Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



samedi 25 mai 2013

Pendant que j'y pense #14




1 Déjeuner dans l’impeccable Laurent, le roi des restaurants parisiens, à l’invitation de Jean-Antoine Nony, patron du grand cru classé familial, Château Grand-Mayne à Saint-Émilion. Je n’avais jamais bu ce nectar spécialement réjouissant dans les millésimes 2001 et, surtout, 1998. L’immense millésime de la Rive droite. Les autres, 2008 et 2005, attendront leur tour. Nony est un grand garçon qui s’évertue à donner le change, à paraître le garçon sérieux qu’il croit que les journalistes attendent forcément. Et puis, quand le temps a passé, que mes confrères ont rejoint leurs rédactions, qu’il est temps de sortir les marlboros, tout s’arrange. Où l’on comprend que la survie d’un grand cru classé de Saint-Émilion n’est pas l’évidence dorée sur tranche sottement supposée ici ou là et que la poursuite de l’excellence est un labeur qui fait naître quelques rides au front des plus insouciants. Mais Jean-Antoine Nony semble être dans le bon wagon.



2 Retour au Balzar, rue des Écoles. Un plaisir nostalgique, les années en flash-back, c’était bien, de belles soirées de déconne intense dont on sortait ravi. Rien n’a bougé malgré l’intégration dans le groupe Flo. Une tentative idiote de carte de fidélité genre Flying Blue, chaque euro dépensé donne droit à des avantages, si ta carte est convenablement dotée, t’as droit à une coupe d’un champagne dont on ne sait rien, sinon, fume. Carte des vins à la Flo au milieu de laquelle se dissimule un mercurey du Domaine de la Framboisière à la maison Faiveley. On n’est jamais déçu avec les vins de la côte chalonnaise qui, peu à peu, réinventent les bourgognes dans la restauration parisienne. Moins chers à l’achat, ils arrivent sur la carte à des altitudes, certes, mais encore possibles.
La restauration, cet ennemi du vin et des amateurs de vin, à de très rares exceptions près.



3 Aimé Guibert, l’homme du Mas Daumas-Gassac, claironne que son vin doit être attendu vingt ans. Bon, celui-là affiche onze ans au compteur et c’est déjà pas mal. Ce 2001, je ne lui donne pas vingt ans d’espérance de vie. Déjà, il a une fin de bouche un peu poussiéreuse. Je me souviens, je l’avais acheté à Sète, dans la rue au-dessus du port vers 2003 ou 4. Une autre vie.




4 Un champagne. Un 98 en magnum. Un Piper-Heidsieck, cuvée Rare. Le grand vin qui a tout pour lui, dont le contenant. Malgré l’effarante étiquette en dentelle de tôle dorée. Un très beau moment d’effervescence avec trois vignerons-onnes venus se détendre à la maison après les fatigues, les énervements et les lassitudes d’un salon de vins mal foutu. Il a précédé quelques bouteilles de santenay des fils Muzard qui, eux-mêmes, tenaient la main à de beaux éclats de rire.

Le robuste grenache tient tête au mistral
5 24 heures chrono dans le Lubéron sous un ciel bleu dur, un mistral de corne-cul qui torture les grenaches solides et casse les tiges de la syrah trop tendre. Rencontre avec des gens exceptionnels, ceux de l’union Marrenon. Le milieu coopératif est un roc dans la tempête. Deux vins parmi plein : un blanc Doria, tout près de la perfection et un rouge Orca très bon malgré son très jeune âge. Ces vignerons tendus dans leur quête de qualité, à la recherche des quelques centimes d’euro par bouteille qui leur permettront de vivre un peu mieux. Qu’on se rassure, il se trouvera bien un journaliste sentencieux pour se permettre de les rappeler à plus de modestie dans la facturation de leurs efforts.

5 commentaires:

  1. Nicolas,

    Croisé quelques références du Languedoc mercredi dernier :
    Canet-Valette Maghani 2001 et Daumas-Gassac 1994 n'étaient pas mal du tout (tannins, dans les 2 cas, de mourvèdre ou de cabernet-sauvignon).

    Tour de table moins probant pour :
    Hortus Grande Cuvée 95
    Prieuré de St-Jean de Bébian 95
    Estanilles syrah 95
    Jullien Despierre/Cailloutis 97
    Esprit de Fontcaude 2001

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  2. Celà fait plaisir d'entendre parler de l'Orca. Bu en 03,06,07,08,09,10! Un joli vin régulier! Bu le 2003 l'an dernier, il en avait encore sous la pédale et conservait pas mal de fraicheur dans ce millésime solaire.

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    mauss.th

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    1. Comme quoi, la dynastie Mauss est curieuse de tout. Bravo
      ;-)

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  3. Grand-Mayne 1998 ouvert hier soir ...
    Fait avec application, pas mal mais pas inoubliable (je ne suis pas très Bordeaux, parfois).

    On reverra cela dans quelques années (la race, la finesse) car le vin vieillit sans trop de heurts.

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