Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



mardi 28 mai 2013

Le directeur de La Conseillante
vous donne un conseil


La-conseillante 2012, un pomerol de haute volée, est sorti à 48 euros HT, prix négoce. Le prix public fixé par le négoce s’établit à 65 euros HT. Chateauonline, site de vente de vins sur internet, propose ce cru à 52 euros HT, un prix anormalement bas.
Un tel dumping a incité Jean-Michel Laporte, directeur du Château La Conseillante, à réagir. Il l’a fait sur Facebook au moyen de ce message que je reproduis tel, guillemets compris :
« Avertissement à nos consommateurs français : le site ChateauOnline.com, racheté par le "caviste" internet 1855, propose du Conseillante 2012 à un prix ridiculement bas. Il y a de fortes chances que les vins ne soient jamais disponibles, comme malheureusement cela a souvent été le cas avec le site tant décrié... » 

Le lecteur caustique s'amusera du "remboursement de la différence", en bas à droite


Ce faisant, il assure une mise en garde que bien des châteaux devraient imiter.
Il faut rappeler que Chateauonline appartient à la nébuleuse 1855 (le site,
pas le classement) et permet à ses propriétaires de prolonger un système réprouvé sous une autre enseigne.

Pour en savoir plus, j’ai appelé Jean-Michel Laporte. Extraits.
Vous vendez à tout le monde ou pas ? 
« Nous ne vendons en direct qu’à quelques sites dont nous sommes sûrs. Millesima, ChâteauPrimeurs, Wineandco. Mais pas à 1855, Châteauonline, Cave Privée et Caves de la Transat »  
Quelles consignes donnez-vous aux négociants qui distribuent les vins du Château la Conseillante ?
« Je n’ai jamais fait aux négociants qui ont des allocations chez nous une demande formelle de ne pas vendre à ces gens, mais j’aurai du. »
C’est un problème pour les châteaux ? 
« En effet. Les consommateurs ont tendance à accuser les châteaux d’être responsables. Ce qui n’est pas le cas, bien entendu. Et c’est d’autant plus problématique que notre pouvoir de rétorsion est limité. »

Voilà. Tout le monde est prévenu.

Pour suivre la conversation sur LPV, c’est ici.

dimanche 26 mai 2013

Vins. Le secret de la livraison « gratuite » expliqué aux plus jeunes.



En ce dimanche de printemps, ayons une pensée pour tous ceux qui ont payé la livraison de vins jamais livrés.
Ceci expliquant sans doute pourquoi il est si facile de proposer des livraisons gratuites.
Et souhaitons un bon dimanche à tous ceux qui attendent une livraison de ce site et qui sont prêts à payer pour ça.
Et enfin, avant de reprendre une activité normale, rions ensemble sur le choix judicieux du rédacteur de cette annonce :
                                                  « Ventes privées de vins ». 
On ne saurait être plus honnête.


L'image est une capture d'écran d'un mail reçu cette semaine. Pendant les procès, les affaires continuent. 

D'autres lectures édifiantes sur ce site ici, ici et


samedi 25 mai 2013

Pendant que j'y pense #14




1 Déjeuner dans l’impeccable Laurent, le roi des restaurants parisiens, à l’invitation de Jean-Antoine Nony, patron du grand cru classé familial, Château Grand-Mayne à Saint-Émilion. Je n’avais jamais bu ce nectar spécialement réjouissant dans les millésimes 2001 et, surtout, 1998. L’immense millésime de la Rive droite. Les autres, 2008 et 2005, attendront leur tour. Nony est un grand garçon qui s’évertue à donner le change, à paraître le garçon sérieux qu’il croit que les journalistes attendent forcément. Et puis, quand le temps a passé, que mes confrères ont rejoint leurs rédactions, qu’il est temps de sortir les marlboros, tout s’arrange. Où l’on comprend que la survie d’un grand cru classé de Saint-Émilion n’est pas l’évidence dorée sur tranche sottement supposée ici ou là et que la poursuite de l’excellence est un labeur qui fait naître quelques rides au front des plus insouciants. Mais Jean-Antoine Nony semble être dans le bon wagon.



2 Retour au Balzar, rue des Écoles. Un plaisir nostalgique, les années en flash-back, c’était bien, de belles soirées de déconne intense dont on sortait ravi. Rien n’a bougé malgré l’intégration dans le groupe Flo. Une tentative idiote de carte de fidélité genre Flying Blue, chaque euro dépensé donne droit à des avantages, si ta carte est convenablement dotée, t’as droit à une coupe d’un champagne dont on ne sait rien, sinon, fume. Carte des vins à la Flo au milieu de laquelle se dissimule un mercurey du Domaine de la Framboisière à la maison Faiveley. On n’est jamais déçu avec les vins de la côte chalonnaise qui, peu à peu, réinventent les bourgognes dans la restauration parisienne. Moins chers à l’achat, ils arrivent sur la carte à des altitudes, certes, mais encore possibles.
La restauration, cet ennemi du vin et des amateurs de vin, à de très rares exceptions près.



3 Aimé Guibert, l’homme du Mas Daumas-Gassac, claironne que son vin doit être attendu vingt ans. Bon, celui-là affiche onze ans au compteur et c’est déjà pas mal. Ce 2001, je ne lui donne pas vingt ans d’espérance de vie. Déjà, il a une fin de bouche un peu poussiéreuse. Je me souviens, je l’avais acheté à Sète, dans la rue au-dessus du port vers 2003 ou 4. Une autre vie.




4 Un champagne. Un 98 en magnum. Un Piper-Heidsieck, cuvée Rare. Le grand vin qui a tout pour lui, dont le contenant. Malgré l’effarante étiquette en dentelle de tôle dorée. Un très beau moment d’effervescence avec trois vignerons-onnes venus se détendre à la maison après les fatigues, les énervements et les lassitudes d’un salon de vins mal foutu. Il a précédé quelques bouteilles de santenay des fils Muzard qui, eux-mêmes, tenaient la main à de beaux éclats de rire.

Le robuste grenache tient tête au mistral
5 24 heures chrono dans le Lubéron sous un ciel bleu dur, un mistral de corne-cul qui torture les grenaches solides et casse les tiges de la syrah trop tendre. Rencontre avec des gens exceptionnels, ceux de l’union Marrenon. Le milieu coopératif est un roc dans la tempête. Deux vins parmi plein : un blanc Doria, tout près de la perfection et un rouge Orca très bon malgré son très jeune âge. Ces vignerons tendus dans leur quête de qualité, à la recherche des quelques centimes d’euro par bouteille qui leur permettront de vivre un peu mieux. Qu’on se rassure, il se trouvera bien un journaliste sentencieux pour se permettre de les rappeler à plus de modestie dans la facturation de leurs efforts.

lundi 20 mai 2013

Le chai de Péby-Faugères ne plaît pas
à Madame le maire

C’est comme ça, les maires sont investis de responsabilités qui les dépassent d’autant plus qu’ils ne sont pas rémunérés pour cette charge. Les délégations dont ils sont les récipiendaires sont sans rapport avec leurs formations ou leurs compétences. Nous en avons un exemple pénible sous les yeux, ces jours-ci.

Le projet (à gauche de l'image) vu du chai de Château Faugères.
Cliquez sur l'image pour la voir en grand



De quoi s’agit-il ? 
D’un chai.
Un chai d’architecte, une œuvre contemporaine signée Mario Botta pour Péby-Faugères, le cru + + de Silvio Denz, Château Faugères, récemment promu grand cru classé de Saint-Émilion. L’architecte a imaginé un bâtiment du commencement du monde, ce qu’il appelle « une forme primitive en pierre, sans façade ». C’est un chai de très petite taille, il abritera quelques milliers de bouteilles et quatre cuves seulement. Avec une autre allure qu’un énième parallélépipède rectangle.

Bon, et alors ? 
Madame le maire de Saint-Étienne-de-Lisses n’aime pas et elle tape du pied. En appelle à l’UNESCO, qui se déclare incompétent. L’architecte des Monuments historiques a donné son accord au projet. La communauté de communes de Saint-Émilion est prête à discuter. Bon, mais cette dame n’aime pas et elle a même un avis sur l’intérêt de ce nouveau chai : « Il n’a pas besoin de ça » a-t-elle déclaré, un argument-massue bien dans l’esprit anti-riches qui prévaut en France, ces temps-ci. On rêve debout, là.

Que va-t-il se passer ? 
Silvio Denz n’est ni un fanfaron, ni un trublion. Il attend. Un changement d’avis, une nouvelle élection en 2014, un recours possible, un nouveau dessin de Botta ? Ce Suisse a décidé d’investir en France plusieurs millions d’euros (ces temps-ci, c’est plutôt le contraire qui se passe). Les entreprises locales y sont intéressées au premier chef. Tant pis. Madame le maire n’aime pas, les entreprises attendront avec Silvio Denz. Sous réserve que celui-ci ne décide pas, lassitude oblige, d’aller construire ce chai dans son vignoble italien pour la plus grande joie des entreprises toscanes.



C’est beau ? 
Je vous laisse juger sur ces perspectives d’architecte que Mario Botta m’a confiées. Je trouve ça épatant et parfait dans le paysage de Faugères.



Le contexte 
Saint-Émilion devient peu à peu un grand parc d’architecture contemporaine. Et pourquoi pas ? Au moins, cela égaie le sinistre plateau, donne des couleurs à la côte et un nouvel angle à l’activité œnotouristique. Christian de Portzamparc pour Cheval Blanc, Jean Nouvel pour La Dominique, Mario Botta déjà pour Faugères, Alberto Pinto pour Pavie, Patrick Jouin pour Montlabert, le chai historique d’Angelus conçu par un ancien architecte des Bâtiments de France, le nouveau chai de Lassègue dans la continuité historique de la chartreuse existante, des projets dans tous les coins (Philippe Starck, lui, a choisi de faire le sien dans les Graves pour le Château Carmes-Haut-Brion). Puisqu’il fallait remettre la plupart des chais au goût du jour pour rencontrer les exigences de vinification des œnologues, beaucoup ont fait le choix de l’innovation, c’est une excellente chose. Qu’on aime ou qu’on n’aime pas n’est pas le propos et, à une exception près dans la côte Rotebœuf, il n’y a pas d’erreur.

samedi 18 mai 2013

Pendant que j'y pense #13

1 Nos grands moralistes, qui rêvent tout haut d’une population française abstinente, nous bassinent avec leurs mensonges statistiques sur les méfaits de l’alcool et la santé de nos concitoyens mise en grand danger par le vin, ce poison. Pendant ce temps, ailleurs, partout, sauf dans quelques états islamiques dont la législation est à peine plus contraignante que la nôtre, on rigole bien avec le vin. En témoigne ce petit film de pub très drôle pour une marque de vin. Il fait partie d’une trilogie que je vous recommande de chercher sur le Net.
Moi, ce film est arrivé dans ma boîte mail via l'épatante newsletter Time To Sign Off que je recommande chaudement à tous mes amis, dont vous êtes puisque vous êtes en train de lire ce blog. La vidéo, ici 




2 J’ai, à mon tour, pris le chemin du nouveau restaurant Les Climats à Paris.
Il se tient dans un lieu magnifique, l’ancienne Maison des dames de la Poste.
Il y a quelques années, un restaurant déjà y avait élu domicile, l’épatant Télégraphe.
Là, repris par deux associés, relooké par une décoratrice à la mode dont le prénom est Bambi, il est tout entier dédié à la Bourgogne, à ses climats. La carte des vins, extraordinaire, ne propose que des bourgognes de 30 à 5 000 euros.
L’assiette, hélas, a été aussi revue par la mode. Pas le plus petit œuf en meurette, pas de pressé de jambon, pas de Bourgogne généreuse, goûteuse et roborative, mais des choses décoratives aux saveurs passe-partout, du chichiteux, de l’époisses en espuma… La Bourgogne est-elle chichiteuse ?
Ça marchera très bien, il y a un public pour ça, mais c’est pas moi et je me demande bien comment Berthomeau, le blogueur si prompt à défendre l’authenticité, à pourfendre le fake, a pu se trouver heureux dans son assiette, mais bon on a toujours une copine à défendre. Voir son commentaire ici.
Bu un beaune premier-cru Clos du Roy 09 de Nicolas Rossignol, très avenant, facile, délicieux. Bu aussi un mercurey premier-cru Les Ruelles 10 du château de Chamirey, beaucoup plus élaboré, encore un poil austère, infiniment prometteur. Magnifique aussi la cave de jour dans l’enceinte même du restaurant. Je veux la même chez moi.





3 Quelques vins, bus ici ou là, tous du Rhône. Pour se souvenir que le bonheur existe, qu’il est abordable, qu’il demande un peu de patience et qu’elle est largement récompensée. Cornas 97 de Clape, trévallon 00, gourt-de-mautens 02 et beaucastel 95 m’ont tour à tour pris par la main pour m’emmener promener sur les rives de la plus parfaite félicité, aux portes des paradis. Le vin est un plaisir immense.
Il va de soi que tous ces vins ont été ouverts et carafés entre deux et quatre heures (le cornas) avant de passer à table. 



4 Pour finir sur une note légère, voici une photo prise dans un cimetière chinois et récupérée sur Weibo, le Twitter chinois par ma chère Xiaoning au début de la semaine. Ensemble, rions.


vendredi 17 mai 2013

Fricote #11, c'est la récré


Le nouveau Fricote vient de sortir et moi, c'est ma récré, mon bonbon préféré. Un magazine food très bien fait. Drôle, bilingue, beau comme un soleil, des photos géniales. Pour fêter le yoyo météo, un numéro ice-cream. Quand je le lis, j'oublie toutes les grosses voix de la gastronomie qui nous prédisent des avenirs sombres et décrivent une réalité dégoûtante.
La bande de jeunes qui fait Fricote nous promet des matins roses et des soirs doux, c'est beaucoup plus lisible. Et, en forme de leçon aux Cassandres de la presse qui vous expliquent avec autant d'aplomb que de cynisme que la presse est foutue, ceux de Fricote en sont déjà au numéro 11. Bravo les filles et les garçons. Vive la presse qui va bien.
D'ailleurs et à propos, ya très peu de pub dans Fricote, très, très peu. On se demande à quoi pensent les annonceurs. Toujours un vieux wagon de retard dans les agences de pub, non ?

dimanche 12 mai 2013

Une amende sur le vin

Le poison de la jeunesse

Un dimanche matin, on est bien content à la terrasse, deux cafés, un croissant et le JDD. Et boum, l’info qui te fait jeter le journal par terre, comme si c’était sa faute au journal.
Voilà que resurgit une vieille chimère des gouvernants de gauche comme de droite. Une taxe sur le vin. Une mission d’évaluation et de contrôle de la Sécurité sociale (bien connue pour l’efficacité de ses actions), emmenée par Jean Daudigny, sénateur de l’Aisne, s’occupe de tout. Déjà, ils ont trouvé un nom super-chouette : la taxe comportementale. Ça veut dire que si tu te tiens pas bien, par exemple tu bois du vin, ça te coûte une taxe. Une amende, en vrai.
Et ils se grattent la tête pour savoir comment taxer. Proportionnel au prix de la bouteille ? Taxe fixe ? 20 % ou 30 centimes ou 60 centimes ? Bref, tempête dans les crânes. Ah, mais voilà que s’en mêlent ces grands malades qui veulent nous imposer l’abstinence totale et qu’on nomme bêtement « hygiénistes » quand ils ne sont que des prohibitionnistes. Ils exigent une taxe très élevée pour que ce soit bien dissuasif (en fait discriminant, mais ils ne veulent pas le dire comme ça, c’est un peu désordre).
L’article du JDD conclut que tout ceci a peu de chance d’aboutir vu que les lobbies du vin sont puissants. Là, forcément, on se marre quand on voit les moyens et les performances des dits lobbies. Nos amis de Vin & Société (puissant lobby) s’insurgent assez durement dans l’article (sympa de leur avoir donné la parole). Ce côté « cent fois sur le métier est épuisant », on les comprend. Du coup, on se marre plus, on sait que ça nous pend au nez, que personne ne descendra dans la rue, que tout le monde gauche-droite s’en fout.
Promis-juré, il ne s’agit que de santé publique, l’alcoolisme fait des ravages et, comme chacun sait, le vin est le plus grand poison de la jeunesse qui se puisse trouver. La santé publique, vous dis-je, pas l’extraordinaire besoin de pognon d’un régime aux abois. Pas du tout. Enfin, deux petits milliards, c’est bon à prendre, hein.
La santé publique, oui, c’est à cause des jeunes, faut les protéger, ils boivent tellement trop de vin. On les voit bien le samedi soir quand ils roulent par terre avec leur bouteille de rouge. C’est simple, chaque fois qu’on parle d’alcoolisme dans les journaux-télés-magazines, on montre un verre de vin, c’est bien la preuve. D’ailleurs, je ne fais pas autre chose.

vendredi 10 mai 2013

Robert Parker à la retraite ? Mais non



L’estimé Bob a lancé une sorte de grande enquête sous forme de provocations tweetées (il adore tweeter) et publiées sur le forum du Wine Advocate. Histoire de rappeler à chacun qu’il est là et bien là. Je publie en anglais, parce que bon, mes lecteurs sont des gens de qualité. Toutefois, j’ai traduit deux mots, l’un plus argotique ; l’autre, technique. Certaines des dix avancées ci-dessous relèvent du marché en général, d’autres sont plus des avis personnels, tout ceci est très américain. Allons-y.

« What does everyone think about today's wine market? A few of my thoughts follow: 

1. For wines in excess of $25, it remains sluggish. (sluggish : mou)

2. The proliferation of very good wine values from many places, but primarily, South America, Spain, southern France, southern Italy, eastern Europe (look-out for Bulgaria), southern Australia, South Africa has been gaining more and more traction. 

3. The power involving the sale and distribution of wine remains in the wine trade, especially the wholesalers who continue to have excessive influence over our legislators. (wholesalers : grossistes) 

4. Wines ratings and scores still matter as much as ever, but only from a few select sources as the ocean of numbers, etc. has caused a tone deafness from consumers as well as ratings' fatigue. 

5. Bordeaux futures, and so-called pre-arrival sales/prices are largely moribund until the next great vintage and even that seems like a "non-event" given the world economy in 2013. 

6. The cellaring of wine for long-term enjoyment, aging, appreciation and speculation is an endangered species as taste is changing favoring efficiency, fruity, front-end loaded wines with immediate appeal as well as accessible, easy-going styles. 

7. The jihadist movements of non-sulphured wines, green, under-ripe wines, low alcohol, insipid stuff promoted by the anti-pleasure police and neo-anti-alcohol proponents has run its course as another extreme and useless movement few care about. 

8. The continued centralization of wine power in the hands of a few is more dangerous now than ever.

9. Wine, fine and fragile wine, is still abused in shipping, storage and the distribution centers as the large multi-state enterprises rarely can justify the extra cost of refrigerated warehouses and delivery trucks. 

10. The younger generations are moving toward craft beers, boutique alcohols, and concluding wine is not worth the learning curve and cost that is required to appreciate it. 

OK.....there are some controversial observations that I would love to hear feedback about....thanks in advance... » 

Vous avez toujours le droit de commenter, évidemment. 


samedi 4 mai 2013

Pendant que j'y pense #12

Le château des Crayères, à Reims
1 C’était un soir d’un printemps timide dans le beau domaine des Crayères, l’un des plus ravissants beaux hôtels… Non, reprenons. C’est le plus bel hôtel de France, au sommet d’un parc de sept hectares qui domine Reims et ce n’est pas le seul sommet qui le concerne. Au diable, les précautions oratoires, le détachement imbécile, la distance de façade.
Cette maison, magistralement redressée par les Gardinier après un déplorable passage à vide provoqué par un cuisinier peu soucieux du bien-être de sa clientèle (qui s’était enfuie), organise sans cesse de nouvelles raisons d’y courir. Cette fois, deux chefs (le nouveau, Philippe Mille et un invité alsacien, le triple-étoilé Jean-Georges Klein) coopèrent à l’excellence d’un menu à quatre mains. Une idée qui se renouvelle chaque mois pendant toute la saison. Je ne vais pas vous détailler l’assiette, je ne suis pas une foodista et les accords mets-vins m’ennuient profond. J’ai infiniment de respect pour ceux qui veillent sur cet indispensable équilibre et, aux Crayères, c’est l’excellent Philippe Jamesse, donc je n’avais aucune raison de m’inquiéter du sujet, nous avons très bien dîné.
Non, l’intérêt de l’affaire est ailleurs. J’étais à la table d’un type épatant, Pascal Agrapart, producteur de très belles cuvées de Champagne à son nom. J’ai assez rarement rencontré un vigneron aussi clair dans l’exposé de son propos et dont les champagnes offrent un tel back-up aux propos, justement. Surtout en matière de dosages légers, où il excelle et qui ajoutent encore au caractère aérien de ses vins. Ce dîner a confirmé ce que je sais depuis longtemps sur l’excellence des Crayères et que je vous invite à partager à la première occasion.
Plus sur Philippe Jamesse, ici.


2 Juste parce que le printemps est là avec ses sourires, je vous recommande la lecture (en anglais) du très drôle Mike Steinberger sur son blog, The Wine Diarist, qui nous a écrit un petit dialogue à mourir de rire à partir d’un tweet imaginaire et assez déconnant attribué à Robert Parker : « The jihadist movements of non-sulphured wines, green, under-ripe wines, low alcohol, insipid stuff promoted by the anti-pleasure police ». Je ne vais pas faire un développement, il fait beau, c’est pas un jour à bagarrer sur internet, mais voilà, on peut rire de tout.
Le blog de Steinberger, ici
Un autre tweet de Parker qui avait bien flingué la campagne primeurs de Bordeaux de l’an dernier, .



Finalement, il semble que ce tweet de Parker n'est pas imaginaire comme je l'écrivais ce matin. Il a bien existé comme le montre la capture d'écran ci-dessus. Il fait partie d'une longue série de tweets où, en huit points, R.P. donne son avis sur tout, le négoce, les primeurs, les grandes régions de production, les vins riches en alcool, etc. Mister Guru in his own words. En même temps, c'est assez drôle, assez méchant, assez lui dans ses contradictions. Merci à Ludovic qui a tout re-tweeté pour que je puisse les lire.





3 Retourné au restaurant Miroir, rue des Martyrs. Passons par pertes et profits un service en version light et une assiette approximative (cet endroit a changé) et concentrons-nous sur un beau gevrey-chambertin villages 2000 du Domaine de La Vougeraie. Un vin inespéré, en fait, à 53 euros sur table. Issu de l’assemblage de quatre parcelles, les Galands, les Goulots, les Murots et Craite-Paille, menées en bio (en bio-d depuis 2006), c’est un machin assez puissant, intense et de belle matière même si douze années de vieillissement lui ont conféré une patine certaine, mais insuffisante. Je crois que j’étais plus content de le trouver que de le boire, à la fin. Il lui manquait encore au moins cinq ans pour être à son mieux.

jeudi 2 mai 2013

Primeurs 2012, deux prix, deux petits grands vins


 
Les côtes-de-castillon ou castillon-côtes-de-bordeaux (?), voilà une appellation réputée difficile à vendre où s’épanouissent deux ou trois vins délicieux. En voici deux que je connais bien. Le troisième est le clos-puy-arnaud, mais je n’ai pas encore vu passer son prix en primeur.

Domaine de l’A, 16,80 euros, mesprimeurs.com, note B&D : 16,5 – 17/20
Le domaine perso de Stéphane Derenoncourt, un vin que tout le monde adore, mais dont personne ne parle jamais. Il a réussi un beau 2012.

Château d’Aiguilhe, 13,80 euros, vinotheque-bordeaux.com, note B&D : 15,5
L’une des nombreuses propriétés de l’excellent Stephan von Neipperg qu’on connaît mieux via son canon-la-gaffelière ou son rare la-mondotte. C’est l’homme qui a mis le pied à l’étrier à Stéphane Derenoncourt. Son aiguilhe est toujours un plaisir à boire et là, on ne boit pas très cher.

Prix HT

Pour lire plus sur Stéphane Derenoncourt, c'est ici, ici et là (en vidéo)