Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



mercredi 13 février 2019

Paul Dubrule en cavale

Ce qui a commencé comme une maison de vacances est devenu
au fil du temps un vignoble animé par une ambition.
Paul Dubrule, le célèbre co-fondateur et dirigeant du groupe Accor
y tient beaucoup


Le chai de La cavale avec son logo qui fait penser à quelque chose

« Mon intention était de faire la plus jolie cave du Lubéron dans laquelle il se passerait beaucoup de choses. » La première partie de la proposition a été réalisée par l’architecte Jean-Michel Wilmotte de 2010 à 2017. Puis, la nouvelle vie de La Cavale peut commencer avec l’arrivée d’une équipe dirigée par Corinne Conroy (ex-Brane-Cantenac à Margaux). Le maître-mot est œnotourisme et l’ambition, majeure. Pourtant, son logo au cheval cabré, comme Ferrari, le déçoit. « Je m’attendais à être traîné en justice par Ferrari, mais ils ne m’ont jamais attaqué. On ne peut faire confiance à personne. Je voulais du buzz. Et rien. Pfff. »

Foudres et barriques

Paul Dubrule a compris. Il a engagé un consultant, Alain Graillot, le roi des crozes-hermitage. Et aussi Lilian Bérillon, la star des pépiniéristes. Et Claude et Lydia Bourguignon, vedettes des sols. Ils sont venus rejoindre Jean-Paul Aubert, le directeur technique et La Cavale nouvelle commence. Paul Dubrule, lucide : « Je suis lent parce que je ne suis pas pressé. Comme le vin. » et « Ici, il y a 40 ans que je perds de l’argent. » Aujourd’hui, l’équipe nouvelle est sur le pont, écope en main. Il y a de sérieuses fuites de sous à colmater.

Paul Dubrule, debout

Regardez bien cet homme. Il fait penser à Sting, le chanteur anglais. En plus sympathique, plus drôle, plus humain. Encore marqué (la canne) par un accident de vélo survenu non loin de là l’été dernier dans la combe de Lourmarin, Paul Dubrule conserve l’élégance d’un Mick Jagger. Le cheveu rock’n roll, l’œil brillant, l’humour ravageur, il porte beau ses 84 ans. Intensément provocateur, il vient vous chercher là où vous vous y attendez le moins, histoire de voir ce que vous avez dans le ventre. Mais l’homme est courtois et, d’un trait d’humour, il emporte l’adhésion, il est très sympathique.
« Au début, je ne buvais pas mes vins. Et j’ai fini par comprendre que je devais absolument les servir à mes amis. Avec Alain Graillot, nous avons passé un seuil de qualité. »
Espiègle et désabusé, il fait rire l’assistance en évoquant la météo, les prix, les exigences des gens, celles des commerciaux. Et puisque tout est en place pour une nouvelle Cavale de première qualité, la conversion bio est entamée depuis 18 mois. Il se prend au jeu, finalement, puisque tout est un jeu.

Paul Dubrule, assis


Trois chiffres pour comprendre :
1986 première vendange
220 000 en bouteilles, la production annuelle
40 en hectares, la superficie du domaine de La Cavale

Les photos : Fabrice Leseigneur

Cette chronique a été publiée dans EnMagnum #13 sous une forme différente.
Le numéro 14 est en vente chez votre marchand de journaux.
Voilà la couverture de ce fameux numéro. Strass et diamants, c'est très EnMagnum ? Pour une fois, oui.

 



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