Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



lundi 27 juillet 2009

Renault pipeau


Cette affiche, aussi basique qu’idiote, est le premier prix d’un concours initié par Renault, fabricant d’autos qui n’ont jamais d’accident, sauf quand les conducteurs sont bourrés. Et le texte ci-dessous est la réaction de Michel Bettane, président de l’Association de la Presse Vin. Nous la reproduisons pour dire notre adhésion à son indignation.

"En tant que président de l'APV et surtout citoyen responsable je tiens à regretter profondément la communication actuelle très perverse de Renault . Passe de sponsoriser un concours comme
« Tes idées à l'affiche » mais faire paraître et afficher à ses frais une photo aussi réductrice que celle qui représente un serviteur en smoking et ganté de blanc (idéologie fantasmatique puérile mais compréhensible chez un ado de 14 ans) offrir sur un plateau un apéro de moins de 5 centilitres (et donc complètement correct dans le cadre de notre législation actuelle) en sous titrant «l'accident de Monsieur est servi» est un non sens éducatif. Il condamne inutilement une classe sociale, un art de vivre, et au lieu de faire comprendre la notion de responsabilité, qui, de toute façon, devrait conduire à considérer toute voiture, même une Renault, comme une cause croisée d'accident aussi importante que celle de l'apéro susdit, infantilise, condamne et calomnie. Je souhaite que tout citoyen un peu sensé réagisse en décidant par exemple de ne plus acheter de Renault pendant au moins dix ans ! "

C’est promis, Michel. Plus de Renault pendant au moins dix ans.

mercredi 15 juillet 2009

Vive le droit de bouchon

Le droit de bouchon, c’est le (petit) prix perçu par un restaurateur pour déboucher et vous servir la bouteille que vous avez apporté. Aux Etats-Unis, par exemple, c’est une pratique des plus courantes. Dans les plus grands restaurants de Vegas ou de Miami, pour un droit de bouchon de 20 à 30 dollars, vous pouvez apporter les bouteilles que vous avez envie de boire et personne n’y trouvera à redire. Parce que c’est normal. En France, à de très rares exceptions près (le mythique Lion d’Or à Arcins dans le Médoc), c’est impossible. Pourquoi ? Parce que les restaurateurs comptent sur le vin pour faire de la marge. Et quelle marge ! De trois à dix fois le prix d’achat, parfois plus. Un vrai hold-up. Ceux qui proposent le vin « à prix coûtant » sont très, très peu nombreux et, le plus souvent, ne durent pas. Le résultat est facile à lire sur les cartes des vins de la plupart des restaurants. On ne trouve plus de grandes appellations. Plus de bordeaux, plus de bourgogne, plus de champagne. Quelques côtes-du-rhône inconnus, des languedoc en pagaille, trop jeunes, raides comme des piquets, des beaujolais mal fichus, des vins de Loire et des vins étrangers, bien sûr. Installés à l’autre bout du spectre, les néo-bistrots diffusent les obligatoires morgons de Lapierre ou Foillard, les loires des époux Breton, et des vins nature trop souvent impossibles. Quelques établissements contournent l’affaire en proposant une bonne liste de vins au verre. Une abstinence forcée qui ne règle rien. Et surtout pas la facture, elle est pire encore dans son rapport prix/volume. Voilà une profession qui vient d'obtenir une baisse très sensible de la TVA. Il est temps qu'elle s'aligne sur les pratiques les plus modernes de son métier. Et les difficultés de gestion des restaurants ne sont pas notre problème, nous n’avons pas à participer.
Nous voulons boire les vins que nous aimons quand nous en avons envie et il se trouve que l'essentiel de ceux-ci ne sont à peu près jamais à la carte des restaurants. Nous ne voulons plus être l'otage de ces cartes. Si nous sommes toujours prêts à faire des découvertes, nous ne voulons pas qu’on nous les impose. Nous voulons aller au restaurant avec nos bouteilles puisque le restaurant n'assure pas comme il devrait. Nous sommes prêts à payer un droit de bouchon raisonnable. On commence quand ?

jeudi 9 juillet 2009

La table de chevet de Bizeul


Il y a mille raisons d’avoir de l’affection pour Hervé Bizeul. Son clos-des-fées, son intransigeance, son blog, son exil à Vingrau qui n’a rien à voir avec la tentation de Venise. Il y a aussi Walden (bien sûr, les branchés du vin, impénitents bloggueurs, m’objecteront que ce n’est pas une absolue nouveauté. Certes, mais personne n’en parle jamais). Ce vin est l’une de ses plus jolies inventions. Inquiets de voir les très vieilles vignes de l’appellation disparaître sans espoir de retour, il a convaincu quelques petits vignerons de se rassembler autour d’un concept qui porte le joli nom de Walden, inspiré du livre de Henri-David Thoreau (Walden ou la vie dans les bois), un vieil habitué de sa table de chevet. Ce qui différencie ce walden des autres vins de marque à forte valeur marketing ajoutée, c’est le sens que Bizeul y a insufflé et les valeurs qu’il y ajoute. Il s’agit là de perpétuer à la fois un métier et des cépages. Certains grenaches et carignans, sauvés par cette initiative et la passion que Bizeul leur porte, approchent le siècle d’âge. L’affaire a commencé petit à petit. Ils étaient trois en 2004, neuf aujourd’hui. Le vin est excellent, à boire sur le fruit, il vaut 6,40 euros la bouteille et ce serait une sottise de passer à côté. Ce passéiste de Bizeul a fait pareil avec une grande oliveraie dont il désespérait de voir les oliviers rejoindre les bords des piscines de la presqu’île de Saint-Tropez. Il est comme ça, Bizeul, une sainte horreur de voir les belles choses disparaître. Et l’huile d’olive, comme Walden, est très réussie. Pour son blog, ne ratez pas www.closdesfees.com/blog2.