mardi 24 novembre 2009

Il est bien, le maire de Barsac

Barsac, les amateurs connaissent. C'est un petit bourg voisin de Sauternes qui produit de grands liquoreux. Une toute petite appellation dont le vin-star est Château Climens, une merveille veillée comme le lait sur le feu par sa propriétaire, Bérénice Lurton, une jeune fille qui fait très bien. Ces jours-ci, les liquoreux font l'objet d'un certain nombre de critiques, toutes plus idiotes les unes que les autres. On a ainsi entendu ce pauvre Jean-François Piège (ex-étoilé Michelin) déclarer sur LCI (une chaîne du cable, personne ne l'aura vu) que "le sauternes ne va avec rien". Nous avons démontré le contraire dans le supplément Vins du Journal du Dimanche paru le 22 novembre. Voilà maintenant que les attaques viennent de la mairie même de Barsac, ce qui est pour le moins inattendu. Au lieu de s'occuper de ses rond-points comme tout maire qui se respecte, celui-là a décrèté constructible une belle parcelle de vignes pour y aménager (tenez-vous bien) une aire d'accueil pour les gens du voyage et une résidence troisième âge. Soit dit en passant, les seniors vont adorer le voisinage... Passons. C'est le drame de la décentralisation, il ne se passe pas de semaine sans qu'un élu local ne se signale à l'attention du plus grand nombre. Permis de construire à discrétion sans le moindre respect de la plus élémentaire justice, avalanche de rond-points inutiles, feux de signalisation anarchiques, préemptions de terrains sans vision budgétaire ou urbaniste, juste pour emmerder un opposant local, etc, etc. Le pouvoir rend fou, c'est clair. Celui de Barsac ne se rend pas compte qu'il va déclencher un tollé de protestations qui va lui coûter son fauteuil aux prochaines élections. Encore une belle carrière politique qui part en quenouille. C'est ballot.

(Retrouvez ce billet dans le supplément Vins du Monde Magazine, à paraître le 4 décembre avec Le Monde.)

P.S. : j'ai été particulièrement discret depuis juillet pour cause de grave mésentente avec mon blog. Un bug m'en interdisait l'accès depuis la mise en ligne du billet qui épinglait l'affiche sponsorisée par Renault. Bon, c'est fini, ça remarche, me revoilà.