qui te critiquent.
    3-c'est pas beau les bobos. Quelqu'un pense différemment de la bienséance en vogue, il est catalogué de "passer à côté". Comme moi si je ne me m'extasie pas à l'aveugle sur un 1er cru classé. En revanche, le fait qu'un jeune cru bourgeois le coiffe de 16 longueurs, ça n'émeut personne. Bah tant pis. Je garde mon opinion et je sais lequel des deux je boirai.

    Vincent, passe donc à Cordeillan-Bages, tu n'y vivras pas une "expérience", tu t'y régaleras avec de la vraie cuisine audacieuse, consistante et des vins tout aussi surprenants si tu laisses Nicolas (pas notre hôte sur ce blog, le sommelier) les choisir pour toi.
    Courage les amis, la route est longue et semée d'embûches.

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  2. Vincent, moi? Si c'est moi, Cordeillan, c'est une vieille histoire qui a commencé au milieu des années 90 avec un déjeuner en tête-à-tête avec Jean-Michel Cazes, un gigot d'agneau de pauillac et du 82 de la voisine d'en face (celle de Pichon-Baron à l'époque). J'ai tenté Marx, trop compliqué pour moi, ou alors, c'est son nom. Il parait que c'est redevenu normal.

    Pour ce qui est des vins du Sud, Nicolas, tu as du boulot…

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    1. Et pas que dans les vins du Sud…

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    2. Oui Vincent, c'est pour touâââ !
      J'aimais Cordeillan du temps de Thierry Marx.
      J'aime toujours Cordeillan avec Jean-Luc Rocha.
      Les deux sont différents.
      Mais je n'ai pas rencontré quelqu'un qui m'en a dit du mal.
      Essaie, l'équipe est super, tu y passes un très bon moment de décontraction et de plaisir des papilles.

      Le conseil est valable pour tout le monde d'ailleurs.

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  3. Pour ce qui est de Saturne, et des commentaires sur ce restaurant, j'en ai fait un billet à part entière, parce que j'ai trouvé que ça valait le détour, au moins autant que Saturne…
    http://ideesliquidesetsolides.blogspot.com.es/2013/04/retour-sur-saturne-et-ses-anonymes.html

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