S’il
m’arrive d’être enthousiaste à propos de tel ou tel vin, très peu me conduisent
à ouvrir la boîte à superlatifs. Qu’on ne confondra pas aveec ces mauvais communiqués de presse qui
brandissent l’exagération faute d’avoir des idées ou même des choses à dire pour de
vrai.
Moi, ce sont les pinots noirs de la maison Valentin Zusslin en Alsace que je tiens
pour les meilleurs de l’appellation (et pas seulement). Et là, j’ouvre la boîte.
J’ai très vite
compris que Marie Zusslin et Jean-Paul (son frère) étaient des sorciers et
déjà, des gens faciles, de ceux qui portent leur talent avec la grâce de
l’évidence. Du trio terroir – cépage – climat (la zone
la plus sèche de France), ils produisent le mieux. La première cuvée
rencontrée était Ophrys, des vignes de pied de coteau dont les jus sont passés
sur les presses des grands pinots qui font leurs autres cuvées de la colline du
Bollenberg, Neuberg et Luft. Ceci relevé d’une pointe de pinot gris (ou blanc,
je ne sais plus). J’ai compris à quel point Jean-Paul
Zusslin est, à mes yeux, le créatif le plus doué de sa génération. Et cette
cuvée sublime est juste l’entrée de gamme du domaine. Alors, vite, on va voir les
autres.
Celle de la photo est le parcellaire Neuberg dans le millésime 2016, un vin limpide, profond. Une fois
de plus, je suis tombé de ma chaise devant une telle exécution dans un univers
pourtant très disputé, le pinot noir de grand terroir. Chez Zusslin, une simple
bouteille de 75 cl est désespérante, il faut le magnum, il le faut. Ce vin vaut
mieux que la plupart des bourgognes, même de belle origine et notoriété. Mieux
que la plupart des pinots noirs de la Loire et, pourtant, il y en a de très grands. Évidemment, les pinots noirs
exotiques de l’Oregon ou de New-Z s’alignent dans le sillage. Voilà.
Depuis,
j’empile les bouteilles vidées avec mes amis et avec une belle constance. Et
infiniment de plaisirs renouvelés sans jamais la moindre déception. Très peu de
vins me laissent cette sensation. Et l’enthousiasme, c’est mieux quand il est
mérité. C’est aussi de la gourmandise, je le confesse.
👏👏👏
Pour en savoir plus sur Jean-Paul et Marie Zusslin, clic
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